Massif des Écrins -
Oisans
Vallée du Vénéon
En cours de rédaction
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La vallée du Vénéon, l'une des plus importantes de
l'Oisans, prolonge directement le bassin du
Bourg-d'Oisans en amont. Elle y débouche de plain-pied,
contrairement à celle de la Romanche qui dévale de verrou en
verrou dans une vallée resserrée et qui se termine par un gradin de
confluence. Elle provient du cœur du massif des Écrins depuis le
Glacier de la Pilatte d'où le torrent surgit.
C'est une vallée glaciaire typique taillée entièrement ou
presque dans le cristallin du massif des Écrins. Les glaciers
lui ont laissé une belle forme en auge de
son origine jusqu'en aval du hameau des Étages. Ensuite elle s'enfonce jusqu'à l'ombilic comblé
et asséché du Plan du Lac en amont du verrou du Grand Clapier que
le torrent franchit par des rapides jusqu'à Bourg d'Arud, 230 mètres plus
bas. |
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Au niveau de Bourg d'Arud,, le niveau de
l'ancien glacier a permis une diffluence ou bretelle de raccordement en
direction de celui de la Romanche
par le plateau des Deux-Alpes calibré pour l'occasion.
De nombreuses vallées glaciaires secondaires débouchent au dessus
de la vallée principale par un gradin de confluence que le torrent franchit par
une gorge de raccordement souvent en cascades.
En rive droite : le Vallon des Étançons qui conflue avec
le Vallon de Bonne Pierre peu
avant de déboucher au dessus de la Bérarde, le cirque haut perché
du Soreiller, et, la longue Vallée de la
Selle ou du Diable qui débouche immédiatement en aval de Ville.
En rive gauche : le
Vallon des Étages, le
Vallon de la Lavey et ses nombreux glaciers et lacs glaciaires face à
Champhorent, le petit Vallon de la Mariande en face de Champébran,
le Vallon de Lanchâtra, le raide et atypique Vallon de la Muzelle au
niveau du Bourg d'Arud et enfin
le Lauvitel et son vaste lac.
Il faut rajouter en amont, le Vallon du Chardon qui rejoint pratiquement de plain-pied le haut
Vénéon au Plan du Carrelet, et, toute une série de petits vallons de
moindre importance, les Ravins de Cloute Favier et de la Temple,
le Vallon de la Pilatte haut perché, les petits Vallons de la
Ruine, de la Ruinette et de l'Encoula et enfin le Vallon du Says
dont le glacier confluait encore avec celui de la Pilatte dans la 2e
moitié du XIXe siècle.
Le relief est rude et l'occupation humaine faible dans ces grands
espaces. Trois communes seulement se partagent la vallée
(1) : le Bourg-d'Oisans
pour la rive gauche à l'aval,
Vénosc pour la basse vallée et
Saint-Christophe-en-Oisans pour l'amont, c'est-à-dire la plus grande part.
Le Bourg-d'Oisans n'est concerné que par les derniers
kilomètres aval, le hameau des Gauchoirs et le site du
Lauvitel.
Autrefois, les Gauchoirs et le versant de rive gauche à l'aval de la
Danchère constituaient une commune distincte rattachée au Bourg-d'Oisans
en 1846.
Vénosc, avec 916 habitants
(chiffres officiels au 1er janvier 2009),
a ses hameaux et son chef-lieu situés en fond de vallée ou sur les premières
pentes en dessous de 1000 m d'altitude. La station des Deux-Alpes qui
compte pour beaucoup dans ces chiffres, occupe le plateau au dessus du chef-lieu
où se trouvaient ses anciens alpages de
l'Alpe de Vénosc. L'ancienne
chapelle du hameau d'alpage paraît bien incongrue aujourd'hui au milieu de la
station.
Chef-lieu : Le Courtil ; Principaux hameaux : les
Deux-Alpes, la Ville, le Sellier, Bourg d'Arud, l'alleau, la Danchère, les
Ougiers.
Saint-Christophe-en-Oisans voit sa population croître à
nouveau avec 142 habitants (chiffres officiels au 1er
janvier 2009) pour 123,5 km2. La plupart des hameaux
et le chef-lieu occupent les replats de l'épaulement glaciaire de l'adret en
rive droite, mais le Clot d'en Bas est en fond de vallée, les Granges
à mi-pente et Lanchâtra sur le versant opposé.
Chef-lieu : La Ville ; Principaux hameaux :
Lanchâtra, le Puy, les
Granges, la Bénardière ou Bernardière, Pré Clot, le Clot,
Champébran, Champhorent,
les Étages,
la Bérarde.
La population a abandonné les hautes vallées qui ne
sont plus exploitées mais qui au contraire retournent à la pleine nature et à la
vie sauvage. Le Fond du Lauvitel constitue même une réserve intégrale où
cette évolution hors de toute intervention anthropique est étudiée par les
scientifiques de l'Université de Grenoble. Les hameaux d'altitude
autrefois habités à l'année ne le sont plus. Même à plus basse altitude la
population se concentre dans les hameaux de l'adret et au chef-lieu.
C'est ainsi que tous les vallons du haut Vénéon sont autant de jardins secrets et
sauvages, souvent peu fréquentés à l'exception des Étançons et de
la
Lavey, peu pentus et avec refuge. Ils donnent accès à un espace de haute
montagne à l'état brut, qui se mérite car les marches d'approche y sont rudes,
un endroit que méritent seuls les initiés au regard neuf
[Roger Canac].
Le granite de la Bérarde, caractéristique du cœur des Écrins y
règne en maître. Les glaciers régressent à grande vitesse, victimes de la faible
altitude de leurs bassins d'alimentation. Ce retrait s'accompagne de
l'apparition de nouveaux lacs : le
Lac des Rouies est déjà ancien mais le
Lac de la Muande date du début de ce siècle. On peut en prévoir
d'autres : sans doute à l'extrémité du front du Glacier de la Pilatte en
amont du verrou où la langue résiste un peu, dans la zone surcreusée du
Glacier du Vallon des Étages, ... Les Glaciers de la Pilatte et
de
Bonne Pierre ont le plus d'ampleur. Le premier est un glacier blanc au vaste
cirque d'alimentation dans un cadre majestueux, le second est un glacier noir
tourmenté dans le plus himalayen des vallons sous la domination oppressante des
1100 mètres de dénivelée de la face nord-ouest du Dôme de Neige des Écrins
qui en impose à plus d'un alpiniste.
Le haut Vénéon possède en effet bon nombre des plus hauts
sommets du massif des Écrins :
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Deux 4000 jumeaux et très proches, le
Dôme de Neige des Écrins (4015 m) et le Pic Lory (4088 m),
celui-ci simple antécime de
la Barre des Écrins, sans intérêt
alpin particulier, n'en est pas moins le point culminant de l'Oisans
et de la vallée, le sommet au sens strict se trouvant déporté de la
chaîne faîtière.
-
La reine Meije (3982 m) dont la
célèbre face sud rocheuse ferme le Vallon des Étançons et ses
voisins le Râteau (3809 m) qui offre une belle arête neigeuse et
le Pavé (3823 m).
-
L'Ailefroide (3954 m) dont la
face de Coste Rouge est bien visible de la Bérarde.
-
Le Pic Coolidge (3775 m) et Roche Faurio (3730
m) qui
malgré leurs altitudes apparaissent comme de simples satellites des Écrins.
-
La Grande Ruine (3765 m), le Pic de la Grave
(3667 m) et le Dôme de la Lauze (3568 m), partagés avec la haute Romanche.
-
Un grand nombre de sommets dépassent
les 3500 m, sans tous les citer, retenons les Bans (3669 m)
partagés avec la Vallouise ; le Plaret (3563 m) et l'Aiguille
du Plat de la Selle (3596 m) qui encadrent le massif du Soreiller,
célèbre chez les grimpeurs ; la Pointe du Vallon des Étages (3564
m) et les Cimes de Clot Châtel (3563 m) et de l'Encoula
(3536 m) ; la Tête de l'Étret (3559 m), la cime neigeuse des
Rouies (3589 m) et l'Olan (3558 m) qui bordent le haut du
Vallon de la Lavey ; la
Roche de la Muzelle (3465 m), le
sommet plus élevé à l'ouest du massif.
Le Vénéon, Veneonis au XIVe siècle, et Vénosc,
Vinosco dans le cartulaire de Saint-Chaffre, ont en commun la racine
oronymique VEN-, le premier avec l'hydronyme -ONE, le second avec le suffixe
ligure -OSC. la rivière de la montagne pour l'un, le village de la
montagne pour l'autre. Deux noms bien appropriés.
Comme dans le Briançonnais voisin, on retrouve la Ville, à Vénosc comme à Saint-Christophe.
C'était autrefois la localité principale d'une communauté. Elle l'est restée à
Saint-Christophe, mais plus à Vénosc, où le chef-lieu est le
Courtil (mairie, église).
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Notes :
(1) Les pentes inhabitées de la rive
droite à l'extrémité aval de la vallée se trouvent sur
la commune du Mont-de-Lans. Son ancien
hameau du Sapey (1566 m) se trouve côté Vénéon.
Le versant nord du Rochail (3022 m), situé sur la
commune de Villard-Notre-Dame, fait également
partie du bassin-versant du Vénéon, puisque
son torrent, le Ruisseau du Vallon, conflue avec
lui peu dans ses derniers kilomètres.
Même la commune d'Auris-en-Oisans, autre commune
de la vallée de la Romanche, possède quelques
centaines de mètres du cours du Vénéon en amont
immédiat de son confluent.
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Références :
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