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Ville-Vallouise
Ville-Vallouise autrefois
La moisson vers 1900
|
Toponymie
En cours de
rédaction
Les noms de lieux
cités
respectent en général la graphie des cartes IGN TOP 25, sauf erreur manifeste
dûment signalée.
Ils sont indiqués en caractères gras.
Lorsque les articles font partie intégrante du nom, ils sont eux aussi en
caractères gras, sinon ils sont en caractères normaux.
Quelques définitions
simplifiées pour commencer :
Toponyme, Toponymie
Un toponyme est un nom de
lieu. La toponymie est l'étude linguistique des noms de lieux.
Hydronyme, Hydronymie
Un hydronyme est un nom de
cours d'eau. L'hydronymie est l'étude des noms de cours d'eau.
Oronyme, Oronymie
Un oronyme est un nom de
montagne. L'oronymie est l'étude des noms de montagne.
Odonyme,
Odonymie
Un odonyme est un nom de voie de
communication. L'odonymie est l'étude des noms des voies de communication.
Ethnonyme, Gentilé
Un ethnonyme est le nom
des habitants d'une ville, d'une région, d'un pays.
Beaucoup de toponymes sont constitués d'un
élément générique et d'un élément spécifique. Exemple : Glacier
de Bonne Pierre, Aiguille des Glaciers, Rue de la Paix, ... où
glacier, aiguille et rue sont les éléments génériques. Lorsqu'ils font partie
intégrante d'un nom propre, ils s'écrivent TOUJOURS avec une majuscule
[Charte].
Les noms de lieux au pluriel, du type
les Prés, sont considéré en tant que lieux-dits uniques. Utilisés dans une
phrase, on dira : (le lieu-dit) les Prés est situé ..., et non :
les Prés sont situés ...
|
A
B C D E
F G H I J K L
M N O
P Q R S T U
V W X Y Z
Abréviations et Bibliographie
A
Ayes - Les . |
Générique |
Ayes vient d'un mot
occitan signifiant haie, hauteur boisée, du francique
HAGJA = haie. Certains
Ayes peuvent être rattachés au type AYÉ = érable de montagne
< latin classique ACER = érable [BG2].
Mais le plus souvent,
les Ayes signifie simplement
les hauteurs boisées. |
B
Balme - Baume |
Générique |
Balme, Balmette,
Barme,
Baume, Balse sont issus d'un mot pré-roman
[Atlas I], voire pré-indo-européen [PLR],
BALMA = caverne, abri sous roche, lui-même
apparenté à la base pré-indo-européenne *BAL = hauteur,
rocher. La langue gauloise a repris le mot tel
que, ce qui fait que si il n'y a pas ambiguïté sur le sens, il y en a
une sur l'origine. |
Banc |
Générique |
Banc, français ou ici
occitan, dérive du latin vulgaire BANCUS attesté au Moyen Âge, issu du
germanique *BANK = siège allongé
[CNTRL].
L'attraction de ban
par le mot banc est plausible au détriment de la base
pré-indo-européenne *BEN/*BAN = montagne, hauteur,
rocher, d'autant plus que la métaphore s'impose.
[Faure] donne à banc
le sens de barre rocheuse plate, à pic, ayant la forme
d'un banc.
[BG2] donne à ban
ou banc, le sens de bandes de terrains transversales. Ces
bans désignent les bandes herbeuses, parfois réduites à
d'étroites vires dans les falaises calcaires, situées en corniche entre
des barres rocheuses qui en rendent l'accès difficile, qui constituaient
des emplacements de maigres pâturages pour le petit bétail, et, où
pâturent et gîtent les chamois.
Ces 3 propositions, loin de
s'opposer, se complètent souvent, les deux dernières précisant le sens
du mot issu de la première. |
Barre |
Générique |
Terme générique désignant
soit un sommet en longueur, soit une vire rocheuse. |
Barre vient du latin
populaire BARRA même sens d'origine pré-romane [DELF].
À rapprocher du gaulois
*BARR- qui a dû signifier extrémité, sommet < racine
pré-indo-européenne *BAR = hauteur, rocher < racine
pré-indo-européenne *BAL = hauteur, rocher
[DDR, PLR].
Baro ou Bàrro
en occitan alpin a le sens de vire, bande de terrain de forme
allongée [Francès, Rostolland], un peu le
synonyme de Banc
(voir ce mot).
|
Bourgea,
Bourget |
Générique |
Termes génériques désignant
de nombreux hameaux. |
Bourgea et Bourget
sont des diminutifs de BOURG, avec le sens de petit village
[Faure] et de petit hameau [Arnaud] < BOURG
= petite ville, bourg [Mistral]
< latin BURGUS = château fort, bourg [Gaffiot].
La Bourgea est au féminin et le Bourget au masculin.
Bourgea et Bourget signifient tous deux hameau, petit
hameau. |
C
Casse |
Générique |
L'aire dialectale de Casse
s'étend de la Haute Maurienne à l'Ubaye avec le sens
général de éboulis, terrain plein de pierres, chaos de
rochers [Atlas I].
Casse vient du latin
QUASSUS = cassé [FEW]. |
Cavale(s) |
Générique |
Appellation fréquente dans
les Alpes. Rien à voir
avec les chevaux ou les juments, sens premier de l'occitan CAVALA, même
si évidemment il y a eu attraction du fait de la perte de signification
du vieux nom.
Cavale vient de la racine pré-indo-européenne *GAB /*GAV =
ravin, gorge [PLR]. |
Chaux |
Générique |
Chaux et ses
nombreuses variantes Chau, Chalp, Chaup,
Chaume est un toponyme très répandu dans toutes les Alpes avec le
sens de hauteur dénudée, terrain situé au voisinage des crêtes,
pâturage d'altitude plutôt pauvre [BG2].
Ils proviennent d'un terme
supposé gaulois CALMIS/CALMA = haut plateau dénudé, plateau
rocheux [BG2] < base pré-indo-européenne *CAL
= rocher. |
Cime |
Générique |
Extrémité
supérieure d'une montagne, d'une
colline, d'un lieu en pente. Cime intervient en élément générique de
nombreux noms de montagne, mais aussi parfois seul pour nommer un
sommet.
Cime < latin classique CYMA =
tendron de légume, attesté en lat. médiéval au sens de pointe
d'arbre et sommet de colline < grec κυ̃μα = tendron de
chou, proprement chose enflée [CNTRL].
En occitan, CIMA [Honnorat] / CIMO [Mistral]
et leurs dérivés : CIMET = sommet aigu, petite cime ; CIMETO =
petite cime ; CIMEU/CIMEL = sommet aigu, petite cime ; CIMELLO =
extrême cime ; CIMOUS = bord de la cime [Mistral]. |
Clape |
Générique |
Clape représente
quasiment à l'état brut la racine pré-indo-européenne *CLAP = pierre.
Elle en dérive par l'occitan CLAP = pierre < racine
pré-indo-européenne *CLAP = pierre < base pré-indo-européenne
*CAL = pierre > gaulois CALYO / CALJO > français caillou !
cqfd
[PLR, Gendron].
|
Claus, Claux, Clausas
Clausis, Clauzis |
Générique |
Claus, Claux,
Clausas, Clausis, Clauzis viennent de l'occitan CLAUS,
CLAUX = clos [Faure, Honnorat, Chabrand] <
latin CLAUSUM =
endroit fermé [Gaffiot].
Ces noms désignent des lieux clos, fermés. |
Clos -
Le/Les . |
Générique |
À ne surtout pas confondre avec
Clot, avec un "t"
dont l'étymologie est différente.
Les orthographes étant souvent fluctuantes, la confusion
est localement possible. La topographie permet alors de sélectionner
l'étymon. |
Plusieurs lieux-dits portent ce nom, Clos
ou le/les Clos, avec un "s".
Clos provient de l'occitan CLAUS,
CLAUX = clos [Faure, Honnorat, Chabrand] <
latin CLAUSUM =
endroit fermé [Gaffiot]. |
Clot de . / Clots - Les .
|
Générique |
À ne surtout pas confondre avec
Clos, avec un "s"
dont l'étymologie est différente.
Les orthographes étant souvent fluctuantes, la confusion
est localement possible. La topographie permet alors de sélectionner
l'étymon. |
De nombreux lieux-dits dans la vallée et
ailleurs portent ce nom, Clot ou les Clots, avec un "t".
Clot provient d'un terme pré-latin KLOTT, d'origine indéterminée,
désignant un replat (sur un versant), un terrain plat,
voire en léger creux. C'est un mot occitan encore usité pour
plat.
|
Côte, Coste |
Générique |
Côte, et sa version
occitane Coste, se rencontrent souvent en toponymie avec le sens
de pente. |
Côte, et sa version
occitane Coste, dérivent de l'occitan COSTA = côte, forte
pente, flanc d'une montagne ou d'une colline < latin COSTA = côte
(du corps), flanc, côté [DELF].
L'élargissement sémantique à la géographie est apparu au XIIe siècle
dans les langues romanes.
|
Coumbàl de .
Coumbalàs de . |
Générique |
Autres graphies :
Coumbàr [Chabrand], Coumbàras
(la Roche-de-Rame). |
Coumbàl est l'élément
générique du nom de beaucoup de ravins. |
Coumbàl est un mot
occitan alpin signifiant ravin, couloir dans les rochers
dans les Alpes < bas-latin COUMBALE [Mistral]
< gaulois *CUMBA = vallée [DELF]. La
francisation en combe ferait perdre le sens de ravin. Mot
masculin [Mistral].
Coumbalàs dérive du précédent avec le sens de grand ravin,
grande gorge. |
Cros |
Générique |
Cros est le nom de
nombreux lieux-dits, combes et vallons. |
Cros est la
désignation en occitan d'un creux de terrain ou d'une cuvette
[Faure] < CROS = fosse, creux, et par extension
tout aussi bien berceau que tombeau [Honnorat, Mistral]
provenant d'un terme celtique *KROSU = creux [Germi, FEW]. |
Coste, Côte |
Générique |
Les lieux-dits en Coste,
Côte et ses dérivées sont innombrables. Coste, forme
francisée de l'occitan Costa, et son pendant français Côte
sont sans doute la désignation la plus répandue de la pente. |
Coste < occitan COSTA
< latin COSTA = côte (du corps), flanc,
côté. Le [DELF] indique l'apparition en gallo-roman du sens
pente d'une colline vers 1150, mais suppose néanmoins que ce sens
existait déjà en latin,
de même que celui de rivage de
la mer.
En toponymie, Coste,
Costa et Côte ont le sens de pente, flanc d'une
montagne ou d'une colline. |
D
Draye, Draille - La . |
Générique |
Draye/Draille est un
mot très présent dans les patois provençaux, notamment sous l'influence
de Frédéric Mistral, avec le sens de piste de tranhumance,
piste pour le bétail, chemin emprunté par les troupeaux, et
par extension, sentier.
En toponymie, Draye et
Draille
ont bien sûr aussi ce sens mais pas seulement. Selon les régions et la
topographie des lieux, ils signifient aussi passage pierreux et en
pente dans les bois et les rochers, spécialement, servant à
évacuer le bois abattu, plus accessoirement, servant de piste
pour les moutons et le bétail, voire même ravin, couloir
d'avalanche, torrent [Atlas I].
Donc, assimiler
automatiquement
Draye/Draye à piste pour les moutons et le bétail, peut
conduire à des erreurs notamment en altitude, et, en Savoie et au
nord du Dauphiné, hors de la zone de parler provençal.
Draye/Draille vient du
bas latin TRAGULARE = suivre à la trace [Atlas I,
Germi].
Les termes hauts-alpins du
type DRAIO = sentier
[Germi], haut-occitan DRAILLO = piste,
sentier à travers les herbes hautes et DRAILLA = laisser des
traces dans les prés et dans tous les sens [Garnier]
viennent de l'occitan Dralha < forme ancienne occitane TRALHA =
piste, trace (XIVe siècle) < bas latin TRAGULARE =
suivre à la trace
[Atlas I,
Germi].
|
|
|
|
E
Échaillon - L' . |
Générique |
Échaillon,
Eychaillon, Esseillon et autres variantes sont très présents
en toponymie notamment en Savoie et en particulier en Maurienne.
Échaillon < français
ÉCHELON ou occitan ESCALON = petite échelle, marche
d'un escalier < latin SCALA = échelle.
En toponymie, le sens évolue
vers pente en gradins ou en escaliers, voire simplement
pente d'accès difficile. |
Eyssart, Essard |
Générique |
Essart et ses
variantes graphiques vient du bas-latin EXSARTUM = défrichement, lieu
défriché souvent par le feu. Caractéristique du défrichement
médiéval [Atlas II]. |
F
Fangeas |
Générique |
Fangeas vient de
l'occitan FANJA = boue. Il s'agit d'un lieu boueux d'où
l'eau s'écoule très difficilement [Faure]. |
Foran, Fouran |
Générique |
Foran ou Fouran
est un mot occitan signifiant extérieur < occitan FORA < latin
FORIS = dehors, hors de . ,à l'origine des
innombrables Forest qui désignent dans la région une
construction ou un abri pour les troupeaux en dehors de la ferme ou du
village [Faure].
En toponymie, Foran ou
Fouran qualifie les lieux à l'extérieur, les lieux
éloignés.
FORIS a donné
le vieux français FORS = hors de, sauf et le français
DEHORS et HORS selon le schéma assez complexe DE = loin de,
hors de + FORIS = dehors > DEFORIS > vieux français DEORS >
français DEHORS avec un - h - aspiré ajouté pour éviter l'écrasement
vocal > enfin HORS, ouf ! |
G
Grave, Grava |
Générique |
Nom de lieu fréquent associé
à des terrains sablonneux ou graveleux. On le rencontre en bordure
ou sur les cônes de déjection des torrents. |
De l'occitan GRAVA = terrain sablonneux ou
graveleux [Faure] < prélatin *GRAVA =
sable, gravier [DELF] < base
pré-indo-européenne au degré zéro *GR < *GAR <
*CAR = rocher [PLR]. |
H
Homme |
Générique |
Homme, pour Homme de Pierre,
est une appellation générique en montagne pour désigner en général les
amoncellements de pierres que les montagnards construisent pour en faire
des points de repères [Faure]. En ce sens, c'est un synonyme de
cairn. |
L
Lac, Lau, Laus, Lauset, Lauzet |
Générique |
Lac vient du latin
LĂCŬS = réservoir, bassin, cuve, puis lac, étang
[DELF, Gaffiot] d'une part, et d'autre part
fosse en latin chrétien ou, extension de la forme occitane vers
le nord [CNRTL]. Lac, d'abord avec le sens
de fosse, a supplanté la forme populaire LAI =
fosse et étang dès le XIIe siècle [CNRTL].
En franco-provençal, LÉ, LÈ,
LAI, LAY, LÔ, LAOU [BG2] = lac, dont la
caractéristique est d'avoir un émissaire [BG2].
En occitan, LAC = grand
amas d'eau dormante > grande flaque d'eau > lac, mare,
lieu profond [Honnorat].
En occitan alpin, LAU, LAUS
(prononcé láous) =
lac, amas d'eau [Mistral] > LAUS
[Chabrand], LÀOUS [Arnaud],
respectivement en Briançonnais, Queyras et en Ubaye.
Diminutifs LAUSET, LAUZET = petit lac [Honnorat]
et même diminutif du diminutif LAUZERON, de l'ordre de la flaque
temporaire.
Prudence avec les noms en
laus, lause, lauze et leurs dérivés. Suivant les
lieux, l'étymon LAUSA < *LAP = pierre (plate) peut être une
meilleure solution. Voir
Lause.
La présence d'un lac permet
souvent de trancher, mais plusieurs lacs de haute montagne se trouvent
dans des secteurs rocheux et entourés de pierres plates alias des lauses
!
Ceci implique que tous les
noms avec lac comme élément générique sont issus d'une traduction
et nom d'une reprise du nom local en occitan alpin ou en
franco-provençal. |
Lause, Lauze, Lauzière, Lauzet, Lousière |
Générique |
Lause, lauze et
leurs nombreux dérivés, construits sur LAUSE ou LOSE = pierre plate,
sont rattachés à l'étymon LAUSA < gaulois *LAUSA ou *LAV-SA [PLR]
< racine pré-celtique [CNTRL] ou pré-indo-européenne *LAV/*LAP =
dalle de pierre [PLR].
En occitan, LAUSA/LAUSO
(prononcé láouze) ou = dalle, pierre plate et mince
[Honnorat, Mistral]. Variantes LOSA/LOSO ou LAUVA/LAUVO/LAVO
[Honnorat, Mistral]. En Ubaye, LÀOUSA = ardoise et LÔOUSIÉRA =
ardoisière [Arnaud]. À Vallouise, LAOUZÉ = lauzes, au pluriel
[Garnier]. Le dérivé LAUZIÈRE = ardoisière.
En franco-provençal, LOZE
[CNTRL], LAUSE, LAUZE, LOUSA, LÔSA = ardoise [Viret].
En zone occitane, la
confusion est possible avec les dérivés de LAU, LAUS = lac. Voir
Lac. Parfois, seule la présence ou non d'une petite étendue d'eau
permet de trancher, et encore on a vu des lauzerons proches de lauzières
! |
M
Muande / Muandes - Les . |
Générique |
Muande(s) est un
toponyme relativement fréquent qui s'applique aussi bien aux alpages
qu'aux habitats temporaires situés dans les zones de remues pastorales. |
Muande(s) désigne les alpages que
parcouraient les moutons durant l'été. Il
vient du latin MUTANDA du verbe MUTARE = changer.
Le passage à MUANDE s'est fait à partir de l'occitan MUANDA issu du
verbe MUDAR = changer, changer de place, déménager.
Muande traduit l'idée des alpages dont on change au gré de la
disponibilité de l'herbe.
Par extension, il a fini aussi par désigner
la cabane du berger.
|
N
Nière |
Générique |
Nière renvoie à la
couleur noire en occitan.
Nier, nière <
occitan NIER = noir, sombre [Honnorat] <
latin NĬGĚR = noir, sombre [Gaffiot]. |
P
Poët |
Générique |
Poët vient du mot
composé PODIETUM < latin PODIUM = hauteur, lieu
élevé
+ suffixe diminutif -IETUM ou -ITTUM. Un Poët est
donc un petit Puy. |
Plate - La . - Platte - La . |
Générique |
La Plate est souvent
un faux-ami, car il n'y a pas de terrain plat dans les secteurs
concernés. En montagne, une plat(t)e désigne une pente unie
d'un versant
[Arnaud] ou une bande de terrain gazonné entre deux
escarpements [Chabrand, Arnaud]. La surface
est bien plane, enfin à peu près, car il faut le dire vite, mais
pas horizontale. De l'occitan alpin PLÀTA avec les sens précédents <
occitan PLAT, PLATA = plat, dont la surface est unie ni bombée ni
concave [Honnorat] < latin populaire *PLATTUS
empr. au gr. πλατύ́ς = large et plat
[DELF]. |
Poua - La . - Poya - La . |
Générique |
La Poua en occitan, la Poya
en franco-provençal, sont deux des nombreuses variantes issues du latin PODIUM =
hauteur [Germi] ou ici plutôt son dérivé PODIA =
montée.
La Poua et la Poya
désignent donc des montées.
La Poya, en franco-provençal, est le nom de la montée aux
alpages en Suisse francophone. |
Pré - Pra |
Générique |
Très fréquent en toponymie comme élément
générique ou en composition. |
Pré < latin PRATUM = pré,
de même que les formes occitanes Pra, Prat - Prad - Prey et
franco-provençales Pra, Praz, Pro, Proz (Valais). |
Puy |
Générique |
Puy est fréquent en toponymie,
en composition dans des noms de villages, ou pour désigner des lieux-dits tous
situés en hauteur, du latin PODIUM = hauteur, lieu élevé. |
R
Rif |
Générique |
Rif dérive du latin RIVUS =
ruisseau. |
Riou |
Générique |
Autres graphies : Riéou,
Rieou, Ricou.
Le passage de Rieou à Ricou
est typique d'une mauvaise recopie d'anciens documents sur lesquels Rieou,
calligraphié à la plume avec pleins et déliés, peut être lu Ricou. Le
passage du cadastre de 1841 à celui de 1939 en a multiplié les exemples sur la
commune de Pelvoux. |
Riou est un terme commun en
franco-provencal et en occitan pour désigner un ruisseau, du latin RIVUS
= ruisseau [Germi]. |
S
Sagne |
Générique |
Les lieux-dits construits à
partir de Sagne ou les Sagnes sont très fréquents.
Sagne est un nom générique pour désigner les lieux humides,
les marécages, les lieux où l'eau stagne, et par
extension, les lieux où poussent les laiches ou carex, au point
de désigner ces plantes elles-mêmes.
Sagne vient du gaulois *SAGNA = marécage, lieu humide
[Germi] < correspondant au latin. STAGNUM = eau stagnante, nappe
d'eau [CNTRL].
Ancien français SEIGNE [CNTRL] ; franco-provençal SAGNE/SEIGNE
[Bossard, Boyer] ; occitan SAGNO [Mistral] / SAGNA (prononcé sagne)
[Honnorat], SAGNÀS = gros marais [Honnorat, Arnaud]. |
Sapée, Sapet, Sapey |
Générique |
Plusieurs lieux-dits portent ce nom un peu partie dans les Alpes
et le Jura francophones. |
Sapée, Sapet,
Sapey
désignent des lieux plantés de sapins, des sapinières.
En toponymie, il y a bien
souvent confusion entre les pessières et les abiétaies, lieux plantés
respectivement d'épicéas et de sapins, voire les pinèdes.
Sapin, de même que le
vieux-français et l'ancien occitan SAP, vient du latin SAPPĪNUS =
sapin, mot lui-même issu d'un croisement entre le gaulois *SAPPOS ou
*SAPO =
sapin et le latin PINUS = pin [DELF]. |
Serre |
Générique |
Serre désignent de
nombreux lieux-dits répartis plutôt dans le sud des Alpes, et,
plus généralement dans le sud de la France. C'est un terme encore
compris et usité dans les pays de langue occitane. Il est utilisé soit
en tant qu'élément générique, ex. Serre de l'Aigle, soit en tant
qu'élément spécifique, ex. le Grand Serre. |
Serre < occitan SERRE
= mamelon peu élevé, croupe de collines
[Germi],
colline souvent de forme allongée
[Faure] vient d'un terme pré-indo-européen
[PLR]
ou au moins prélatin SERRE / SERRA = montagne allongée [Germi],
crête en dos d'âne [DDR].
En toponymie, serre a
le sens général de sommet allongé, croupe, colline,
crête de montagne [Atlas I] Les géographes
ont donné une nouvelle jeunesse à ce très vieux mot venu du fond des
âges, en l'adoptant pour désigner une forme de relief particulière, des
crêtes étroites et allongées, dénudées,
gazonnées ou boisées [ibid.].
En dialecte local, il peut
aussi bien avoir les sens occitans déjà cités que d'autres sens tels que
versant, contrefort, mamelon, pointe rocheuse.
[ibid.].
Les nuances sont parfois
faibles, retenons donc un sens général qui va de sommet à
mamelon, et de forme plutôt allongée.
Le rapprochement avec le
latin SERRA = scie, donc crête dentelée en toponymie
[> espagnol SIERRA] reste controversé. |
Soubeyran |
Générique |
Variantes :
Soubeyran(n)e, Sabeyran, Sabeyrane, Souveyran,
Souveyrane, Subeyran, Subeyrane. |
Soubeyran est un mot
occitan issu du latin SUPERANUS = supérieur.
Soubeyran et ses
variantes désignent donc en toponymie un endroit supérieur, en
haut (de), au-dessus (de). |
T
Tête de . |
Générique |
Tête introduit le nom
de multiples sommets un peu partout dans les Alpes. Exemples
locaux, Tête du Puy ou des Aiguillons, Tête du Peyron,
Tête Noire. |
Tête vient de
l'occitan TESTA < latin TESTA = pot de terre ! Le passage du
pot de terre à tête est le résultat d'une belle métaphore
sémantique où tête a fini par supplanter le vieux-français CHEF <
latin classique CAPUT = ... tête. À comparer
carafe, carafon, fiole, bouillotte, bouilloire qui désignent aussi la
tête.
Tête
désigne souvent des sommets à forme arrondie mais pas uniquement. La
métaphore n'apparaît pas dans bon nombre de sommets nommé Tête de .
. |
Talweg, Thalweg |
Générique |
Talweg ou Thalweg est
un mot d'origine allemande < TAL = vallée + WEG = chemin,
signifiant littéralement le chemin de la vallée, ligne fictive reliant
les points les plus bas d'une vallée.
Le talweg désigne donc le
fond de la vallée qui correspond, en général, au lit du cours d'eau. |
Touisse |
Générique |
Touisse nomme de
nombreux lieux-dits boisés. |
Touisse, continuateur
de l'occitan TOUISSA/TOISSA signifie bosquet, haie
[Germi], et réserve de bois entre les défrichements
[rajouté par Faure].
En Ubaye,
TOUÏSSA = buissons qui entourent un champs sans former de haie
régulière, buissonnée [Honnorat, Arnaud].
En Embrunais et
Briançonnais, TOUICHO/TOUISSO = bois taillis [Chabrand].
Touisse < occitan
TOUISSA/TOISSA < latin TUSCUS = inculte, grossier
[Germi]. |
U
Ubac |
Générique |
Terme générique pour désigner
le versant exposé au nord. Il s'oppose à adret. On le
rencontre dans de nombreux lieux-dits sur les versants à l'ombre. |
Le mot est passé en français,
mais il est occitan [Mistral, Honnorat]
avec les sens d'ombragé, obscur, ténébreux, du latin ŎPĀCUS
= ombragé, à l'ombre [Gaffiot]. |
V
Vallée |
Générique |
Terme générique désignant les dépressions ouvertes et
allongées, creusées par l'érosion fluviale ou glaciaire. |
Vallée vient du latin VALLIS = vallée >
valle en italien et en espagnol. |
Vallon |
Générique |
Terme générique désignant une petite vallée. |
Le mot vallon ne vient pas directement du
latin VALLIS > vallée, mais de l'italien VALLONE = grande vallée.
VALLONE est un augmentatif de l'italien VALLE < latin VALLIS = vallée.
Le sens initial de vallon emprunté de
l'italien est donc grande vallée, mais l'influence du suffixe -ON employé
comme diminutif en français, a provoqué le passage d'une valeur
d'augmentatif à une valeur de diminutif [DLF, DELF].
C'est ainsi que vallon en français signifie
petite vallée. |
Villar, Villard, Villars |
Générique |
Villar(d/s) et son doublon
dialectal occitan Viérar/Viara mais aussi, selon les lieux,
Vialar/Vielar/Viala, désigne dans les Hautes-Alpes le
hameau principal de la communauté, alias commune après la Révolution.
C'est un élargissement du latin VILLA
+ suffixe ARE < ALE apparu au VIe siècle. VILLARE désigna d'abord un simple
lieu-dit objet de défrichement, en général rattaché à un domaine, puis un
lieu habité, enfin un hameau [Atlas II]. Le mot
s'est fixé dans la toponymie locale au sens de hameau au Haut Moyen Âge,
et, dans la région de hameau principal d'une communauté.
Ce qui indique au passage l'époque de la structuration de la
communauté et de l'habitat.
Plusieurs Villar(d) dans la
région n'ont pas de D final - Villar-d'Arêne,
Villar-Saint-Pancrace, c'est l'orthographe
étymologiquement correcte.
Pour Villar-d'Arêne,
on peut aussi penser à la transformation du D final en DE > D'. |
Ville |
Générique |
Ville et son doublon
dialectal occitan Vière/Vièro, désigne dans les Hautes-Alpes la
localité principale de la communauté, alias commune après la
Révolution. C'est une
évolution du latin VILLA qui désigna d'abord la villa romaine,
maison de campagne des patriciens romains, puis un domaine rural,
ensuite le village, enfin la ville au sens moderne
[Atlas II]. Le mot s'est fixé dans la toponymie locale au sens de
village au Haut Moyen Âge, et, dans la région de village
principale d'une communauté.
Ce qui indique au passage l'époque de la structuration de
la communauté et de l'habitat.
Latin VILLA > VYÈLA > VYÈRA en domaine occitan
[Atlas II]. |
Première version |
Dernière version |
Dernière correction |
Juillet
2004 |
Février
2019 |
Janvier
2019 |
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