Reportage de TF1 - Édition de 13 h du 2 septembre 2008 - Source
TF1
Cette vidéo ne diffère de
celle du CG06 que dans la fonction de Jean-Pierre Isseautier,
qui est avant tout le maire de Saint-Dalmas-le-Selvage.
La communication autour du projet a fait l'effet d'une bombe dans
le monde de la montagne et a créé un réel malaise en montrant la réalisation
effective de travaux destructeurs en site vierge depuis plusieurs semaines sans
aucune information préalable, en insistant sur une démarche marketing de produit
d'appel et en donnant l'impression d'une volonté de mise devant le fait
accompli. Parfois la communication rate sa cible car les deux reportages ci-dessus ont été catastrophiques pour le
projet en insistant sur les images chocs de la pelleteuse, du brise-roche et de
l'état du terrain après leur passage. On peut même y déceler une certaine
dérision par rapport au projet.
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Les réactions ne se sont pas faites attendre :
La revue
Trek Magazine, l'une des premières en France dans le domaine de la
randonnée, a réagi parmi les premiers et parle de projet pharaonique ... réalisé sans concertation et dont
l'incohérence apparaît flagrante.
Le
Syndicat national de
l’Environnement, qui est le syndicat majoritaire parmi les personnels des
espaces protégés en France (dont les Parcs Nationaux), s’oppose fermement au
projet des Balcons du Mercantour. Mais
il se focalise plus sur un élément connexe du projet, le
Camp des Fourches, que sur le projet
lui-même, affaiblissant ainsi son opposition au projet.
D'autres, comme
I-Trekkings, adoptent une position attentiste :
devant la désertification des montagnes en période estivale, il
semble logique que les départements réagissent. On peut davantage se poser de
questions sur l'impact écologique d'une telle entreprise.
les forums de montagne s'enflamment,
notamment dans les Alpes-Maritimes, les arguments
échangés révèlent une opposition de fond au projet dont
il faudra bien tenir compte. Le forum
Denali-sud, modéré sur la forme mais déterminé sur le fond, a pris la tête
de l'opposition en organisant une manifestation au Lac de Rabuons
le
samedi 20 septembre 2008 en début d'après-midi.
Nice-Matin
souligne les principales réserves formulées dans son édition du 5 septembre
2008.
Le directeur par intérim du PNM, tant en
insistant sur l'intérêt du projet, rappelle que
les travaux. initiés sont
réalisés à l’extérieur de la zone protégée du cœur du parc national, où aucune
consultation du parc n’est obligatoire aujourd’hui. En revanche, la réalisation
de travaux dans la zone protégée est interdite par la loi. Il ne peut y être
dérogé, depuis la loi de 2006 sur les parcs nationaux, qu’après une
consultation, au minimum, du conseil scientifique du parc. A ce stade, aucune
consultation détaillée n’a été adressée au Parc National du Mercantour
sur un tracé global et sur la description précise des aménagements à réaliser.
Cette première réaction de la part du
Parc National du Mercantour est
intéressante car elle indique que les travaux hors cœur du parc ne sont pas
encore de son ressort (1) et que ceux éventuellement prévus à l'intérieur du
cœur par contre ne pourront pas se faire aussi facilement. On notera d'ailleurs
avec intérêt qu'aucun dossier relatif à des travaux à l'intérieur du cœur du
parc n'a encore été déposé. On n'en est donc qu'à l'effet d'annonce.
Mais le Président du PNM se rallie au
projet, plus d'ailleurs en tant qu'élu, maire de Saint-Martin-de-Vésubie,
qu'en tant que président.
La revue
Trek Magazine,
enfonce le clou et,
fort de son expérience internationale, confirme que
ce projet n'est absolument pas en
adéquation avec le type de clientèle qui fréquente la montagne. Ce projet est un
non-sens, alors même qu’il existe un réseau de sentiers important dans les
Alpes-Maritimes (15 septembre 2008).
Denali-sud
a dressé un
manifeste de synthèse
de la
position des opposants au projet mais partisans d'une
coexistence des enjeux touristiques et écologiques
(16 septembre 2008).
Un collectif contre le projet est en train de se mettre en
place pour essayer de fédérer le maximum de personnes et d'associations contre
ce projet, à l'initiative du CEEP (Conservatoire-Études
des Écosystèmes de Provence/Alpes du Sud -
association régionale de gestion et de protection des milieux naturels et qui
fait parti du réseau Régional des Gestionnaires d'Espaces Naturels). Son
argumentaire rejoint peu ou prou tous
les autres, il redoute en
particulier la destruction définitive de paysages jamais parcourus.
Plusieurs scientifiques l'ont rejoint dans son action.
Mountain Wilderness
officialise son opposition au projet et sa participation à la manifestation
du 20 septembre dans un
communiqué de
presse dans lequel il
s’oppose à une telle démarche dénaturant le caractère sauvage
d’espaces d’une grande valeur, et pouvant même modifier l’environnement d’un
Parc National.
Enfin les revues Montagnes magazine
et Alpes magazine annoncent de prochains articles sur le
sujet.
La
manifestation bon enfant du samedi 20 septembre au Refuge de Rabuons
a rassemblé près d'une centaine de montagnards et représentants d'associations
opposées au projet et amène doucement le président du CG06 à entrouvrir sa
porte.
Notes :
(1) "... travaux hors cœur du parc ne sont
pas encore de son ressort". J'écris
encore car tout va dépendre du contenu
de la charte du parc en cours d'élaboration et qui doit définir ce qu'il sera
possible de faire ou non et dans quelles conditions dans le nouveau périmètre du
parc, aujourd'hui étendu à l'ensemble des communes concernées par l'ancienne
zone périphérique dite zone optimale d'adhésion. On comprend mieux de ce fait ce
qui peut apparaître comme de la précipitation pour démarrer les travaux en zone
optimale d'adhésion.
Je renvoie ceux qui veulent en savoir plus sur l'évolution des parcs nationaux à
cette page de mon site. Bien qu'écrite pour le
Parc National des Écrins, elle s'applique aussi au PNM aux lieux près !
http://www.vallouise.info/pne/01.htm
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Pour compléter le dossier, difficile de ne pas mentionner l'interview
au magazine Le Point de Christian Estrosi, principal
porteur du projet, dans laquelle il affirme sa détermination écologique et
brigue ouvertement le poste de ministre d'État, ministre de l’Écologie, de
l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire en
charge des parcs nationaux.