L'Oisans
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L'Oisans
géographique correspond au bassin hydrographique de
la Romanche en amont de
Séchilienne. Ce fut aussi, avant la Révolution, une entité administrative
et politique : le
mandement d'Oisans, le plus étendu du Dauphiné. Plus
anciennement, l'Oisans
correspondit au territoire de la tribu gauloise des Ucennes (Ucennii)
qui lui a laissé son nom. L'identité de l'Oisans, à la fois
territoire d'une peuplade, bassin de
la Romanche et entité administrative et politique, est donc très
forte et remonte au moins à l'époque gallo-romaine.
Oisans géographique et
Oisans politique coïncident alors, à deux exceptions près, la communauté
d'Oulles, pourtant enclavée dans l'Oisans
géographique a fait partie un temps du mandement de Séchilienne,
mais les paysans d'Oulles exécutaient aussi des corvées pour le
mandement d'Oisans, et,
le Rivier d'Allemont
était rattaché à la seigneurie de Theys
- précisions aimablement communiquées par Madeleine Martin-Burle. |
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Cette belle unité
vole en éclats en 1790, au moment de l'organisation de la France en
départements. Les Gravarots - habitants de La Grave - et les
Faranchins - habitants de Villar-d'Arêne - font sécession et
demandent leur rattachement à
Briançon, plus proche que Grenoble,
et au département des Hautes-Alpes, mais ils n'auront pas le temps de
profiter des privilèges accordés aux
Escartons, bien vite abolis comme tous les privilèges. Et
voilà pourquoi, les limites, départementale entre Isère et
Hautes-Alpes, et, régionale entre Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côtes
d'Azur, se
trouvent, contre toute logique dans la combe de Malaval ! Malgré cela, l'unité territoriale de
l'Oisans, fondée sur la géographie reste forte, et
La Grave comme
Villar-d'Arêne restent fondamentalement Uissans, avant
d'être Briançonnais.
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Géographiquement, donc,
l'Oisans recouvre le bassin hydrographique de la Romanche en amont
de Séchilienne. Il s'agit d'un vaste territoire avec les vallées
affluentes, d'aval en amont :
En rive droite,
l'Eau d'Olle draine les eaux de la face est du
massif de Belledonne et de l'ouest du
massif des Grandes Rousses et permet de passer en Savoie par les
Cols du
Glandon et de la Croix de Fer.
En rive gauche,
la Lignarre, descendant du Col
d'Ornon, récupère les eaux de la face est du
massif de Taillefer, et porte jusque dans son nom son caractère
frontalier.
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la limite de
l'Oisans ne suit pas toujours la ligne de partage des eaux |
Ensuite, en rive
droite,
la Sarenne
et
le Ferrand, qui confluent
respectivement à la hauteur du Bourg-d'Oisans
et du Freney-d'Oisans, drainent les eaux du sud et de l'est du
massif des Grandes Rousses,
mais aussi du Haut Oisans
- versant nord de la Romanche en amont du Freney-d'Oisans
jusqu'aux confins avec la Savoie.
Entre les deux, en rive
gauche, l'affluent principal, le
Vénéon s'écoule du cœur du
massif des Écrins.
Son ampleur et celle de sa
vallée aurait pu lui donner le rôle principal, tant on se demande au confluent
quel est le cours d'eau principal et quel est l'affluent.
Enfin,
la Romanche elle-même qui,
en aval, sépare les
massifs du Taillefer et de Belledonne,
et en amont, draine les eaux du nord du
massif des
Écrins
et du Haut Oisans.
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La Romanche,
l'Eau d'Olle,
la Lignarre,
la Sarenne,
le Ferrand,
le
Vénéon, ces six vallées ont servi de
base au slogan promotionnel de la région, l'Oisans aux 6 vallées, même si
dans le détail, on pourrait en rajouter quelques autres, le torrent du Gâ,
le torrent de Valfroide... mais sans habitat permanent.
On l'aura compris,
l'Oisans n'est pas un massif !
C'en est plutôt le complément, un massif
se délimite par des vallées et des cols, un bassin hydrographique se délimite
par des crêtes, des sommets et des cols. De par sa nature géographique,
l'Oisans
recouvre plusieurs massifs :
A l'ouest, la plus
grande partie du
massif du Taillefer (2857 m) et le
versant est du
massif de Belledonne (2977 m),
Au nord, une grande
partie du
massif des Grandes Rousses
(3465 m),
A l'est, au sud et
au centre, le cœur du
massif des Écrins
(4102 m).
Oisans
et
massif des
Écrins
ont une large zone commune certes, mais ne se recouvrent pas ! Confondre l'un et
l'autre, ou désigner l'un par l'autre, comme c'est encore trop souvent le cas,
est une erreur.
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massif des
Écrins ou massif de l'Oisans |
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Le caractère haute
montagne de
l'Oisans
explique à lui seul la confusion. En
Oisans, on est en montagne :
Taillefer et
Belledonne frôlent les 3000 mètres,
les Grandes Rousses
culminent à 3465 m au Pic Bayle et 3464 m au
Pic de l'Étendard, les deux premiers ont gardé un relief très glaciaire,
alors que le troisième possède encore de beaux glaciers, mais en très forte
régression.
L'Oisans
possède en propre
la Meije et tous ses versants. La Meije
est le sommet uissan par excellence, son sommet emblématique, au point de
générer parfois l'appellation de Pays de la Meije (Paul Louis
Rousset). elle culmine à 3983 m d'altitude, plusieurs cartes anciennes
mentionnent 3987 m, 4 mètres perdus, érosion ou précision des calculs, on ne
sait.
Mais,
l'Oisans
ne culmine pas à
la Meije
mais au
Pic Lory
des Écrins à 4088 m, à quelques longueurs de cordes de la
Barre des
Écrins, et, au
Dôme de Neige des Écrins
à 4015 m, partagés avec le
Briançonnais
et la Vallouise.
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la Barre des
Écrins n'est pas en Oisans |
Panorama de l'Oisans |
Tout
l'Oisans, de Belledonne en Taillefer |
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Cliquer sur la photo pour la version large avec les noms
de lieux |
Panorama Vallouimages depuis le Grand Galbert
(2561 m) - Mai 2011 |
Zone de montagne, la
population de
l'Oisans est
faible pour sa superficie - près de 11 800 habitants - et très
inégalement répartie dans ses 21 communes - 19 en Isère, dans le canton
du
Bourg-d'Oisans
et 2 dans les Hautes-Alpes, dans l'ex-canton de
La
Grave. Les communes de Mont-de-Lans et de Vénosc ont
fusionné au 1er janvier 2017 dans la commune nouvelle de Les Deux Alpes
(sans trait d'union, contrairement aux règles d'écriture des noms officiels, la
commune ayant repris le nom de la station) et restent communes déléguées
jusqu'aux prochaines élections. le chef-lieu a été fixé à Mont-de-Lans.
L'Oisans
|
Population |
Principaux hameaux
(liste non exhaustive) |
Le Bourg-d'Oisans |
2 981
3 347 |
Rochetaillée, la Paute,
les Gauchoirs |
Livet-et-Gavet |
1 464
1 307 |
Les
Clavaux, Rioupéroux |
Huez |
1 269
1 371 |
L'Alpe
d'Huez (station) |
* Mont-de-Lans |
1 027
1 146 |
Bons,
Cuculet, Le Ponteil, La Rivoire, les Travers,
l'Alpe de Mont-de-Lans (station) |
* Venosc |
800
784 |
La
Danchère,
l'Alleau, le Bourg d'Arud, l'Alpe de Vénosc (station) |
+
Les Deux Alpes |
1 827
1 930 |
|
Allemond (ou
Allemont) |
602
1032 |
La
Fonderie, la Combe, le Villaret,
le Rivier |
Vaujany |
304
312 |
Pourchery, le Perrier,
la Villette |
Auris |
209
207 |
Le
Clapier, la Balme, le Cert,
les Cours, la Ville, station |
Le Freney-d'Oisans |
179
258 |
La
Grange, le Périer, Puy le Haut,
Puy le Bas |
Oz |
138
247 |
L'Enversin, le Roberand, Sardonne,
la Voûte |
Mizoën |
122
198 |
Les
Aymes,
Singuigneret |
Besse |
116
137 |
Bonnefin,
le Sert |
St-Christophe-en-Oisans |
105
106 |
Lanchâtra, le Puy,
les Granges, la Bernardière, Pré Clot,
le Clot, Champébran, Champhorent, les Étages,
la Bérarde |
Clavans-en-Haut-Oisans |
89
109 |
Clavans
le Bas,
Clavans le Haut |
Ornon |
87
142 |
La Palud, La Poyat,
la Grenonière, Pont des Oulles, la Poutuire,
le Rivier, le Guillard |
La Garde |
53
101 |
Armentier, le Châtelard, Maronne,
le Rosay,
la Ville |
Villard-Reculas |
52
57 |
|
Villard-Notre-Dame |
27
26 |
Le
Creux |
Villard-Reymond |
21
44 |
|
Oulles |
9
9 |
Le
Pouillard,
le Puy (abandonné et partiellement en ruines) |
Sous-total Isère |
9 654
10 940 |
Comme ce nombre change constamment, arrêtons-nous à
10 700 habitants |
La Grave |
516
495 |
Les
Fréaux, le Chazelet, les Terrasses,
le Ventelon, les Hières,
Valfroide |
Villar-d'Arêne |
220
336 |
Arsine,
les Cours, le Pied du Col |
Sous-total Hautes-Alpes |
736
831 |
|
Grand total
(Base statistique 1999)
Grand total
(Base statistique 2015) |
10390
11 771 |
Arrondi à
11 800 habitants
(populations totales légales au 1er janvier 2018) |
Dans le tableau, la première ligne indique
les populations sur la base du recensement de 1999, la seconde ligne les
populations totales sue la base du recensement de 2015, populations légales au
1er janvier 2018.
77 % des habitants sont regroupés dans quatre communes, le bourg central, la
basse vallée
industrieuse de la Romanche
et les stations de ski. Les stations ont vu leurs populations s'accroître,
tandis que la basse vallée a perdu beaucoup d'habitants
Vu de l'extérieur, on peut s'interroger sur la
pertinence des communes de moins de 200 habitants, des regroupements sont
certainement possibles et souhaitables. Évidemment, c'est toujours douloureux
pour les personnes concernées. C'est aussi un élément du patrimoine, souvent
riche d'Histoire et d'histoires, qui disparaît, mais cela permet de continuer à
aller de l'avant. Seul le dynamisme permet d'avancer.
Que fait La Garde
entre Huez
et Le Bourg-d'Oisans
?
Besse,
Clavans,
Mizoën
et Le Freney
pèseraient ensemble près de 700 habitants. Ornon, Oulles,
Villard-Notre-Dame
et
Villard-Reymond
à 211, ensemble, retarderaient l'inéluctable.
Certes, ces remarques ne pèsent
sans doute pas bien lourd face aux considérations locales et à l'attachement à
sa communauté, fut-elle moribonde.
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carte administrative de l'Oisans -
carte Musée Dauphinois,
Conservation du Patrimoine de l'Isère |
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Ce chapitre couvre donc
l'Oisans
traditionnel, la vallée de
la Romanche,
ses vallées adjacentes, ses versants et les sommets qui la dominent. Chaque
sujet est traité soit simplement dans un album photos soit dans un article
spécifique et un album photos.
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