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Aciéries et Fonderies de Provence
AFP Entreprise,
Aciéries et Fonderies de Provence, constitue l'une des deux entreprises
industrielles encore significatives dans le Pays des Écrins, avec MG
Industries, ex-Injection Alloys,
ex-SKW, ex-Pechiney
Electrométallurgie, ex-Nitrogène,
située à la Roche-de-Rame.
Elle prolonge le long passé industriel de
la commune. Celui-ci remonte au Moyen Âge avec l'exploitation des mines
d'argent du vallon du Fournel et l'enrichissement du minerai. Après la
fermeture des mines, il s'est poursuivi avec, d'une part, la
production d'aluminium par la société
Alais-Froges-Camargue, prédécesseur de Pechiney, et , d'autre part,
la fabrication de verre de haute qualité dans l'usine du Quartz fondu,
grâce à l'énergie électrique produite localement.
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Four à arc |
Alimentation en
oxygène |
Prise d'échantillon |
Le métal, de
récupération essentiellement, est fondu dans un four à arc d'une
puissance de 3500 kVA. Une coulée représente environ 8 tonnes
correspondant à 5 tonnes d'acier. Sa composition est régulièrement
contrôlée en prélevant des échantillons de métal en fusion analysés à
l'aide d'un spectromètre de masse. En fonction des résultats, des ajouts
de composants sont effectués jusqu'à obtenir les teneurs voulues. |
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Coulée du métal
en fusion |
Photos Vallouimages - Juillet 2006 |
Cliquer sur les
photos pour les agrandir |
Les AFP, alors
nommées FAP, ont été créées
en 1985 après la fermeture de l'usine Pechiney
de production d'aluminium. Elles en occupent encore une partie des anciens
bâtiments. Mises en redressement judiciaire en 2003 après le dépôt de bilan,
elles ont été reprises par 49 des 79 salariés de l'époque. Elles fonctionnent
depuis lors sous forme d'une Scop - société coopérative ouvrière de production,
gérée par ses salariés.
Elles produisent des pièces en acier principalement pour EDF et
le secteur pétrolier : fabrication d'outillages, de
moules, élaboration d'alliages métalliques et finition métallurgique des pièces.
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Coulée du métal
en fusion |
Remplissage des
moules |
Le métal fondu
remplit une batterie de moules correspondant aux différentes pièces à
produire. L'opération se déroule rapidement en passant d'un moule à
l'autre. |
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Remplissage des
moules |
Photos Vallouimages - Juillet 2006 |
Cliquer sur les
photos pour les agrandir |
La nouvelle petite entreprise fait preuve de
dynamisme. Ses méthodes de production ont bénéficié d'une certification par un
organisme agréé et son activité est soutenue. Elle produit environ 100 tonnes de
pièces par mois correspondant à un chiffre d'affaires mensuel de 800 000 € pour
une marge de 3 à 5% -
données juillet 2006.
Elle a embauché depuis sa création, passant de 49
à 60 employés. Elle connaît même des difficultés pour trouver le personnel
correctement formé dans un métier qui apparaît ancien mais qui sait pourtant
utiliser des techniques et du matériel de pointe, comme un spectromètre de masse
fournissant en quelques secondes la teneur d'un échantillon en ses différents
composants. Qu'on se le dise !
Elle subit toutefois
le contrecoup de la hausse des matières premières
et de la boulimie asiatique dans la récupération des métaux.
Après avoir réalisé un
chiffre d'affaires honorable de 13,6 millions d'Euros en 2008, l'entreprise
subit le contrecoup de la crise en 2009 avec une chute de ses commandes de
l'ordre de 40 %, notamment à cause de l'effondrement des marchés pétroliers qui
a conduit à l'annulation de deux importantes commandes. Un problème de qualité a
de plus entraîné le retour d'une commande de 1 million d'Euros de la part de son
principal client. Avec un endettement du même ordre, la société s'est retrouvée
en état de cessation de paiement et a dû déposer le bilan début septembre 2009.
Mise en redressement judiciaire, son activité se poursuit. Mais elle va devoir
trouver un repreneur et passer par un plan de restructuration mettant en danger
plusieurs des 60 emplois actuel (mise à jour de septembre
2009).
La mise en
redressement judiciaire s'est finalement terminée par la reprise de l'entreprise
par la Scop Usis Entreprise, une jeune entreprise de mécanique
industrielle spécialisée dans la chaudronnerie et l’usinage et basée à
Tarascon, créée en 2003 et déjà à la fois fournisseur et
client des AFP. Elle a apporté 1,25 M€ et a eu recours au capital-risque
et à une banque coopérative pour compléter la mise. Dans l’opération, l’effectif
a été réduit de 59 à 44, les partants pourraient réintégrer l’entreprise en cas
de retour à meilleure fortune. La société a pris le nom de AFP Entreprise
au sein du nouveau
Usis Groupe.
En janvier 2011,
l'activité se poursuit dans la plus grande discrétion. Le chiffre d'affaires
2010 s'est réduit à 7 millions d'Euros mais l'entreprise a investi 700 000 €, le
nombre d'employés est remonté à 52 et la production est d'environ 40 à 50 tonnes
par mois.
En 2011, l'entreprise
semble vouloir sortir de sa discrétion. Son
site internet présente
l'entreprise, son histoire et surtout son savoir-faire et ses productions.
Surtout, elle poursuit son développement et voudrait augmenter son capital. Elle
souhaite pouvoir recruter - ses effectifs sont déjà remontés à 70 dont 58 CDI -
mais elle peine à trouver du personnel qualifié. Elle prend donc le taureau par
les cornes et lance un projet de centre de formation aux métiers de la fonderie
à l'Argentière qui, avec l'aide du Greta et le soutien des
collectivités, devrait démarrer au début 2012 !
Malheureusement,
l'année 2012 sera fatale à l'entreprise. Faute de trésorerie suffisante, elle
doit à nouveau déposer le bilan. Aucune offre de reprise sérieuse n'tant
avancée, elle est mise en liquidation judiciaire. Le clou est définitivement
enfoncé avec la vente du matériel aux enchères.
Première version |
Dernière version |
Dernière correction |
Novembre
2006 |
Décembre 2012 |
Janvier 2013 |
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