Les Balcons du
Mercantour
Foire aux questions
Les questions sont nombreuses
concernant le projet lui-même : ses objectifs, son contenu, ses retombées, ses
incohérences ; mais aussi son impact, le passage en force, les réactions, la
concertation à venir et le futur du projet. La présente page vise à éclairer le
lecteur sur les tenants et aboutissants du projet.
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19.
Quel serait le niveau de confort des refuges ? Et leur coût ?
Un maire
a parlé de refuges 4 *, il s'est fait mouché. Ce ne seront donc pas des refuges
4*, appellation d'ailleurs non normée ! « Ce devrait être des refuges
confortables, pas des hôtels » d'après le
site dédié.
Des
refuges confortables avec des chambres de 2 ou 4 à 8 personnes à lits
gigogne, douches et toilettes à l'étage, plus dortoir et salle hors-sac, seront
plus que suffisants et même trop luxueux pour beaucoup. À ce niveau là, la
demi-pension en chambre pourrait déjà s'élever à près de 40 Euros. Ceci donne un
budget journalier de 200 € pour une famille de 4 personnes avec le casse-croûte
de midi et les à -côtés. Pour beaucoup d'alpinistes et de randonneurs, il s'agit
bien en l'espèce de refuges 4*.
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20.
Les
refuges risquent-ils changer de nature ?
Certainement, car à ce niveau ils s'adressent de moins en moins aux
randonneurs et aux alpinistes. Pour beaucoup de tels refuges n'en méritent
plus le nom.
Ils
tendent aussi bien souvent à devenir en eux-mêmes l'objectif de la balade. Cela
induit des pratiques difficilement compatibles avec la fonction initiale d'un
refuge, comme par exemple des soirées tardives et bruyantes, pas très
sympathiques pour les montagnards voulant faire une course ou une randonnée le
lendemain. Du coup, beaucoup d'alpinistes et de randonneurs préfèrent bivouaquer
à l'extérieur, et évitent désormais le refuge rempli par de simples touristes et
devenu trop cher. C'est un peu le monde à l'envers.
Les
randonneurs itinérants parcourant les Balcons du Mercantour risquent
ainsi d'être pénalisés par un détournement des refuges de leur fonction première
pour une fonction plus hôtelière.
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21.
Qu'entend-on par refuge HQE ?
Selon
l'affirmation du site dédié « Les 12 hébergements neufs ou réhabilités
obéiront aux normes Haute Qualité Environnementale ».
Un
bâtiment conçu selon une démarche H.Q.E (Haute qualité environnementale) doit
répondre à un cahier des charges constitué par une série de 14 "cibles"
réparties en 4 grands groupes. Le respect de ces cibles permet en
principe, de garantir un niveau de qualité minimum dans les domaines de l'Ecoconstruction,
L'Ecogestion, le Confort (à comprendre dans le sens sanitaire du terme: confort
hygrothermique, acoustique, visuel, olfactif) et la Santé.
La
première cible HQE du premier groupe, Ecoconstruction, "Relation harmonieuse du
bâtiment avec son environnement immédiat" est évidemment primordiale pour le
projet. Elle stipule comme exigence minimale de « traiter l'insertion du
bâtiment dans son environnement, en réalisant une étude préalable au projet, une
étude d'organisation de la parcelle, une étude de traitement des espaces
extérieurs et intermédiaires ».
Cela
revient pratiquement à dire que
les refuges prévus en sites vierges ne pourront pas prétendre être HQE.
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22.
Les refuges nouveaux ou réhabilités obéiront-ils bien aux normes HQE ?
On le
souhaite, mais l'exemple du Refuge de Nice en cours de réhabilitation est
un contre-exemple négatif. Il ne mérite pas d'être dit HQE du fait de
l'utilisation d'une structure en béton et de parpaings pour l'extension apportée
au refuge*. Un revêtement en bois plaqué sur une structure en béton concerne
avant tout l'esthétique, mais ne permet pas de parler de refuge HQE.
Voici
quelques critères importants à appliquer quand on construit en milieu naturel :
0- L'opportunité de construire ou non sur ce site : question de base à se poser
;
1- L'emprise au sol à réduire au minimum ;
2- La possibilité de démontage avec une structure non pérenne, soit
principalement en bois ou métal ;
3- L'énergie (autonomie, pas d'utilisation d'énergie fossile) : principalement
le chauffage et l'isolation ;
4- Le traitement des déchets en général dont l'assainissement ;
5- Matériaux non polluants, sains, naturels et locaux au maximum et ... maintien
d'un chantier propre.
(*) La
structure en pierre de l'ancien refuge a été conservée et recouverte de bardage
bois.
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23.
Les nouveaux refuges prévus en sites vierges ou dans le cœur du PNM
sont-ils acceptables ?
Non.
Tous les refuges hors cœur sont prévus dans des zones humides à proximité
de lacs, milieux fragiles et riches, ce qui ne peut pas être accepté. Lagarot,
Lausfer et encore plus Terre Rouge sont hors de question. Leur
seule construction détruirait une partie de l'intérêt de leur lieu
d'implantation ! De toute façon, Lagarot est à moins de 2 heures de
Rabuons et Terre Rouge trop proche d'Isola 2000. Mieux vaut
entre Rabuons et Isola, utiliser les refuges ou gîtes italiens.
Le refuge
envisagé vers Salèse dans le cœur du PNM est inutile compte tenu
des temps de parcours entre Isola 2000 et le Boréon, même avec
détour vers le Lac Nègre.
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24.
Pourquoi un refuge à Terre Rouge ?
Terre
Rouge est un lieu merveilleux, vierge de tout aménagement, situé au dessus
d'Isola 2000 sur l'itinéraire de la Baisse de Druos qui permet de
rejoindre le Refuge Questa en Italie. Plusieurs petits lacs sont
disséminés parmi les roches rouges et un plus grand occupe le fond du cirque au
pied de la baisse. Un refuge est prévu dans ce secteur à distance de
l'itinéraire des Balcons du Mercantour obligeant à un aller et retour.
Il serait
tellement plus simple de prévoir l'étape à Isola 2000 ou au moins vers
les Granges ou sur le petit replat au débouché du vallon, qu'on s'étonne que
les promoteurs préfèrent détruire un site magnifique jusque là préservé. Alors
pourquoi un refuge à Terre Rouge ?
Une
première réponse est dramatiquement simple et obéit à une logique imparable. En
effet, une contrainte fixée par le CG06 est de rester en altitude pour éviter la
"Vue" sur Isola 2000 qui ferait mauvais effet. On croit rêver. Quelle
admirable logique : comme c'est moche, on va massacrer un peu plus loin un site
magnifique encore vierge ...
Évidemment l'argument
est irrecevable et aucun refuge ne peut être construit dans le Vallon de
Terre Rouge pour une raison aussi aberrante et ridicule. Quel terrible aveu
tout de même sur la station d'Isola 2000 de la part du CG06 et des élus
locaux qui ne doivent pas n'y être pour rien. Pour le moins il aurait fallu y
penser plus tôt !
Mais
l'itinéraire des Balcons du Mercantour n'est en fait qu'un alibi, car une
deuxième réponse cachée vient compléter la première. La raison d'être réelle de
ce refuge n'est pas estivale mais hivernale et liée justement à
Isola 2000. Il s'agirait bien d'offrir aux hivernants soirée et nuit de
dépaysement en montagne loin du brouhaha de la station et loin de ses ....
lumières. Encore plus que la précédente, cette raison est durablement
irresponsable.
En bref,
un refuge à Terre Rouge n'a aucune justification dans le cadre du projet
des Balcons du Mercantour. Ce site vierge doit être impérativement
préservé.
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25. Comment ce projet
serait-il positionné par rapport à d'autres itinéraires ?
Ce projet
a été comparé aussi bien au tour du Mont Blanc qu'à Chamonix -
Zermatt, deux itinéraires complètement différents. Il est incohérent de
vouloir le comparer aux deux ! L'un est un itinéraire de randonnée très
fréquenté, qui passe pour l'un des plus faciles des grands tours ; l'autre est
un itinéraire de randonnée glaciaire en haute altitude nécessitant un équipement
d'alpinisme et requerrant la maîtrise des techniques de progression sur glacier.
Pour la
facilité et la longueur, le projet peut se comparer au tour du Mont Blanc,
mais dans sa version présentée, ses étapes sont ridiculement courtes et limitent
là la comparaison. Par contre, il n'est en rien comparable à Chamonix -
Zermatt qui se situe dans une autre catégorie.
Dans le
monde de randonnée, le GR20 de la Traversée de la Corse est souvent
considéré comme la référence, pour son côté sauvage, sa difficulté, ses
hébergements rustiques, ... Les Balcons du Mercantour se positionneraient
en quelque sorte à l'opposé.
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26. Quel pourrait
être la notoriété du projet ?
Difficile
à évaluer, mais s'il est déjà à l'opposé de la référence des itinéraires de
randonnée, cela limitera forcément sa notoriété. Difficile de connaître ce qui
fait la notoriété d'un itinéraire sans étude précise du sujet. Si des
universitaires en ont effectué une, je suis preneur.
Selon mon
expérience, le confort des refuges n'est pas un critère de notoriété, le GR20 le
montre de même que beaucoup des autres tours qui ont tous une qualité variable
d'hébergement le long de leurs parcours.
La
difficulté est appréciée différemment selon le niveau des randonneurs, mais à
l'instar du GR20, elle contribue indéniablement à la notoriété d'un itinéraire.
La
variété du parcours est un plus alors qu'un itinéraire au profil calibré par une
machine est sans intérêt.
La
variété des paysages est très intéressante dans le Mercantour si l'on
exclut les vues sur les stations d'Auron et d'Isola 2000, mais pas
au niveau tout de même des grandioses paysages glaciaires des hauts massifs et
des hauts alpages à bovins des Alpes du Nord.
Ne rêvons
pas, ce projet n'atteindra pas la notoriété du GR20 ou des grands tours, type
tours du Mont Blanc, des Écrins, du Mont Rose ou du Cervin.
Par contre avec des étapes plus conséquentes et des profils plus variés que ceux
imposés par une machine, il pourrait se hisser au niveau des tours du Queyras
ou du tour classique du Viso. Donc, en résumé il devrait pouvoir
prétendre à une honorable notoriété nationale. La notoriété internationale
pourrait lui être plus sûrement acquise en cas de parcours transfrontalier avec
des étapes dignes de ce nom.
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27. Quelle est la
clientèle visée ?
On a
entendu et lu beaucoup de choses incohérentes à ce sujet avec des
expressions variées : la montagne pour tous, la randonnée à la
carte, la famille parisienne, parcours finalement sélectif,
...
La
montagne pour tous : non., d'une part pour la difficulté,
variable d'une étape à l'autre et en fonction des conditions, d'autre part
pour le prix. La randonnée de refuge en refuge, cela revient finalement très
cher.
La
famille parisienne : Qu'a-t-elle de si spécifique, la famille
parisienne, pour faire rêver les guides dans les montagnes ? Prenons un
couple et 2 enfants de Paris ou d'ailleurs. Oui pourquoi pas, mais
certainement pas pour toutes les bourses. Car à 200 € par jour, cela donne
tout de même 2400 € pour le parcours complet en 12 jours. Plutôt dissuasif
qu'attractif !
La
randonnée à la carte : non entre le Camp des Fourches et
Isola 2000 faute de descente dans les zones habitées, oui
entre Isola 2000 et la Madone de Fenestre, éventuellement la
Gordolasque.
Parcours finalement sélectif : ah quand même ! Le versant nord de la
Baisse de Basto sur neige gelée au départ du Refuge de Nice peut
faire une sacrée sélection.
Malheureusement, la fréquentation de la montagne baisse et la grande famille
des randonneurs peine à se rajeunir. Il n'y a pas une clientèle nouvelle qui
va apparaître pour les Balcons du Mercantour.
En
définitive, ce seront les mêmes randonneurs que partout ailleurs qui
viendront et pas du tout les plagistes de la côte en mal d'exotisme !
L'offre de randonnée est déjà suffisamment attractive dans l'arrière pays
aujourd'hui sans beaucoup d'effet sur eux.
Espérons que la concertation en cours précisera ces éléments de réponse, car
pour l'instant rien ne paraît avoir été sérieusement étudié.
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28. Quel devrait être
sa fréquentation ?
Elle a
été évaluée par les porteurs du projet à un maximum d'une cinquantaine de
personnes par étape compte tenu de la capacité des refuges, soit un maximum tout
théorique de 600 personnes engagées sur l'itinéraire un jour donné. Avec un taux
de remplissage moyen des refuges de l'ordre de 50 % sur les mois de juillet et
d'août, l'itinéraire pourrait être emprunté chaque été par environ 18 000
personnes. Mais, entre le Boréon et l'Authion, l'itinéraire est
commun avec le GR52 qui est déjà très fréquenté avec même un refuge, le
Refuge des Merveilles, où il est illusoire de pouvoir trouver une place sans
avoir réservé pratiquement d'une année sur l'autre. Par conséquent, ce tronçon
ne pourra pas absorber une plus forte fréquentation. Seul le tronçon entre le
Camp des Fourches et le Boréon pourra absorber plus de monde, soit
environ 9 000 randonneurs de plus dans l'été, en moyenne 150 personnes par jour
avec des pointes à 300.
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29. À quelles
retombées économiques locales peut-on raisonnablement s'attendre ?
Tel que
le projet est actuellement conçu avec un seul passage en vallée, au
Boréon, ses retombées économiques seront faibles pour les habitants des
vallées.
Il
n'intéressera les accompagnateurs en moyenne montagne que s'il conserve un côté
sélectif et sauvage qui leur permettra d'apporter une valeur ajoutée aux
randonneurs. Inutile de dire qu'entre Rabuons et Lagarot, le
recours à un AMM est superflu.
Il ne
peut pas bénéficier aux guides de haute montagne, abusivement requis comme
caution du projet, dans un domaine de moyenne montagne où ils n'exercent pas.
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30.
L’accès entre Saint-Étienne-de-Tinée et le Lac du Rabuons se fera-t-il
toujours à pied ?
Les
rumeurs persistantes dans la vallée de la Tinée d'un projet de
téléphérique entre Saint-Étienne et Rabuons ont été démenties sur
le site dédié,
mais d'une façon tellement ambiguë qu'une reformulation plus précise s'impose :
« Le projet évoqué ... n’existe pas et n’est pas d’actualité ». S'il
n'existe pas, la 2e partie de la négation n'a pas de raison d'être ; s'il
n'est pas d'actualité, c'est qu'il existe bel et bien et pourrait toujours
sortir des cartons ultérieurement.
Ceci dit,
il s'agirait d'une UTN qui devrait
suivre la procédure requise et dont on voit mal la rentabilité sans une
exploitation hivernale. On mesure la valeur du démenti à l'aune de l'article
ci-contre paru dans Nice-Matin en juillet 2007 (!) qui confirme
bien l'existence non seulement d'un projet de téléphérique mais encore d'un
projet de parc animalier à Rabuons.
Le
démenti est d'autant moins crédible qu'un téléphérique de liaison pour EDF et
une hausse du niveau du lac sont toujours évoqués. |
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Un démenti beaucoup plus clair
et fiable apparaît indispensable
concernant l'abandon définitif du projet de liaison téléportée vers Rabuons.
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31.
Comment rejoindre l'itinéraire et en
revenir ?
Le
principe d'un itinéraire en traversée pose la question de l'accès au point
de départ choisi et du retour du point d'arrivée. La question se complique
si on considère que plusieurs points de départ ou d'arrivée sont possibles.
Le projet en l'état ne traite pas du sujet. Celui-ci est pourtant
important car le trafic automobile est devenu une nuisance énorme en
montagne qui nécessite de plus en plus d'infrastructures et entraîne une
pollution grandissante. Il doit donc être abordé et intégré au projet de
façon à limiter l'implantation de parkings aux différents points de départ
et d'arrivée, dont certains sont déjà surchargés et qu'il faudrait au
contraire réduire (le Boréon, Madonne de Fenestre,
Gordolasque, les Mesches, Castérino).
Le
projet doit ainsi inclure une politique volontariste de réduction, voire
d'interdiction, du trafic automobile vers tous les points d'accès, y compris
ceux déjà existants.
Ce
concept de mobilité douce doit être pris en compte et la volonté politique
de réduction des trajets en voitures devrait suivre si on en juge par les
déclarations du président du CG06, Christian Estrosi, à propos
des JO 2018 qui déclare : l'accès aux stations ne se fera pas en voiture,
et, on fera un réseau de transport électrique qui desservira l'ensemble
des stations.
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32.
Pourquoi condamner l'utilisation de
mini-pelleteuses ?
L'utilisation d'engins destructeurs pour l'entretien des chemins se généralise
dans le 06. C'est ainsi qu'à nouveau une mini-pelleteuse a été utilisée en
octobre 2008 aux Barres de Roya, donc cette fois en plein cœur du
PNM. Comme excuse, il est avancé que : De nos jours il n'est plus possible
d'entretenir un sentier sans pelleteuse. La mini pelle c'est le minimum. |
|
Faux.
C'est une spécificité du 06. Le sentier d'accès au Refuge des Bans a été
récemment refait dans le Parc National des Écrins en utilisant les
méthodes traditionnelles.
Il est
urgent que le CG06 arrête l'utilisation de méthodes Attila et que le parc
montre l'exemple de l'utilisation de méthodes douces non destructives sur
l'ensemble de son territoire.
(1) Le
seul fait de déplacer une mini-pelleteuse sur site a en lui-même un impact
destructeur avant même tout travail. Il lui faut se frayer un chemin pour
rejoindre le lieu des travaux et en revenir en écrasant tout sur son passage.
(2)
L'emploi d'un outil n'est pas neutre dans le fond et la forme de l'objet
conçu et réalisé avec cet outil. Contrairement à un travail
traditionnel, une pelleteuse nivelle le sol à zéro, induit des courbes d'un
certain diamètre, une pente maxi de tant de %, une largeur minimum (qui
restera constante dans les zones à faible ravinement ou faibles pentes),
nécessite la destruction de tout obstacle alors qu'ils pourraient être
contournés, etc... Cet outil induit donc une forme particulière et ne
saurait remplacer une mise en oeuvre traditionnelle qui, par nécessité,
implique une lecture fine du relief.
L'emploi d'une mini-pelleteuse crée un paysage nouveau qui tient, de par ses
caractéristiques, plus du profil de "voierie" que de celui de sentier
pédestre. D'une part, ce paysage nouveau n'est pas compatible avec la
préservation que le Parc National doit en faire. D'autre part, et plus
simplement, le plaisir de la randonnée, qui tient entre autres à tout ce qui
fait la variété physique d'un sentier, diminue fortement, je peux le
confirmer pour avoir emprunter le sentier à partir de Lagarot, sur un
sentier au profil banalisé.
En un
mot, il n'est pas pensable que tout aménagement sur les 140 km du projet ou
sur tout autre sentier de randonnée soit fait uniquement par destruction
plutôt que par construction (murs en pierres sèches) ou aménagements et
contournements. Le montagnard a toujours aimé ruser avec le relief et les
anciens étaient passés maître dans l'art d'exploiter la pente et de faire
passer des chemins en des lieux impossibles sans tout détruire. Il semble
bien hélas que ce savoir-faire et cette culture ont été perdu. Tout se passe
comme si les promoteurs avaient perdu le sens de la nature et, engagés dans
leur frénésie d'aménagement, ne réalisaient plus l'incongruité de telles
méthodes dans des espaces naturels.
Des
assurances fermes en ce sens devront être fournies lors des réunions de
concertation.
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33.
Le projet est-il le bébé de
quelqu'un ?
C'est
ce qui se dit en citant
Christian
Estrosi, l'ex-président du CG06 qui s'est beaucoup investi dans la
communication autour du projet et qui a lancé la concertation en promettant
de tout arrêter en cas d'absence de consensus. Mais il faut élargir à
Gaston Franco, ex vice-président du CG06 en charge du tourisme,
président du Comité Régional du Tourisme du 06, maire de
Saint-Martin-de-Vésubie, président du COFOR
06, l'association des Communes Forestières des Alpes-Maritimes,
et président du CA du PNM, et à beaucoup d'autres, particulièrement à
Hubert Fabre, de Saint-Étienne-de-Tinée, l'homme montagne du
projet.
Gaston Franco doit gérer le paradoxe d'être à la fois le
responsable du tourisme dans le 06 ; le maire de Saint-Martin ; le
défenseur et le développeur des forêts du 06 ; le défenseur de
l'environnement et de l'espace du PNM. Malgré certainement une forte
puissance de travail, on voit mal comment il peut gérer efficacement des
fonctions aussi contradictoires et, malgré sans doute aussi toute sa bonne
volonté, sa grande compétence et sa disponibilité, on ne voit pas comment il
peut se positionner clairement en tant que président du CA du PNM dans le
cadre de ce projet et de beaucoup d'autres.
Christian Estrosi est le conseiller général de la Tinée.
Gaston Franco était jusqu'ici conseiller général de la
Vésubie. Il en a démissionné le 14 novembre 2008 pour entrer au cabinet
de Christian Estrosi à la mairie de Nice en
tant conseiller spécial en charge des problématiques du développement
durable. Il prendra notamment en mains le dossier de la candidature de
Nice aux Jeux d'hiver 2018.
Souhaitons que tous se hissent au niveau des enjeux environnementaux du
projet et dans leurs territoires et reprennent une vision écologique
conforme à son ambition pour le premier et à sa fonction au PNM pour le
second.
Haut
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Vallouise, version initiale le 8 octobre 2008
Compléments, les 13 octobre 2008, 25 octobre 2008
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Dernière version |
Dernière correction |
Octobre
2008 |
Novembre
2008 |
Février 2009 |