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Ailefroide en automne
Torrent d'Ailefroide
L'Ailefroide : sommet et glaciers
Août 1969
Puy Aillaud
Les Alberts
Mars 1983
Col de l'Aup Martin
Pointe des Avalanches
|
Toponymie de la
Vallouise
Étude et Étymologie des noms de
lieux
Vallouise - Pelvoux -
Puy-Saint-Vincent
Les Vigneaux - Massif
de Montbrison
Introduction
A
B
C-D
E-G
H-M
N-O P
Q-R S-T
U-Z
Abréviations
et ouvrages consultés
Abeilles - Les . |
Pelvoux - Le Sarret |
3436ET - H-4 |
Les Abeilles est un quartier
du hameau du Sarret
où se trouve la Chapelle Saint-Joseph. |
Le nom désigne un lieu où étaient
entreposées des ruches. Abeilles
découle de l'ancien occitan ABELHA = abeille, encore usuel dans les
parlers méridionaux, < latin APĬCŬLA < latin APIS = abeille
[DELF]. |
Agneau Blanc (3634 m) |
Pelvoux - Glacier Blanc
Le
Monêtier-les-B. - Le Casset
Le Monêtier-les-Bains - Arsine |
3436ET - E-3 |
Agneau Noir (3664 m) |
Pelvoux - Glacier Blanc
Le Monêtier-les-Bains |
3436ET - E-3 |
Agneau Blanc et Agneau Noir
sont deux autres noms pour respectivement le sommet nord ou Calotte des
Agneaux et le sommet sud, point culminant de la Montagne des Agneaux. |
Voir Montagne des Agneaux. |
Agneaux - Montagne des . (3664
m) |
Pelvoux - Glacier Blanc
Le Monêtier-les-Bains |
3436ET - E-3 |
Agneaux - Calotte des . (3634 m) |
Pelvoux - Glacier Blanc
Le
Monêtier-les-B. - Le Casset
La Monêtier-les-Bains - Arsine |
3436ET - E-3 |
Agneaux - Roche des . (2925 m) |
Le Monêtier-les-Bains |
3436ET - E-3 |
La Montagne des Agneaux,
communément appelée
les Agneaux, est située à l'extrémité nord-est du massif
cristallin des Écrins.
C'est un sommet massif dont les arêtes en croix séparent quatre versants :
Le versant sud-ouest à l'amont de
la Vallouise
fait partie du bassin du
Glacier Blanc
; le versant sud-est ferme à l'amont le cirque du
Glacier du Monêtier et le Vallon du Grand Tabuc ; le versant nord-est
est occupé par le Glacier du Casset qui plonge sur le vallon du Petit
Tabuc ; le versant nord-ouest domine le vaste cirque du Glacier d'Arsine
avec le Glacier Supérieur d'Arsine et le Glacier du Réou d'Arsine.
La Montagne des Agneaux est constituée de quatre sommets. Le sommet sud
ou Agneau Noir, le plus élevé à 3664 m est rocheux comme Roche (de)
Jabel (3570 m) son antécime à l'est. I il domine le Glacier du Monêtier
et le bassin du
Glacier Blanc avec ce qui reste du Glacier Tuckett. Au nord,
une courte selle glaciaire, qui plonge vite sur le Glacier du Casset et
le Glacier Supérieur d'Arsine le relie au sommet central (3648 m) et au
sommet nord (3634 m) ou Agneau Blanc qui domine le Glacier d'Arsine.
C'est la Calotte des Agneaux, célèbre auprès des glaciairistes, qui est visible du
nord et de la haute Romanche en Oisans. La totalité du versant
nord est située sur le territoire de la commune du Monêtier-les-Bains, la
limite avec Villar-d'Arêne passant au milieu du Glacier d'Arsine.
Son arête ouest ferme au nord le cirque du Glacier d'Arsine et relie
les Agneaux au Pic de
Neige Cordier
et de là à
Roche Faurio. Son arête nord s'abaisse vite jusqu'à la Pointe du
Réou d'Arsine au-dessus du Petit Tabuc. Son arête est, par Roche
(de) Jabel (3570 m), continue le
sommet jusqu'au Pic des Prés des Fonts (3358 m).
La Roche des Agneaux se situe à l'extrémité de la Crête du Lauzas
à l'est du Pic des Prés des Fonts. |
Appellation ancienne :
Crête des eaux pendantes des glaciers [Cadastre de Pelvoux].
Il s'agit du moins de la désignation depuis
Pelvoux
de la crête qui relie les Agneaux au Pic de
Clouzis.
Celle-ci est fortement englacée sur son versant nord-est avec une franche
glaciaire dominant le raide versant sud-ouest. |
Le nom du sommet, Agneaux,
comme Agnelin et autres Agnel, est bien lié au petit de la brebis
de l'occitan ANHEU = agneau < latin AGNELLUS.
Mais une désignation d'un alpage
n'est pas appropriée, une métaphore descriptive est douteuse, il s'agit sans
doute d'une attraction mais celle-ci reste obscure.
On peut noter à proximité le sommet de Roche (de)
Jabel qui constitue peut-être le vrai nom de la montagne, mais en moins
emblématique. Jabel vient de la racine pré-indo-européenne JAV, GAV, GAB
= ravin
[Faure, PLR]
que l'on rencontre souvent dans les zones de rochers à-pic.
Généralement, l'attraction se fait au profit de la chèvre ou cabra et du cheval
ou cavale, le passage à agneaux, s'il existe, reste obscur.
La proximité d'autres toponymes faisant appel aux agneaux dans la haute vallée
de la Romanche, Plate des Agneaux, Col et Glacier des
Agneaux n'éclaire pas plus. À peine peut-on envisager un transfert du nom.
En admettant que Roche
(de) Jabel nomme la montagne, ce
qui reste incertain,
les Agneaux seraient alors la montagne aux rochers à-pic. |
Ailefroide |
Pelvoux |
3436ET - G/H-3/4 |
Dernier hameau de la
commune de Pelvoux à 1507 m au pied
du Mont Pelvoux. Autrefois,
hameau d'alpages, les prés et les alpages ont maintenant fortement régressé au
profit des activités touristiques et d'un terrain de camping réputé. |
Graphies anciennes : Parmi les
formes anciennes confirmant l'étymologie et illustrant l'évolution du nom, on
trouve (alpis de) Ala
Freyda en 1265, (Montanea) Alefrigide en 1319 - en 60 ans le nom est
fixé - Alefroide au 17e siècle, Lallefroide
[Carte et mémoires de La Blottière, 1710]. On a même un Male
frigida au XVe siècle. Nom
local : Alofreydo - Citée par Blanchard (C),
Alefroide, conformément au parler local. |
Le nom est composé du radical oronymique
AL-, avec le sens de hauteur, à la base des mots AUP et ALPE, désignant les ...
alpages, en patois Ale.
Ailefroide
désigne donc un lieu élevé froid, une montagne froide, un
alpage froid, par opposition à l'exposition plus chaude de
l'Eychauda.
Ailefroide ou plutôt
Alefroide, c'est exactement l'alpe froide. La forme Ailefroide
qui s'est imposée à partir des premières cartes comme celle de Duhamel,
ne correspond malheureusement pas au langage local. |
Ailefroide - Torrent d' . |
Pelvoux |
3436ET - H-4 |
Torrent issu de la confluence du
Torrent
de Saint-Pierre
et du
Torrent
de
Celse Nière
en aval du hameau d'Ailefroide.
Il porte ce nom jusqu'à la hauteur du village de
Pelvoux,
où il devient
le
Gyr,
après son confluent avec le Torrent de
l'Eychauda.
En fait, le torrent parcourant la vallée principale
change de nom à chaque confluence. Successivement, Torrent
du Glacier Blanc, ou
du Glacier
Noir,
Torrent de Saint-Pierre,
le Gyr,
la
Gyronde, avant d'absorber
la Durance, mais au prix de son nom. |
Ailefroide
- L'.
(3954 m)
Ailefroide - Glaciers de l'. |
Pelvoux |
3436ET - G/H-2/3 |
L'un des principaux sommets du massif à
l'extrémité ouest du chaînon est-ouest du
Pelvoux
à l'Ailefroide. Plus qu'un sommet, il s'agit d'une longue crête à
plusieurs sommets. D'est en ouest, on trouve l'Ailefroide Orientale
(3847 m), la Pointe Fourastier (3907 m),
l'Ailefroide Centrale (3927 m) - point de jonction de ses trois
arêtes, l'Ailefroide Occidentale (3954 m) - le point culminant.
Ses trois versants domine le Glacier de Coste Rouge et la
Vallée du Vénéon en Oisans, le haut du Glacier Noir
et le haut du Vallon
du
Sélé.
Vue de la Bérarde, l'Ailefroide
constitue une barrière rocheuse au sud/sud-est au fond de la vallée
du Vénéon.
Les
Glaciers de l'Ailefroide occupent le versant sud-est de
l'Ailefroide. Ils sont
maintenant séparés du Glacier
du Sélé. Ils n'ont plus de
partie commune et se retirent rapidement chacun dans son cirque. |
Comme bien souvent, le nom est
'monté' de la vallée sur le sommet.
Toutefois, on peut s'étonner ici de
l'éloignement du sommet par rapport au lieu-dit qui lui a donné son nom d'autant
plus qu'il en est invisible. En fait, ce sont les habitants de la Bérarde
sur l'autre versant qui l'ont appelé ainsi, la Montagne de l'Alefroide,
du nom des pâturages qui pour eux se trouvent sur l'autre versant et que
cette montagne leur masque [Camille Blanchard, in La
Montagne n°182 - mai 1925].
Cette façon de donner
le nom de ce qui est de l'autre côté est assez courante. C'est ainsi que le
massif de la Tête de Vautisse était la Montagne d'Embrun pour les
habitants de Briançon [Blanchard(C), ibid.] ou que le Col des
Estaris était le Col de Freissinières pour les habitants d'Orcières
et le Col d'Orcières pour les habitants de Freissinières ! |
Aillaud - Puy . |
Vallouise |
3436ET - I-4 |
Hameau
le plus élevé de
Vallouise,
situé sur un replat sur les pentes inférieures de
la
Blanche
vers 1580 m. Chapelle Saint-Jean et cimetière situés un peu en dessous.
Roman (J) cite un Torrent
de Puy Aillaud affluent du
Gyr. |
Voir
Puy Aillaud
pour l'étude complète. |
Aillaud, comme Ayes,
vient d'un mot occitan signifiant haie, hauteur boisée, du
francique HAGJA = haie. |
Alberts - Les . (1377 m) |
Puy-Saint-Vincent |
3436ET - J-4 |
Hameau
de
Puy-Saint-Vincent
situé entre le
Puy et
les Prés
où se trouve la mairie et l'Office du Tourisme dans l'ancienne Chapelle
Saint-Jacques, bien restaurée. |
Graphie ancienne :
Albergii (1380) - citée par
Roman (J). |
La forme ancienne est déterminante
car sans elle on proposerait immédiatement un nom de famille, ou plutôt le lieu
d'habitation des Alberts, comme aux Alberts, hameau de
Montgenèvre - Domos Albertorum en 1347, Alberti
en 1379, et 1441, les Albers en 1422 - citées par Roman (J).
Pour le hameau de
Puy-Saint-Vincent, la forme ancienne exclut cette solution mais
conduit au tenancier d'un albergement, qui désigne une terre donnée en
rente perpétuelle [Faure]. |
Albre - l' . haute (v. 1700 m) |
Vallouise - Puy Aillaud |
3436ET - I-4 |
L'Albre haute se situe
au-dessus du Chemin de
Puy Aillaud
à
Pimouget. |
Albre vient de
l'occitan AUBRIER ou ALBRIER qui désigne le tremble ou
peuplier blanc [Faure].
Ce serait donc un lieu planté
de trembles. Mais le peuplier blanc pousse dans les lieux humides ou aux
bords des ruisseaux, ce qui n'est pas le cas ici. |
Arcas - Pointe des . (3479 m)
Arcas - Doigt des . |
Pelvoux - Saint-Pierre
Pelvoux - Eychauda |
3436ET - F-3/4 |
Article révisé
et complété. |
La Pointe des Arcas est l'un
des sommets de la Crête des eaux pendantes des glaciers, désignation
depuis
Pelvoux
de la crête qui relie les Agneaux au Pic de
Clouzis.
Avec son proche voisin le Pic du Rif,
elle constitue la partie sommitale du Glacier de
Séguret Foran qui plonge sur le
Lac de l'Eychauda.
Le Doigt des Arcas -
non mentionné par IGN - est un
gendarme situé sur l'arête sud-ouest de la Pointe. |
Le quartier
des
Archas sous les rochers entre le
Riou Blanc
et le Ravin de
Clouzis a donné son nom au sommet, car il
s'agit sans doute d'une mauvaise retranscription résultant d'une attraction.
Voir
Archas
pour l'étude complète.
|
Archas - Les .
Archas et la Feste - Les . |
Pelvoux - Saint-Pierre |
3436ET - G-3/4 |
Article révisé
et complété. |
Les Archas -
non mentionné par IGN - nomment le quartier sous les
rochers sur la rive droite du vallon
de Saint-Pierre
entre le
Riou Blanc et le Ravin de
Clouzis.
Les Archas et la
Feste est le
nom complet du lieu-dit - non mentionné par IGN. |
Autre graphie : Arcas -
Mentionnée par le capitaine Prudent, in carte
topographique du massif du Mont Pelvoux, 1874. |
L'absence de forme ancienne attestée
ouvre le champ des hypothèses :
D'abord, un dérivé de l'occitan ARCA
ou ARCHA
= coffre, et par extension, creux de terrain en toponymie
[BG2] < latin ARCA = coffre [DELF].
Ne peut convenir au lieu.
DDR élimine
le sens de coffre mais soutient celui d'arche, qui ne convient pas
mieux. De toute façon, arche en occitan désigne le coffre et non
l'élément d'architecture [Germi].
On peut aussi penser à ARC au sens de
arc-boutant, arc de soutènement, la Pointe reposant sur de
puissants contreforts rocheux sur son versant ouest [Reverbel],
mais le mot occitan correspondant est tout simplement ARC, et non ARCA qui garde
son sens de coffre, ou plus spécifiquement ANCOLA [PDPF].
Ensuite, un membre de la famille des
ARCES, ARCES, ARSINE qui désignent des lieux défrichés par le feu < latin
(TERRA) ARSA = (terre) brûlée
< latin ARDERE = brûler > ancien occitan ARDRE = brûler
[DELF].
Tiendrait-on les Arses ou
Arsines qui auraient donné leur nom à la Pointe des Arsines, alias
les Écrins ? Hélas non, l'hypothèse terre défrichée par le
feu n'est pas adaptée à un lieu où toute culture est impossible. D'ailleurs,
les
avalanches suffisent pour faire le travail !
Puis, l'hydronyme pré-indo-européen
AR, commun pour désigner l'eau, la rivière [DDR,
LPR,
Faure] comme l'Arc
également en Maurienne.
C'est le moment de se rappeler la
caractéristique des lieux, un versant opposé englacé dont les glaces sommitales
alimentent notre versant en eaux de fonte que le cadastre de la commune de
Pelvoux nomme les eaux pendantes des glaciers. Les Archas désigneraient
alors
ces eaux de fonte des glaces débordant de la crête. Mais le lieu-dit est plus
bas et plus en aval sous les rochers pour être concerné par le phénomène, lequel
a cessé depuis plusieurs décennies avec l'enfoncement des glaciers.
On peut persister avec l'hydronyme en remarquant
cette fois la
caractéristique du lieu-dit lui-même qui comporte de nombreux petits ravins récoltant les eaux
et conclure de la même façon que
les Archas seraient ces
eaux pendantes lors des fortes pluies. Pourtant la plupart du temps le
versant est sec et cette hypothèse apparaît bien douteuse. En ce sens, le nom aurait
mieux convenu au quartier voisin
du Ban avec
ses sources.
Enfin, l'extension ARC soit de ARP < ALP = hauteur, montagne, alpage, soit de la racine
oronymique pré-indo-européenne AR issue par réduction de CAR = rocher,
hauteur [LPR] que l'on retrouve dans le
Grand Arc en Maurienne. Les Archas désignerait alors le
quartier haut du vallon de
Saint-Pierre.
L'hypothèse est réaliste d'autant plus qu'elle est confortée par le second nom
du quartier, la Feste,
autrement dit le Faîte du vallon. Il a fallu renforcer le sens perdu du
premier nom, victime de l'attraction des coffres, par un homonyme plus récent et
compris.
Le nom du quartier, les Archas et
la Feste, est donc un pléonasme pour désigner le quartier haut rocheux au
faîte du vallon de
Saint-Pierre,
plutôt que les eaux au faîte du vallon. |
Assalès - Source des . |
Pelvoux
- Pré de Madame Carle |
3436ET -
F/G-3/4 |
La Source des Assalès est
située immédiatement en amont de la moraine de Fontaine Froide qui ferme
le Pré de Madame Carle
à l'aval. |
Assalès vient de l'occitan
ASSALIOS ou ASSALIOUS = salé, construit à partir du verbe occitan ASSALAR
= saler [Faure] < latin SĀL = sel
[DELF].
La Source des Assalès désigne
donc soit une source salée, soit une source dans un lieu naturellement
salé, soit une source dans un lieu où les bergers mettent du sel pour les
troupeaux. |
Auches - les .
Auches - Cime des .
Auches - Pied des . Auches - Chemin
des . Auches - Canal des . |
Vallouise - Les Auches |
3436ET - I/J-4 |
Les Auches désignent
le vaste quartier encore un peu agricole situé entre
Rière Pont
et le confluent
du Gyr
et de l'Onde
sur la rive gauche du premier jusqu'au pied de la côte de
la Casse.
Il s'agit de la zone inférieure du cône de déjection du
Riou Paulin
en dessous du Chemin du Collet.
On y distingue plusieurs
micro toponymes dont en haut, la Cime des Auches, et en bas, le
Pied des Auches où se trouvait l'ancienne scierie.
Le Chemin des Auches traverse le quartier depuis le cimetière
jusqu'à la
Casse.
Le Canal des Auches permettait
l'arrosage des champs, il prenait l'eau dans
le Gyr
au delà du
Riou Paulin. |
|
Auchette - l'.
Auchette - Chemin de l'. |
Vallouise - Ville |
3436ET - I/J-4 |
L'Auchette se trouve
vers l'ancien chemin qui reliait
Ville-Vallouise
au Villard,
dit chemin de l'Auchette, goudronné depuis peu. |
|
Auches et Auchette
dérivent du gaulois OLCA = terre labourable. Suivant les lieux,
le sens peut aller de terre labourable à champ cultivé,
mais en général à proximité du village [Atlas
II].
Ces noms sont de bons indicateurs de fertilité, ce que confirment les
lieux-dits voisins des Horts
et des Chambonnettes. |
Aup Martin - Crête de l'.
Aup Martin - Col de l'. (2761 m) |
Vallouise -
Selle Argentière - Fournel |
3437ET - B-2 |
Aup Martin - Ruisseau de l'.
|
Argentière - Fournel |
3437ET - B-2 |
Article révisé
et complété. |
La Crête de l'Aup Martin
ferme le haut du vallon du Fournel
au nord. Sur son autre versant, elle domine le haut du vallon de
la
Selle.
Le Col de l'Aup Martin
est connu par tous les randonneurs comme le point culminant du
Tour des Écrins. Il est relié au Pas de
la Cavale par un sentier en balcon sur le GR54
- à éviter sans parapluie à l'époque de la fonte des neiges sinon la
douche est assurée !
Il est aussi
accessible par une sente directe mal marquée et délicate depuis le
vallon du Fournel.
L'Aup Martin, écrit R. (ruisseau)
d'Alp Martin, est l'ancien nom du Torrent du Fournel sur les
vieilles cartes [Cassini, 1779]. |
Autres graphies :
Alp(e) Martin, mais Aup correspond mieux au parler local.
Alp-Martin - Citée par Joanne (A) |in
Département des Hautes-Alpes, 1879].
Haut Martin, trouvé sur une ancienne carte d'état-major, témoigne de
l'ignorance de son auteur qui a repris une orthographe erronée de la
carte de de Bourcet (1758).
Anciennes appellations :
Col de
Bonvoisin - Citée par
Bourcet (1758),
Albert (A) et Roman (J).
Pas de Bon Voisin -
Cadastre de l'Argentière-la-Bessée, 1838, révisée 1949.
Crête de Bon Voisin
-
Cadastre de l'Argentière-la-Bessée, 1838, révisée 1949. |
Le col ne s'appelait pas autrefois Col de l'Aup Martin, mais
Col de Bonvoisin, de
l'ancien nom du vallon de la
Selle. Il en reste, sur son versant argentiérois, le quartier
du Pas de Bon Voisin,
le Ravin du Pas de Bon Voisin
et deux Crêtes du Pas de Bon
Voisin - Cadastre de
l'Argentière-la-Bessée, 1838, révisé 1949.
La Crête actuelle de l'Aup Martin jusqu'aux Pointes de
Neyzets, s'appelait aussi la Crête de
Bon Voisin.
L'ancien nom du Torrent du Fournel, Ruisseau de l'Alp
Martin, laisse penser à la localisation de l'Aup Martin sur
le versant argentiérois du col, à l'amont du vallon du Fournel.
Le Col de l'Aup Martin figure sur les cartes du XVIIIe
siècle sur le chemin du Champsaur, qui à l'époque était une voie
de communication importante. La carte de de Bourcet, créée à des
fins militaires où les voies de passage des troupes devaient être bien
indiquées, distingue le Col de
Bonvoisin au nord, du Col du
haut Martin ou de l'Argentière au sud, qui pourraient ainsi être
deux anciens noms du Pas de la Cavale.
Toutefois, la représentation du relief sur la carte de
Cassini, le situerait plutôt à l'emplacement du Col
des Bouchiers. Mais on
voit mal une voie de communication passer par ce col situé à 2930 m et
dont le versant vallouisien est, ou plutôt était, glaciaire.
L'auteur se rappelle avoir remonté le glacier,
aujourd'hui disparu, avec piolet et crampons, dans les années 1980.
La carte de de Bourcet par contre situe, sans confusion possible,
le torrent qui descend du Col
des Bouchiers
beaucoup plus au nord que le Col du haut Martin.
On peut ainsi fixer la localisation ancienne du Col de l'Aup Martin,
également dénommé Col de l'Argentière, au Pas de la Cavale,
alors que le col actuel de l'Aup Martin s'appelait Col
de Bonvoisin ou
Pas de Bon Voisin.
Le nom aurait ainsi migré d'un col à l'autre sur le chemin du
Champsaur. |
Aup, comme Arp,
Alp, Alpe, veut dire alpages, appartenant dans notre
cas à un certain Martin.
Des Martin habitent toujours au Villard de
Vallouise. |
Aupillous - Pic des . (3505 m)
Aupillous - Pas des . (3103 m) |
Valgaudemar -Vallouise |
3436ET - I/J-2 |
Aupillous - Névé des . |
Vallouise - Les Bans |
3436ET - I/J-2 |
Aupillous - Glacier des . |
Valgaudemar |
3436ET - J-2 |
Le Pic des Aupillous
fait la transition entre les
Bans et le petit massif de
Bonvoisin aux confins
de la Vallouise à
l'est et du haut Valgaudemar à l'ouest.
Côté
Vallouise, il ferme le
vallon des Bans. Le
névé de sa face est, dit Névé des Aupillous, autrefois branche
sud du Glacier des Bans,
est de moins en moins permanent.
Le Glacier des Aupillous
se blottit sous le Pic
Jocelme du côté Valgaudemar.
Le Pas des Aupillous
(3103 m), sur l'arête au sud du Pic, offre un passage facile
entre la Vallouise
et le Valgaudemar. Compte tenu de l'enfoncement des glaciers, il
est maintenant préféré au Col
du Sellar
(3084 m) qui est pourtant le point bas de l'arête. |
Appellation ancienne :
Opilons - Citée par Joanne (A) |in
Département des Hautes-Alpes, 1879]. |
Aupillous est l'un des
multiples noms des pâturages d'altitude, de l'occitan AUPIHO =
alpages < AUP < ALP = alpages.
Comme
Sellar, Aupillous
semble être monté depuis le Valgaudemar.
Le patois du Valgaudemar a Ououpilioux = haut, élevé, crêtes
des monts [D. Martin, p. 154]. |
Avalanche |
Générique |
|
Avalanches - Pointe des . (3585
m)
Avalanches - Col des . (3499 m) |
Pelvoux - Glacier Noir
La Bérarde - Vénéon |
3436ET - F/G-2 |
La Pointe des Avalanches
et le Col des Avalanches sont situés au fond du cirque du
Glacier Noir
inférieur entre la
Barre des
Écrins et le Pic Coolidge. Bizarrement ils encadrent
le Fifre
et le Col
du Fifre qui les séparent. |
Appellations locales :
Col du Vallon, Col du Vallon de la Bérarde.
[ W. A. B.
Coolidge, « Trois nouvelles courses en Dauphiné »,
Annuaire STD 1877, p.115-117]. |
Ces appellations sont
récentes et liées bien sûr aux avalanches environnantes qui recouvrent
le Glacier
Noir inférieur. Mais elles fournissent l'opportunité de
détailler la riche étymologie de avalanche (infra).
Lors de la première ascension
par le couloir est réalisée avec Christian Almer père et fils le
20 juillet 1877, W.A.B. Coolidge fut traumatisé par les incessantes
chutes de rochers et de blocs de glace en provenance des Écrins. Il eut
seulement « l'intention de le baptiser Col des Avalanches » mais
le nom était lancé et il supplanta finalement celui de Col du Vallon
[supra, p. 117].
Contrairement à
l'interprétation actuelle, ce ne sont donc pas les avalanches de neige
qui ont conduit à ce nom mais bien les chutes de rochers et de blocs
glace en provenance des Écrins dont les pentes orientées sont
réchauffées dès le lever du soleil. |
Tout d'abord, avalanche
n'est pas à proprement parlé un terme régional mais est un mot
originaire de Suisse romande et de la Savoie. On ne le
trouve donc pas en toponymie régionale sauf dans les appellations
contemporaines.
En laissant de côté les noms
des différents types d'avalanches, les termes désignant les
avalanches, ou plutôt les couloirs d'avalanches, dans les
dialectes alpins sont rattachés à deux groupes :
Le premier appartient spécifiquement au champ sémantique de la neige
[Atlas I
] et couvre toutes les Alpes, il s'agit de lavanche,
lavantsa en franco-provençal, lavanca en occitan, lavanga
au
Piémont, Lavantso
à
Névache [Rostolland], Lavantcho à Ceillac [Atlas
I ], mais aussi lavine,
Lawine en allemand,
lavina en romanche, levina au Tessin,
... , Lavino/Lavina à
Valbonnais
et dans l'arrière-pays niçois[Atlas I ].
Lavanche, lavanca,
lavanga dérivent d'un étymon prélatin [DELF]
voire pré-indo-européen LAVANCA issu de la racine LAV avec
le suffixe pré-roman [Atlas I] ou ligure
[DELF, DDR] ANCA ou INCA courant en
toponymie alpine.
Localement,
lavanche a pu évoluer en valanche, valange par
confusion avec val, vallée.
Lavine,
lawine et leurs variantes sont issus du bas latin LABĪNA =
éboulement, avalanche [DELF,
FEW] < latin LABI = s'écrouler,
glisser [DEF]
< racine pré-indo-européenne LAV < LAP = dalle de pierre,
ravin, hauteur, éboulement dont le sens pierre
a donné lause (lav-sa) et lappiaz et le sens éboulement
a généré lave, lava, labi, labina, lavine,
lavey, livet ... [DDR, PLR].
Lava a le sens général de roche boueuse dans les Alpes,
avec parfois des nuances significatives comme en Ubaye où lava
signifie précisément un dépôt de pierres ou de boue délaissé par un
torrent, lorsque sa pente étant diminuée, il ne peut plus les entraîner
[Arnaud et Morin - le langage de la vallée
de barcelonnette, p 86]. Admirer la précision !
Le second relève du domaine du relief, il s'agit en occitan alpin parlé
dans la Vallouise, de
chalanche ou charanche, Charancho en patois,
prononcé tcharantcho
[Garnier, Faure] < étymon
pré-indo-européen CALANCA signifiant
couloir, ravin, gorge, par extension, pente
raide servant de couloir aux avalanches, couloir d'avalanche,
et enfin, avalanche de neige [Atlas I, PLR, DDR].
CALANCA est issu de la
racine CAL = pierre, hauteur avec le suffixe pré-roman
[Atlas I] ou ligure [DELF,
DDR] ANCA ou INCA courant en toponymie alpine.
Cette famille possède aussi couloir,
drayère (haute vallée de la Clarée),
lanche, chenal ...
Avalanche, avalange vient du mot romand et savoyard
AVALANTSE résultant du croisement entre AVALER = descendre
et LAVANTSE, LAVANCHE = coulée de neige [DEF,
DELF]. Le mot a fait fortune avec son passage en français
qui a entraîné sa généralisation dans toutes les Alpes
francophones. Avaler et
aval résultent de la combinaison de À < latin AD = vers et
VAL < latin VALLIS = vallée. Aval signifiant littéralement
vers la vallée, le croisement entre aval et lavanche
aboutit à préciser la direction de la coulée !
le sens initial de avaler = descendre s'est
élargi à faire descendre et donc faire descendre dans le
gosier !
En alpinisme, avaler a également le sens de
ramener la corde < faire descendre la corde. |
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Janvier
2005 |
Novembre 2022 |
Novembre 2022 |
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