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La Meije

La Meije

Sommet uissan

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Le Pelvoux

Le Pelvoux

Sommet briançonnais

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La Barre des Écrins

La Barre des Ecrins

Sommet fédérateur

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Guide du Haut-Dauphiné

Coolidge, Duhamel, 1887

Guide du Haut-Dauphiné

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Guide du Haut-Dauphiné

Gaillard, 1929

Guide Gaillard du Haut-Dauphiné

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Guide du massif des Écrins

2e édition, 1951

Guide du massif des Ecrins

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Carte des années 1970

Descriptif 

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Tour de l'Oisans et des Écrins, édition 2018

Tour de l'Oisans et des Écrins, édition 2018

La Fédération Française de Randonnée Pédestre a entériné l'évolution des noms, en rebaptisant le célèbre GR®54, Tour de l'Oisans, en Tour de l'Oisans et des Écrins, passage inutile vers le nom plus logique et plus simple de Tour des Écrins.

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Oisans nouveau, Oisans sauvage- Livre Est

Édition 2011

Jean-Michel Cambon, Oisans nouveau, Oisans sauvage - Livre Est, 2011

Les éditions de 2011 et de 2015 continuent de situer la Vallouise et les Cerces en Oisans.

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Écrins - Accueil

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Massif des Écrins ou Massif de l'Oisans

Citer cet article

L'introduction de l'alpinisme a d'emblée posé la question de l'appellation des montagnes, sommets et massifs, auxquels les habitants étaient bien souvent indifférents jusque là (1). La solution d'autrefois était simple, soit on reprenait un nom plus ou moins ancien signifiant montagne ou hauteur dans le langage local ou dans les langages oubliés du passé, comme pour le Pelvoux, soit on ne nommait tout simplement pas la montagne, comme pour les Écrins (2 et 3), soit, enfin, on lui donnait un nom rappelant une caractéristique importante pour les habitants, comme pour la Meije, l'aiguille de mi-jour, midi, pour les Gravarots. La question se posait à l'échelle des sommets, a fortiori à l'échelle du massif dont les habitants ne pouvaient pas avoir notion. En clair, il manquait déjà des noms pour les sommets, il n'y en avait pas pour les massifs.

Notre massif (4) était bien sûr concerné et n'avait pas de nom.  Compte tenu de sa taille et sa complexité, en avoir une vue d'ensemble supposait des connaissances en géographie qui n'existaient pas ou restaient sommaires (5).

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Comment nommer cet ensemble mal défini de hautes montagnes au sud-est de Grenoble ?

Léonce Élie de Beaumont

Le seul nom géographique existant était celui de Oisans, cela tombait bien puisque les principaux sommets, Meije, Écrins, et points de départ, La Grave, Saint-Christophe-en-Oisans, la Bérarde, se trouvaient en Oisans (6). L'extension au Valbonnais, Valjouffrey, Valgaudemar s'est faite naturellement, tant ces vallées étaient proches et similaires, mais aussi peu connues. Plus surprenante est l'extension à la partie briançonnaise du massif. Dans la continuité du Grand-Pelvoux, un nom concurrent a d'ailleurs émergé sur ce versant, renforcé par la création du Parc national du Pelvoux (7) (en 1924), qui couvrait une grande partie de notre massif (les secteurs du Valgaudemar, de Vallouise et du Vénéon).

On a donc eu en concurrence deux noms pour désigner l'actuel massif des Écrins, « massif de l'Oisans » et « massif du Pelvoux ».

Effectivement, 'il y a quelques dizaines d'années, on employait indifféremment les deux noms (8), le premier peut-être plus fréquemment que le second. Si le Pelvoux est un sommet, ce qui peut justifier l'extension à un massif, l'Oisans n'est en aucun cas un massif mais est un bassin hydrographique qui recouvre aussi une partie des massifs du Taillefer, de Belledonne et des Grandes Rousses, géographiquement distincts du massif des Écrins !

Figure 1 - Léonce Élie de Beaumont, géologue, qui, faute d'un meilleur nom, lança les « montagnes de l’Oisans », tout en écrivant qu'il commettait une erreur (6) !

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L'ambiguïté existant, on a vu apparaître, au cours du XIXe siècle et du début du XXe, des noms plus généraux comme massif du Haut Dauphiné, ou des Hautes Alpes du Dauphiné ou encore des Alpes dauphinoises, mais dont la définition était peu claire et s'étendait parfois aux autres massifs dauphinois, notamment des Grandes Rousses aux Aiguilles d'Arves (9).

En 1887, Coolidge et Duhamel sortaient leur Guide du Haut-Dauphiné. Leur définition du Haut-Dauphiné incluait alors le massif du Pelvoux et les massifs des Rousses, des Aiguilles d'Arves, du Combeynot et des hautes vallées du Drac. Plus près de nous, Émile Gaillard divisa son guide Les Alpes du Dauphiné en deux tomes : Les massifs de Belledonne et des Sept-Laux (1924) et Le Haut-Dauphiné, la Meije et les Écrins (1929).

Dès 1931, le Groupe de haute montagne (GHM) avait formé le projet de réaliser un Guide du Massif des Écrins mais il ne démarra véritablement qu'en 1941 sous l'impulsion de Maurice Laloue et de Lucien Devies qui le menèrent à terme en 1946 (10). Louis Neltner dans ses « Notes géologiques » distingue clairement les Écrins d'avec le Haut Dauphiné (Aiguilles d'Arves et partie iséroise des Grandes Rousses) et l'Oisans (limité au bassin de la Romanche). Le succès de ce guide, plusieurs fois réédité (11), confortait un nom encore concurrencé.

Lucien Devies

Archives du GHM

Figure 2 - Lucien Devies, grand alpiniste et grand patron de l'alpinisme français après guerre. En tant que président du GHM, il fut l'un des artisans de la publication des trois premières éditions du Guide du Massif des Écrins qui fit beaucoup pour la promotion du nom. En tant que président du Club alpin français et de la Fédération française de la montagne il engagea toute son autorité dans la création du Parc national des Écrins et dans le choix du nom (infra et 13).

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Les discussions préalables à la création du Parc national des Écrins rouvrirent le débat et on argumenta à nouveau entre Haut-Dauphiné (12), Meije, Pelvoux et Écrins, qui l'emporta. L'Oisans avait disparu de la liste.

La création du Parc national des Écrins en 1973 finit d'imposer le nom « massif des Écrins », qui est aujourd'hui largement adopté.

Pourtant, en 1978 encore, Samivel incluait dans le grand Oisans sauvage, non seulement l'Oisans géographique mais aussi toute la zone sud du massif jusqu'à Gap, Embrun et Briançon.

Note

Le grand Oisans sauvage selon Samivel

 

En définitive, avec le recul, massif des Écrins est un nom logique, « un titre de lumière »  (13), qui associe le massif à son point culminant où confinent les régions et départements concernés ; massif du Pelvoux, au nom « qui a son caractère mais qui est triste » (13), avait pour lui le poids de l'histoire mais était trop marqué géographiquement ; massif de l'Oisans est une erreur géographique d'autant plus grave si l'on en sort, en Valbonnais, Valjouffrey et Valsenestre, en Valgaudemar et Champsaur, en Embrunais et Briançonnais.

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Depuis lors, néanmoins, on constate la disparition progressive des appellations massif de l'Oisans et massif du Pelvoux, au profit de l'appellation unique et fédératrice de massif des Écrins (14), la seule que nous retiendrons sur Vallouimages.

Pourtant, la Fédération Française de Randonnée Pédestre (FFRP) continue de jeter le trouble. Certes, elle a fait évoluer le nom du GR®54 de « Tour de l'Oisans » vers « Tour de l'Oisans et des Écrins » mais on se demande bien ce qu'elle attend pour simplifier encore son nom en « Tour des Écrins ». Du coup, le trouble est maintenu et beaucoup de randonneurs et d'accompagnateurs, qui pourtant ne devraient pas se faire avoir, font encore l'erreur de plus en plus anachronique du massif de l'Oisans.

Quelques grands alpinistes, auteurs de topoguides de surcroît, continuent aussi de parler d'Oisans pour la Vallouise ou les Cerces comme Jean-Michel Cambon dans son Oisans nouveau, Oisans sauvage, des premières éditions à celle de 2015 (15).

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Malgré ces anicroches, la quasi unanimité sur l'utilisation du nom des Écrins pour l'ensemble du massif a poussé le nom en avant. On  a ainsi assisté à une tentative inverse, réductrice cette fois, de récupération pour le seul canton de l'Argentière-la-Bessée, et sa communauté de communes nommée Pays des Écrins en 2002. Le message se brouillait à nouveau. Mais ce fut sans conséquence, le nom était bien établi et déjà perçu comme un vecteur de valorisation. Et, après tout, peut-être était-ce tout simplement la réponse du berger à la bergère, à tous ceux qui voudraient que le Pelvoux fût en Oisans alors qu'il est en Briançonnais !

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Aujourd'hui, le nom a quitté les sommets et le massif, outre le Pays des Écrins, marque déposée s'il vous plait, c'est un nom d'appel utilisé à toutes les sauces : une marque d'eau, une gare, une communauté de communes, une candidature aux Jeux olympiques, un festival de musique, des auberges, des jardins, des fermes, etc. Il faut dire qu'on lui associe la lumière, les joyaux, l'or, les bijoux, les pierre précieuses, etc. Bref, c'est un terme positif et valorisant, pour le massif, pour le Parc, pour ses communes et pour toutes les entités qui utilisent son nom (16).

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Complément au 30 mai 2018 :

On pourrait penser à une controverse de spécialistes, mais le sujet est plus concret qu’il n’y paraît ! En effet, on relève souvent un déficit de notoriété et d’image du massif des Écrins par rapport au massif du Mont-Blanc et plus généralement des Alpes du Sud (17) par rapport aux Alpes du Nord et aux Alpes suisses. Cette question ancienne de dénomination en est l’une des causes (18) (qui se rajoute à bien d’autres qu’il est difficile de hiérarchiser). Une dénomination à géométrie variable entretient ce déficit : massif des Écrins, massif de l’Oisans, massif du Pelvoux, voire massif de la Meije, c’est beaucoup pour un seul massif. De quoi finalement les randonneurs et accompagnateurs qui parcourent le GR®54 font-ils le tour ?

De son côté, le massif du Mont-Blanc n’a qu’un nom. Même le massif de la Vanoise est clairement dénommé, malgré des sous-ensembles individualisés compte tenu de sa superficie. Côté massif des Écrins, on le situerait tellement mal qu’on croit encore parfois nécessaire de le rattacher à un très flou Haut-Dauphiné (19), encore plus mal défini et plus mal localisé. Normal, puisqu'un supra-massif du Haut-Dauphiné n’existe géographiquement pas (20).

Mais, en définitive, mis à part Jean-Michel Cambon qui reste fidèle à son Oisans nouveau, Oisans sauvage (15) pour le Briançonnais, les derniers topoguides sortis s’approprient les Écrins (21). Toutefois, donner à un territoire, le Briançonnais, le nom d'un territoire voisin, l'Oisans, ne peut qu'entretenir la confusion et nuire à la notoriété des deux territoires, finalement aussi mal considérés l'un que l'autre.

Gommer le déficit de notoriété et d'image du massif des Écrins implique une communication touristique des collectivités, des offices, des auteurs et des socioprofessionnels qui utilise une même nomenclature (22).

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Notes :

(1) La perception de la montagne a évolué au travers des siècles et les exceptions à cette indifférence sont nombreuses. On sait, en effet, que de tout temps les personnes allaient et venaient en montagne et n'hésitaient pas à s'aventurer en altitude.

(2) Les Écrins n'ont été découverts que tardivement par les géographes des XVIIIe et XIXe siècles, alors qu'ils étaient pourtant le point culminant de la France. Ils sont situés en fait aux confins de l'Oisans et du Briançonnais, le point culminant lui-même étant déjà complètement en Briançonnais.

(3) Il fallut attendre la fin du XVIIIe siècle et surtout le XIXe pour voir apparaître des noms sur les premières cartes. On parlait alors sans trop savoir d‘une montagne d’Oursine, d’un Pic d’Arsines ou des Écrins situé quelque part dans ce que l’on nommait plus communément le Grand-Pelvoux.

(4) Le terme « massif » est relativement récent en géographie physique pour désigner un « ensemble de montagnes ». Auparavant, on faisait comme Élie de Beaumont ( infra 6), on parlait de « montagnes ». Sa première occurrence en ce sens remonte à 1796. Il n'est entré dans le Dictionnaire de l'Académie française au sens d' « ensemble de hauteurs groupées autour d'un point culminant » que dans la 8e édition de 1932-1935.

(5) Les cartes de Bourcet, dont les levés ont été effectués dans le Dauphiné de 1749 à 1752, sont les premières à montrer une connaissance précise de l'intérieur du massif avec l'indication de plusieurs noms de sommets.

(6) C'est le géologue Léonce Élie de Beaumont qui franchit le pas et donna à l'ensemble du massif le nom de « montagnes de l’Oisans » dans un article paru dans les Annales des mines en 1834 (cité en référence). Tout en reconnaissant que « le nom Oisans s’applique spécialement à l’ensemble des versans de montagnes dont les eaux affluent dans la Romanche, au-dessus de Vizille » (op. cit. p. 3), il l’étend à tout le massif montagneux situé entre les vallées de la Romanche, de la Durance et du Drac. En résumé, il reconnaît qu'il dit une bêtise, mais que faute de mieux, il s'en contentera. Ensuite, sa réputation a coupé court à toute critique.

(7) Le nom Parc national du Pelvoux a d'ailleurs supplanté celui de Parc national de l'Oisans lors de l'extension de ce dernier à la Vallouise et au Valgaudemar (Avocat, 1977 ; Zuanon, 1995).

(8) Massif de la Meije a aussi été utilisé, mais avec un faible succès et une couverture plus réduite, ne recouvrant pas le sud du massif par exemple.

(9) le nom Haut-Dauphiné, ainsi que Est-Dauphiné, Oriental du Dauphiné, fut un temps en concurrence avec Hautes-Alpes pour nommer le département à sa création en 1790 (Pierre Lestas, Le Dauphiné d'en Haut, Arthaud, Paris, 1986).

(10) Cité en référence.

Il y est écrit : « On désignait jadis sous le nom de massif du Pelvoux le massif que nous appelons aujourd'hui massif des Écrins » (Devies, op. cit., 1946, p. 11).

Louis Neltner, dans ses « Notes géologiques » (p. 17) précise : « Le massif des Écrins, appelé massif du Pelvoux par les géologues, comprend un ensemble de terrains anciens sensiblement limité par les vallées du Drac, de la Romanche, de la Guisane et de la Gyronde. Ainsi défini, il est assez différent du Haut Dauphiné (qui comprend les Aiguilles d'Arves et partie au moins des Grandes Rousses) et de l'Oisans (limité au bassin de la Romanche) ».Il n'éprouve plus le besoin d'insister sur cette distinction dans la deuxième édition (Devies, op. cit., 1951, p. 32).

(11) La troisième édition parut en 1969 (tome 1) et 1971 (tome 2), avec déjà François Labande aux manettes et la quatrième en quatre tomes de 1976 à 1978.
La remise à jour par François Labande, en trois tomes parus de 1995 à 1998, puis à nouveau en 2007-2008, sous le titre Guide du Haut-Dauphiné - Massif des Écrins, Collection de l'Envol, Cartothèque Édition, parut revenir en arrière en réintroduisant la notion de Haut-Dauphiné. Mais le nom était suffisamment établi et cette réintroduction resta lettre morte.

(12) Il est vrai que les premières ébauches étendaient le territoire du Parc jusqu'en haute Clarée, soit bien au-delà des limites du massif des Écrins, même au sens le plus large.

(13) Lucien Devies, « Pour le Parc National des Écrins », La Montagne et Alpinisme, n° 75, décembre 1969.

(14) On entend néanmoins encore parler quelquefois de massif de l'Oisans mais la personne a toutes les chances de se faire reprendre !

(15) Jean-Michel Cambon, Oisans nouveau, Oisans sauvage - Livre Est, Éditions Jean-Michel Cambon, 2004, 2011, 2015.

Comme Élie de Beaumont il reconnaît que l'utilisation du terme Oisans est incorrect et doit « être compris au sens le plus large » (op. cit., 2004, p. 14) et précise aussi que « l'adoption d'un titre comportant le mot Écrins serait encore incorrect ». Certes, le nom Écrins le serait encore, puisque 'seulement' cent cinquante pages sur trois cents les concernent, mais zéro page concerne l'Oisans et la totalité le Briançonnais (op. cit., 2004). Géographiquement Oisans et Briançonnais se situent au même niveau et le nom de l'un ne peut se substituer au nom de l'autre. Un titre comme Briançonnais nouveau, Briançonnais sauvage aurait aussi bien répondu à la démarche de l'auteur tout en respectant la géographie.

(16) Rappelons pour terminer que Écrins est une mauvaise francisation d'un terme local Escrens (bien marquer la prononciation des deux S) dont le sens n'a rien à voir avec le sens du mot français. Il faut lire Es Crens, où ES correspond en langage embrunais à la contraction de EN-LES et CRENS est à rattacher à un étymon d'origine gauloise *CRINARE = « entailler ». Escrens signifie donc littéralement « vers les entailles », en référence à l'arête crénelée qui part du sommet des Écrins et que l'on retrouve également dans le Val d'Escreins.

(17) Une grosse ambiguïté apparaît à ce stade car si le massif des Écrins fait géographiquement partie des Alpes du Nord, administrativement et vu des Hautes-Alpes, il est plutôt rattaché aux Alpes du Sud, dans la mesure où son point culminant est aussi le point culminant de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et ses plus hauts sommets sont situés soit intégralement dans le département des Hautes-Alpes (Barre des Écrins, Pelvoux, Pic Sans-Nom, Pic Gaspard, etc.) soit sur sa frontière (Dôme de Neige, Meije, Ailefroide, Râteau, Pavé, Grande Ruine, Pic Coolidge, etc.).

(18) Muriel Sanchez, « Le massif des Écrins, représentations et valorisation d’une haute montagne alpine », Géoconfluences, novembre 2017.

(19) C’est le retour en arrière effectué par François Labande qui a repris la publication du Guide du massif des Écrins du GHM et qui a dégradé Massif des Écrins de titre en sous-titre, le guide devenant Guide du Haut-Dauphiné - Massif des Écrins (supra 11).

(20) En quoi consisterait effectivement le Haut-Dauphiné ? S’il s’agit de tous les massifs montagneux de l’ancienne province, il inclut le Queyras, les Écrins, les Cerces, le Briançonnais, les Grandes Rousses, Belledonne, le Taillefer, le Dévoluy, l’Embrunais, le Champsaur, la Chartreuse, le Vercors, …  On peut éventuellement retirer les deux derniers pour des raisons d’altitude, mais ce qui reste forme un ensemble disparate dont le regroupement n’apporte rien sinon une bien inutile complexité et dont la notoriété est proche de zéro. Normal, puisqu'un supra-massif du Haut-Dauphiné n’existe géographiquement pas.
Dans l'approche anglo-saxonne des Alpes dauphinoises, le Haut-Dauphiné inclurait le massif des
Écrins, le massif des Grandes Rousses jusqu'aux Aiguilles d'Arves

(21) Comme les guides des Éditions Seb Constant qui semblent vouloir prendre la suite du Guide du Haut-Dauphiné - Massif des Écrins de François Labande.

(22) Lorsque des guides ou  accompagnateurs parlent encore de massif de l’Oisans ou de Tour de l’Oisans, ils ne sont pas loin de se tirer une balle dans le pied.

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Références :

Charles Avocat, Le Parc National des Écrins, Bulletin de la Société d’études des Hautes-Alpes, Gap, 1977.

Élie de Beaumont. Pour servir à l’histoire des montagnes de l’Oisans. Annales des mines, t. V, 1834.

Paul Billon-Grand, L'invention des Écrins, conférences données à l'occasion du 150e anniversaire de la première ascension connue de la Barre des Écrins, été 2014.

Olivier Joseph, Paul Billon-Grand, Alexandre Nicolas, Les ascensions oubliées des officiers-géographes,  2015.

W. A. B. Coolidge, H. Duhamel, F. Perrin, Guide du Haut-Dauphiné, Grenoble, 1887.

Lucien Devies, Maurice Laloue, Guide du massif des Écrins, 2 tomes, Arthaud, Grenoble, 1946. 2e édition, Arthaud, Paris, 1951.

Émile Gaillard, Les Alpes du DauphinéLe Haut-Dauphiné, la Meije et les Écrins Dardel, Chambéry, 1929.

Samivel, Le Grand Oisans sauvage, Arthaud, 1978.

Jean-Paul Zuanon, Du parc de La Bérarde (1913) au parc national des Écrins (1973), Revue de géographie alpine, 1995.

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Citer cet article :

Paul Billon-Grand, « Massif des Écrins ou massif de l'Oisans », Vallouimages, mai 2018.

URL : http://www.vallouimages.com/ecrins-oisans.htm

 

 

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Octobre 2004