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Sommet aux 2 noms : La Tome ou le Peyron
(2744 m) |
Saint-Martin-de-Queyrières
est une commune du département des Hautes-Alpes située dans la vallée de
la Durance à l'amont de l'Argentière-la-Bessée dans le
Briançonnais.
C'est une commune de moyenne montagne dont
le territoire s'organise autour de l'axe durancien orienté est/ouest et qui
sépare le massif cristallin des Écrins au nord du Queyras
calcaire au sud.
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Vue générale du bourg |
Saint-Martin-de-Queyrières en bref |
Code postal
: 05120 |
Code Insee : 05151 |
Canton : L'Argentière-la-Bessée |
Communauté de communes : Pays des
Écrins |
Noms patois :
Commune : San Martin dé Quériéro
Prelles
: Prellé
(source : Martin Courcier, Prellé,
moun viéragé). |
Habitants :
Commune et Saint-Martin :
les Saint-Martinou
Prelles : les
Prellois
(français), les
Prellouïres
(forme patoise)
(prononcer les Prellouilles)
Ratière : les Montagniers,
Montagnières
Sachas : les Sachoulis
(prononcer les Satchoulis), issu de la forme patoise, les
Sachouïres.
Villaret (Le .) : les
Pastounades (d'un mot patois désignant le panais, variété ancienne de
carotte). |
Nombre d'habitants : 1100
Recensement de 2005, en croissance de 164 soit + 17,5 % par
rapport au précédent recensement de 1999. |
Superficie : 5 552 ha = 55,52 km2,
soit 19,8 habitants au km2 |
Altitudes extrêmes :
Un peu plus de
1 000 m dans la gorge de la Durance
- 2 928 m à la Tête des Lauzières.
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Principaux
hameaux
: Prelles, Queyrières,
le Villaret, Sainte-Marguerite,
Villard Meyer, Bouchier. |
Saint-Martin-de-Queyrières
est sans doute la plus briançonnaise des communes du Pays des Écrins.
D'abord, elle est située dans le Briançonnais historique en amont
du
Pertuis-Rostan, ancienne frontière avec l'Argentièrois et
l'Embrunais qu'elle domine de plus de 200 m à son hameau excentré de
Sainte-Marguerite. Ensuite, hormis justement ce dernier hameau, elle
est plus dans la sphère d'attraction de Briançon, tout proche,
que de L'Argentière-la-Bessée - le Travers de
Queyrières
qui les sépare ayant en effet toujours fait figure de frontière
naturelle.
Son millier
d'habitants, son dynamisme démographique et sa pyramide des âges plus
jeune tiennent plus de sa proximité avec Briançon que des
activités économiques sur son propre territoire. Enfin, le patrimoine
religieux avec la magnifique église du chef-lieu est caractéristique du
Briançonnais. Elle partage avec la Vallouise ce côté plus
briançonnais, un patrimoine religieux similaire et un même habitat
traditionnel avec les très vallouisiennes maisons à arcades. Ces riches
maisons de notables tranchent avec l'habitat plus modeste des communes
de l'aval. L'ampleur de son territoire de part et d'autre de la
Durance, qui prive la Bessée d'alpages, son
extension au-delà des limites naturelles, comme à l'Alpavin
au détriment de
La Roche-de-Rame,
confirment ce passé plus aisé et les anciens rapports de force en sa
faveur.
Pour en savoir plus :
Le Barry de la
Bâtie et le Pertuis-Rostan
Son territoire
donc est vaste, il couvre, sur la rive droite de la Durance, les
versants sud et est du
massif de Montbrison
jusqu'au Col de la Trancoulette (2293 m) et Rocher
Bouchard
(2900 m) , et, sur la rive gauche, tout le versant ouest du Pic de
Peyre
Eyraute
(2903 m) jusqu'à la Tête
du
Puy
(2532 m) au-dessus de
l'Argentière-la-Bessée,
incluant
l'Alpavin
dans le haut du vallon de
l'Ascension
qui domine
la Roche-de-Rame.
Du côté de
Montbrison,
les alpages s'étendaient dans le vallon de
la
Trancoulette
et de
Peyre
du
Fey,
sous la Tête
des
Lauzières
(2928 m), point culminant de la commune, vers la Terre
du
Peyrol
et Combe Brune sous le Pic de
Montbrison.
Ils étaient encore plus étendus du côté de
Peyre
Eyraute,
avec Fond Froid, les
Oriols
et
l'Alpavin.
Le beau plan de fond de vallée
offrait autrefois à Saint-Martin une magnifique plaine agricole
alors que les coteaux de la rive droite étaient dévolus à la vigne.
Aller d'une rive à l'autre n'était pas toujours chose aisée, 4 ponts
permettaient de traverser la Durance, d'amont en aval : le Pont du
Villaret, le Pont Roux, le Pont de la Chirouze et le
Pont de la Vignette.
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Le Pont Roux
C'était le nom de l'ancien pont sur la Durance entre
le chef-lieu et Prelles. Il était connu au moins
depuis le XIe siècle :
Ponte Rufo
en 1118 - Roman (J).
Rien à voir avec la
couleur, c'est le Pont de la Roche. Il était
d'ailleurs aussi appelé Pont de Roche Baron.
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Le Pont Roux vers 1900 |
Le Pont Roux
en 1944 |
Durant la dernière guerre
les tunnels situés sur la commune et le Pont Roux furent un enjeu
important pour les communications des troupes allemandes. Ils furent l'objet de
plusieurs sabotages et les convois allemands y furent attaqués à plusieurs
reprises à la fin du printemps et au début de l'été 1944. Finalement, le Pont
Roux et le tunnel sur la Route des Espagnols furent détruits par les
maquisards de
la Vallouise dans la nuit du 14 août 1944, coupant les communications des
troupes allemandes. Ceux-ci contre-attaquèrent le 19 août mais furent repoussés
après une véritable bataille. La route de la Durance leur était
définitivement coupée à Prelles.
Les 1100
Saint-Martinou
se répartissent entre le bourg principal de Saint-Martin, une
demi-douzaine de hameaux le Villaret,
Prelles,
Queyrières,
Sainte-Marguerite,
Villard Meyer,
et les lotissements neufs de
la Rochette et
du Pré du Faure
aux confins de la commune au-dessus du supermarché et à quelques minutes
de
Briançon.
Prelles et Villard Meyer
sont tous deux situés sur la rive droite de la Durance.
Prelles, ancienne zone de prés selon son nom, était rattaché au
bourg par l'antique Pont Roux qui fut détruit par la
résistance durant la dernière guerre et remplacé par un nouveau pont.
C'est le plus important hameau de la commune qui se subdivise en
plusieurs quartiers distincts : les Andrieux, les Casses
où se trouve la Chapelle Sainte-Barbe, Jaryer où se trouve
la Chapelle Saint-Jacques et ses fresques du XVe siècle,
Mazouyer et le Paroir et ses anciens moulins disparus le long
du torrent appelé localement le Gros Riéou, Prelles
proprement dit où se trouve la Poste et l'ancien café hôtel
Courcier, la Route où se trouvait l'école avec son beau
cadran solaire réalisé par Zerbola en 1845 et le Verger.
Le four banal de Prelles a été relancé en 2002 pour la fête de
Saint-Jacques après 50 ans d'arrêt. Il y avait autrefois quatre fours à
Prelles, un par quartier, le four des Andrieux, le four
du Cornu, en bas dans la rue éponyme, le four des Casses et
un four vers l'école. Seuls les deux premiers existent encore.
Villard Meyer (prononcer
Villard Meyé ou Mié
(patois)),
le villard du milieu, se situe à mi-chemin entre Prelles et
les Vigneaux sur l'ancien chemin de Briançon à Vallouise
que la Route des Traverses a vite fait oublier mais qui
constitue encore une agréable promenade. Il était relié autrefois au
chef-lieu par l'ancien
Pont
de bois de la Chirouze, dont l'unique pile s'appuie sur un
gros rocher, la chirouze, dans le lit de
la Durance - construit en 1942, il
constitue l'un des rares témoignages des anciens ponts de bois qui
mériterait grandement d'être restauré. Le plateau en bordure
duquel se situe le hameau constituait une belle zone agricole
soigneusement irriguée.
Saint-Martin est un
gros bourg peu animé, sans commerce - seulement un hôtel-restaurant, dont les
belles maisons construites le long de l'ancienne route nationale mériteraient
bien un ravalement des façades et une meilleure mise en valeur comme cela a été
réalisé au Serre dans la partie haute du village, notamment pour une
maison de notable avec trois niveaux à arcades.
Les voitures ne passent
plus, mais rien n'a vraiment changé, comme si le village n'avait pas encore
réalisé et craignait leur retour. Pourtant, les gens plaisantent gaiement et
vous interpellent gentiment ou engagent volontiers la conversation. Il n'en
faudrait pas beaucoup pour gommer les séquelles du passage des voitures.
Le village est construit
en contrebas du verrou glaciaire typique de
Roche Baron,
sur une terrasse bien exposée, une quarantaine de mètres au-dessus du Plan
le long de
la Durance.
Au-delà, celle-ci
s'encaisse vite dans de belles gorges pour franchir le verrou suivant,
le
Serre
des Fourches,
et se mettre au niveau de son affluent,
la
Gyronde,
tandis que la route nationale, après avoir contourné Saint-Martin - et
oui, tout finit par arriver ! - emprunte la belle terrasse qui se poursuit
jusqu'à
Queyrières, de
l'autre côté de l'entaille creusée par le sauvage
Torrent de Queyrières.
Queyrières
est un hameau bien tranquille, blotti au pied de son rocher et des vestiges de
son château. Le
Travers
de
Queyrières,
autrefois délicat à franchir, permet de rejoindre le dernier hameau,
Sainte-Marguerite, perché au-dessus du bassin de
l'Argentière,
dont il constitue maintenant une zone résidentielle agréable à l'écart de la
route nationale. Le hameau, nommé autrefois Pertuis Rostan, commandait
l'entrée dans le Briançonnais.
Les
hameaux d'altitude,
Sachas
(1372 m),
Piolier (1414 m), Ratière (1796 m),
Bouchier
(1491 m), du côté de
Montbrison,
et, la Roche
Baron
(1359 m),
l'Hermetière
(vers 1450 m)
le Clot de la Rama
(vers 1550 m), le Pas
du
Rif
(vers 1600 m),
le Poux
(1611 m),
l'Oriol de Queyrières
(2145 m),
l'Oriol
de Sainte-Marguerite (2026 m) du côté de
Peyre
Eyraute,
témoignent aussi de l'ancienne activité agricole et pastorale. Sauf les deux
derniers -
inaccessibles aux 4x4,
ils sont maintenant largement transformés en résidences secondaires.
Bouchier
connaît même une seconde vie avec à nouveau des habitants permanents autour du
Chalet Refuge Observatoire du Pas du Loup et de la Conserverie
Artisanale de la Cure. Sachas n'est plus habité à l'année depuis 1962.
Le patrimoine
religieux de la commune est remarquable.
L'église Saint-Martin M.H. du XVe siècle est caractéristique des
églises du Briançonnais. Construite avant 1469 d'après les
archives, elle comporte un belle entrée à plein cintre avec des
chapiteaux à têtes humaines sur les côtés. Son tympan comportait
autrefois une peinture du XVIe siècle représentant une Annonciation.
Elle a été remplacée au XIXe siècle par la peinture actuelle. À
l'intérieur, un magnifique retable classé, daté de 1730, en impose au
dessus du chœur malgré son état.
Plusieurs chapelles de la
commune furent également revêtues de peintures murales. La Chapelle
Saint-Michel à
Queyrières
du XVIe siècle étaient décorées de peintures aujourd'hui disparues.
Les Chapelles Saint-Sébastien
et Saint-Roch, consacrées toutes deux à des saints invoqués contre la
peste, marquent les entrées du village. La première, en piteux état, comporte un
tableau représentant le martyre de saint Sébastien qui mériterait
d'urgence une restauration.
La Chapelle
Saint-Jacques de
Prelles,
également du XVIe siècle, possède encore une partie de sa décoration peinte.
Elle se trouvait sur l'ancien chemin de Compostelle qui, depuis l'Italie
du nord, empruntait le Col de Montgenèvre. Les peintures, remarquables,
comporte une représentation du miracle du pèlerin pendu, des scènes de la
Passion, une Annonciation, le Christ en majesté avec les
symboles des évangélistes, les apôtres, et le cycle des vices
et châtiments.
Le miracle du pèlerin
pendu est relaté dans la Dîme des Cimes de Nathalie
Pogneaux, éditions du Fournel.
La
Chapelle Saint-Hippolyte de
Bouchier,
dominant la rive droite de la Durance du haut de son rocher, comporte
aussi plusieurs
peintures de la fin du XVe siècle et du tout début du XVIe siècle. Entre
autres, un martyre de saint Hippolyte, une Annonciation, le
Christ en majesté, les apôtres, ...
La Chapelle
Sainte-Marguerite qui a fini par donner son nom au hameau du
Pertuis-Rostan
date aussi de la fin du XVe siècle ou du tout début du XVIe siècle.
Contrairement à ses consoeurs, elle n'est pas
- ou plus
- peinte.
L'activité
économique à
Saint-Martin-de-Queyrières
est assez limitée, l'agriculture a considérablement régressé, il n'y a
pas d'industrie, plus de petit commerce, à l'exception notable de la
boucherie Marcellin à
Prelles
qui commercialise une des meilleures viandes de la région.
Celle-ci démontre
d'ailleurs qu'avec d'excellents produits, cela peut marcher, les gens acceptent
de faire le déplacement. Alors, pourquoi pas une excellente boulangerie dans le
village, avec un accord de distribution par le supermarché ?
Par contre, quelques
artisans, notamment à
la Rochette,
le centre commercial Intermarché en limite de commune, participent au
développement de l'économie locale. La commune mise d'ailleurs beaucoup sur
l'implantation de nouvelles enseignes dans la zone artisanale.
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Le barrage de
Prelles
sur la Durance, construit au début du XXe siècle, alimente par conduite
forcée la centrale électrique de
l'Argentière-la-Bessée Il a
aussi permis l'électrification du moulin de Saint-Sébastien. Celui-ci fut
construit par l'ingénieur Planche qui
réussit à |
|
convaincre les habitants de délaisser
leur vieux
moulin hydraulique
dans la plaine au profit d'un moulin aux machineries alimentées à l'électricité,
quasiment conservé en l'état (point
d'information et visite l'été).
Il faut dire qu'à l'époque il y avait un
projet de barrage dans les gorges sous Queyrières qui aurait noyé la
Plaine !
L'agriculture a beaucoup
régressé et même disparu en 1998 à Saint-Martin même, mais reste
relativement dynamique sur le reste de la commune avec : la
ferme Courcier et l'élevage Defaux/Marcellin,
tous deux à Prelles ; un élevage bovin et ovin à Queyrières avec
de jeunes agriculteurs ; un élevage ovin et un projet de serre à
Sainte-Marguerite ; un couple d'agriculteurs qui pratique l'agriculture
biologique à Villard Meyer.
Mais de nombreuses traces
de canaux dans la vallée ou sur les replats des versants, au Châtelard,
vers Sachas, sous
Bouchier
- Canal de
Rabiou,
Béal des Broues, rappellent que chaque lopin de terre était
autrefois cultivé.
L'ancien site viticole de
la Vignette
a été récemment remis en valeur et se visite.
La Balmette
comporte une grotte autrefois aménagée pour un pressoir et le logement
temporaire des vignerons.
Pour en savoir plus :
La Vigne autrefois
Au cours du XIXe siècle, les paysans se
muaient en mineurs l'hiver pour pallier la pénurie de bois et allaient extraire
un charbon de mauvaise qualité dans les anciennes mines paysannes assez
importantes sur le territoire de la commune. Il n'en reste que peu de traces.
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Massif des Écrins, vu de
Font Froide (Fond
Froid, IGN)
Du patois fouen(t)
francisé en font = source, de préférence au français fond |
Le tourisme reste
malgré tout timide,
pourtant
Prelles
est pourvu d'un camping caravaning 3* et d'un Tennis Club,
Roche
Baron
est appréciée des grimpeurs, l'Hôtel Restaurant le Roche Baron
l'est de ses hôtes, le gîte du Pas du Loup à
Bouchier
a rouvert et un nouveau refuge a ouvert à
l'Oriol
de Sainte-Marguerite. L'observatoire astronomique de Bouchier
offre une activité nouvelle et originale qui commence à être connue.
Les randonneurs ne
manqueront pas la Croix de
la Salcette
et sa vue époustouflante sur la Tête d'Aval ou poursuivront sur
le Col de
Peyre de Fey
-
ou Col de
Vallouise
- et la Cime de
la
Condamine
(2940 m) du côté de
Montbrison.
Sur l'autre versant, Font Froide
(Fond Froid,
IGN)
permet de rejoindre la Crête de
l'Alpavin
et pour les plus expérimentés le Pic de
Peyre
Eyraute
(2903 m).
Quant aux grimpeurs, ils
pourront s'entraîner à la
Roche
Baron,
la
Casse
de France ou
la
Vignette
avant de tenter les
Tenailles
de
Montbrison
pour les plus forts.
Le
Torrent de Queyrières est un intéressant parcours de canyoning.
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Les Oriols et la Moutière |
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Toponymie de
Saint-Martin-de-Queyrières