L'Argentière-la-Bessée
L'Argentière-la-Bessée est le
chef-lieu du canton de
l'Argentièrois, recouvrant le
Pays des Écrins,
situé aux confluents de
la
Gyronde,
vallée de
Vallouise, et du
Torrent
du Fournel avec
la Durance,
à environ 1000 m d'altitude. La commune est issue
du rattachement
des hameaux de
la Bessée
à la commune de
L'Argentière
durant la période révolutionnaire.
L'usage courant supprime
la Bessée,
et et réduit la commune à
L'Argentière.
Cette suppression est d'ailleurs entérinée dans le nom de la gare, l'Argentière-les
Écrins.
(A noter soigneusement si on a à prendre
un billet pour l'Argentière
: la SNCF ne connaît que la gare de
l'Argentière-les Écrins,
qu'on se le dise
si vous ne voulez pas vous retrouvez
à Largentière en Ardèche ou à Argentière dans la
vallée de Chamonix, un comble !).
La commune a été renommée
L'Argentière-la-Bessée en 1941, auparavant elle s'appelait
simplement L'Argentière, la pratique retourne naturellement à
l'ancien nom. La toponymie enseigne d'ailleurs que depuis des
millénaires, on va toujours au plus simple.
La commune est structurée autour du
vallon
du Fournel, qui en constitue la colonne vertébrale, et de son
débouché dans la vallée de la Durance. Son territoire sur
la rive gauche de celle-ci se limite juste aux pentes sous la Tête
des Aiguillons occupées par le Bois de France
ou ce qu'il en reste après le terrible incendie de juillet 2003.
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L'Argentière-la-Bessée - Vue générale de L'Argentière |
Novembre 2004 |
Novembre 2004 |
Novembre 2004 |
Novembre 2004 |
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Les anciens hameaux ou écarts de
L'Argentière
- l'Église, le Serre, les Viollins,
Ville,
Favette, les Gorlières ou Grolières, la
Bourgea,
la Blachière,
l'Eychaillon
- un seul habitant permanent aujourd'hui,
... sont disséminés sur les coteaux bien orientés de l'Adroit, au
dessus du fond de vallée. Là, se situe la
partie historique et pittoresque de
L'Argentière.
Seul,
le Plan Léothaud
se situe dans la plaine.
La toponymie révèle que l'ancien
'chef-lieu', le traditionnel Ville
- quelques maisons aujourd'hui -
se trouvait sur la hauteur au dessus du
Torrent
du Fournel sous l'ancien château dit improprement d'Urgon,
que la Bourgea était un petit village, que le site de
la Blachière était boisé, et que les Viollins
se trouvait sur le chemin d'accès au chef-lieu, dit chemin de Ville.
L'église Saint-Apollinaire,
édifiée en 1400, comporte un beau portail sud (1431) et une vieille
porte équipée d'une serrure à tête de chimère
comme à
Vallouise et aux Vigneaux.
Sur le mur sud, se situent la trilogie, fréquente en Briançonnais,
des
Vertus, des Vices et des Châtiments, datée de 1516.
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Église de
L'Argentière |
Chapelle Saint
Jean |
Hameau de l'Église |
Novembre 2004 |
Mai 2004 |
Mai 2004 |
Août 1989 |
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Église de
L'Argentière |
Les Vices |
Les vertus |
Novembre 2004 |
Avril 1984 |
Avril 1984 |
Avril 1984 |
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La chapelle Saint-Jean, édifiée au
XIIe
siècle, de style roman, rappelle l'implantation d'une ancienne
commanderie des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem au XIe
siècle. Des fouilles récentes ont permis la découverte de sépultures
taillées dans le rocher et l'existence d'un sanctuaire encore plus
ancien.
La datation des corps a permis de
remonter au XIIe siècle pour la première utilisation des
tombes. Elles ont été réutilisées quelques siècles plus tard lors d'un
transfert de corps suite peut-être à des travaux dans la chapelle.
Enfin, de nombreuses tombes abritent de petits corps de nouveaux nés
voire de foetus.
L'Avenue de la Pierre-Sainte qui
conduit au Pont Chancel rappelle un ancien hôpital tenu par
l'ordre religieux de même nom, également présent à Vallouise.
Il subsiste quelques vieilles maisons
traditionnelles dans les hameaux, témoignant du passé agricole de la
région. Mais, dès l'époque romaine, l'exploitation des mines d'argent a
fortement influencé le développement du village. Celle-ci s'est
intensifiée au Moyen Âge et s'est poursuivie avec des hauts et
des bas jusqu'au début du XXe siècle. A l'heure actuelle, les
anciens établissements industriels et les mines sont fouillés et
restaurés, et se visitent. Un intéressant musée de la mine évite l'oubli
de cet aspect patrimonial.
Les mines d'argent ont évidemment donné
son nom au village, Castrum Argenterie,
cité pour la première fois en 1202.
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Hameau de l'Église |
Site
industriel |
Hameau du Serre |
Le Château et le
Serre |
Mai 2004 |
Mai 2004 |
Mai 2004 |
Mai 2004 |
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Les anciens hameaux de
la Bessée
- Basse,
Milieu,
Haute
- devenus simples quartiers, s'étirent le long ou en bordure de la route
nationale, sur la rive gauche de
la Durance, de part et d'autre du tristement célèbre
Riou Sec, aux inondations redoutables. Le trafic routier est en train de
tuer le quartier de la Bessée Basse situé le long de la route, dont les
maisons abandonnées se délabrent rapidement.
Autrefois, village frontière entre le
Briançonnais et l'Embrunais,
la Bessée
était le centre administratif principal
au détriment de
l'Argentière ancien, plus excentré. La gendarmerie se situait encore
à
la Bessée dans les années 1980 avant de migrer vers le bourg
moderne de
l'Argentière. Une plaque sur une maison au bord de la route
nationale rappelle que le chemin d'accès principal à
Vallouise
partait de
La Bessée et non de
l'Argentière. Tant Henri Ferrand que Aristide
Albert affirment le rôle prépondérant au XIXe siècle
et au début du XXe siècle de la Bessée sur
l'Argentière. C'était la localité la plus importante de la
commune et même de tout le canton, le centre de toutes les affaires, le
point le plus fréquenté, la résidence de tous les fonctionnaires du
canton (Aristide Albert dans Le Canton de
l'Argentière).
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Le site de
l'Argentière |
La Bessée du
Milieu |
La Bessée du Milieu |
La Bessée du
Milieu |
Juin 2004 |
Vers 1905 |
Mai 2004 |
Mai 2004 |
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La Bessée du
Milieu |
La Bessée du Milieu |
La Bessée du Milieu |
La Bessée du Milieu |
Mai 2004 |
Mai 2004 |
Mai 2004 |
Mai 2004 |
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Le bourg moderne de
l'Argentière qui s'est développé dans la plaine entre les 2
anciennes localités, autour des usines, a complètement changé la donne.
Le centre administratif et économique est maintenant ici, et les anciens
hameaux de l'Argentière
et de la Bessée se sont transformés en zones
résidentielles.
Car,
l'Argentière-la-Bessée fut très fortement marqué par le
développement puis la disparition de son industrie de production
d'aluminium. L'endiguement de la Durance effectué à la fin du XIXe
siècle permit de gagner et de sécuriser toute la zone plane de
fond de vallée séparant l'Argentière
de la Bessée, entre les confluents de la Durance
avec le
Torrent du Fournel et avec
la Gyronde. Là, furent implantées la desserte ferroviaire
dès 1882 et les usines au début du XXe
siècle.
L'usine de production d'aluminium
Alais-Froges-Camargue, prédécesseur de Pechiney, au lieu-dit
évocateur la Sablonnière, la centrale électrique et les
dérivations de la Gyronde et de
la Durance - amenant
l'eau en haut des 4 conduites forcées -
furent réalisées de 1907 à 1910. L'Horloge des Hermes fut
construite également à cette époque, en hauteur pour être bien vue de
tous, symbole dépassée d'une ère cadencée.
L'usine du Quartz Fondu et sa
centrale électrique alimentée par le Torrent
du Fournel furent construites au début des années 20 pour
produire du verre de haute qualité.
Le bourg se développa dans la foulée à
proximité des usines et de la gare, au détriment de ses hameaux des
pentes, notamment de la Bessée, un peu marginalisée. La
contrepartie fut une image tenace de cité industrielle, polluée et
noire, à l'instar de sa mairie longtemps crépie en noir.
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Site industriel |
Horloge des Hermes |
Patrimoine industriel |
La plaine de la
Durance |
Mai 2004 |
Mai 2004 |
Mai 2004 |
Vers 1930 |
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Les usines |
Les usines |
Conduites forcées |
Conduite forcée |
Après 1910 |
Vers 1920 |
Vers 1920 |
Après 1910 |
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La fermeture de l'usine Pechiney
de production d'aluminium en 1985 a porté un coup sérieux à l'économie
locale, qui, bon gré mal gré, a dû
- enfin -
se tourner vers le tourisme. La municipalité a, certes, entrepris de
changer l'aspect industrieux du bourg, qui a pris des couleurs, mais les
friches industrielles marquent toujours le paysage.
Seules les AFP,
Aciéries et Fonderies de Provence, qui ont relevé le flambeau en
1985, maintiennent une activité industrielle de fabrication de pièces
d’acier pour EDF et le secteur pétrolier. On a craint le pire après le
dépôt de bilan de 2003 et les menaces de liquidation, mais elles ont été
reprises en avril 2004 par 49 salariés sur les 79 que comptait
l'entreprise et a fonctionné sous forme de Scop - société coopérative
ouvrière de production, jusqu'au dépôt de bilan de septembre 2009. La
société a été reprise et l'activité se poursuit discrètement et
difficilement au vu de la liquidation prononcée le 26 février 2010.
L'Argentière est maintenant un centre touristique actif, à
activités sportives multiples, randonnées en montagne, vélos tous
terrains, via ferrata, escalade, sports d'eaux vives, canyoning,
escalade sur glace, avec le
rassemblement annuel des glaciairistes. Il fournit de nombreux
services aux localités environnantes : maison du canton, perception,
gare, gendarmerie, équipement, ONF, commerces ...
La municipalité de
L'Argentière-la-Bessée
a fondé sa stratégie de développement,
qu'on peut
qualifier de durable,
sur un tourisme culturel axé sur son remarquable patrimoine tout à la
fois minier, géologique, environnemental, bâti, hydraulique et
industriel, dont la gestion est assuré par un CCSTI,
Centre de Culture
Scientifique, technique et Industrielle (label des Ministères de la
Recherche et de la Culture).
On leur doit, en particulier, le dégagement et la mise en valeur des
anciennes mines d'argent
du Fournel, la restauration de la Chapelle et du Château
Saint-Jean, la création d'un musée de la mine et d'un centre de
recherche. La préservation et la valorisation du patrimoine naturel
exceptionnel du
Vallon
du Fournel est assuré dans le cadre du programme Natura
2000 pour lequel l'Argentière fait figure de pionnier.
À faire,
parcourir, voir ou visiter à
L'Argentière-la-Bessée
et dans les environs :
Le Château
Saint-Jean :
Expositions
permanentes sur les mines d'argent du Fournel, les ardoisières
du Fournel
Les Hermes
: la Tour de l'Horloge, via ferrata
Le
circuit de découverte du patrimoine industriel de
L'Argentière-la-Bessée
Le Barry de
la Bâtie (en direction des Vigneaux) et le
Pertuis-Rostan (au-dessus de
la
Bessée)
Le Musée de la Mine et les mines d'argent du Fournel
Le Vallon du
Fournel
:
sentier
découverte des Deslioures, randonnées, escalade, escalade de
glace
Les Cols
d'Anon et de la Pousterle : VTT, promenades en famille, détente,
pique-nique, fruits des bois
Via ferrata
:
l'Horloge,
les Gorges de la Durance, aux Vigneaux, dans la Vallée
de Freissinières
Articles connexes :
Château de L'Argentière ou château d'Urgon
Le vallon du
Fournel
Mines d'argent,
Ardoisières, Haute vallée, Grande Cabane, Col d'Anon, ...
Les mines d'argent du Fournel
Exploitation médiévale,
Exploitation moderne, Archéologie minière, Valorisation, Visites ...
Les
Aciéries et Fonderies de Provence
L'entreprise, sa production,
nombreuses photos du four,
de la coulée du métal en fusion et du remplissage des moules... du temps de son
fonctionnement.
Pays des Écrins, Pays
de l'eau, Pays de la pierre
Projet de Pôle d'Excellence Rurale visant à valoriser les
patrimoines liés à l'eau.
Le Barry de
la Bâtie et le Pertuis-Rostan
Le 'Mur des Vaudois' et la 'clé du briançonnais'.
Toponymie de l'Argentière
Étude et étymologie des noms de lieux.