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Les hameaux sur le cadastre

Champoléon - Cadastre, révisé 1941, à jour 1987

Révisé 1941 1941, à jour 1987

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Champoléon - Les Beaumes ou les Baumes ?
 
Champoléon - Les Clots ou le Clot ?
 

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Champoléon

Notes toponymiques

Turin et Milan, hameaux de Champoléon ?

Le nom de Laye, hameau de Champoléon et aussi commune du bas-Champsaur, indique que ces lieux étaient autrefois situé près d'un lieu boisé, de l'occitan aia = haie, issu du francique HAGJA = haie.

Clapier désigne un amas de pierres.

Aubert, Eyraud, Fermond, Garnaud, Gondoin, Roland sont des patronymes d'origine germanique. Les formes Fermon et Gondouin existent bien sûr, mais l'usage local et le cadastre auraient dû s'imposer auprès de l'IGN.

Les Ariés ne correspond pas à un patronyme mais provient du nom occitan, arrier, de l'alizier blanc à fleurs rouges.

Martin est le patronyme bien connu popularisé par saint Martin, évêque de Tours et évangélisateur de la Gaule au IVe siècle. Les Martins s'appelle Martineyschia en 1406.

Blanc est également un patronyme.

Borel est encore un patronyme qui rappelle l'ancien métier du bourrelier qui fabriquait les harnais et les colliers des bêtes de trait. Occitan borèu, vieux français bour(r)el qui désignaient un coussin garni de bourre et dérivaient du bas latin BURRA = laine grossière > bourre. De cousin garni de bourre, le sens a évolué vers coussin annulaire qu'on mettait sur sa tête pour porter les fardeaux, puis vers collier rembourré et collier pour les bêtes de trait.

Chatelard évoque la présence d'un château d'autant plus que le lieu en hauteur et au panorama remarquable s'y prête bien. Le regroupement d'habitations sur et sous la butte, aux Gondoins, le plus important finalement de la commune, plaide aussi en ce sens. De même que les formes anciennes relevées dans les archives, d'autant plus que c'est l'un des rares hameaux de la vallée pour lequel on dispose d'appellations remontant au Moyen Âge : Mansum de Castellari, 1406 ; Chastellarium, 1420. Néanmoins, dans beaucoup de cas, ce nom peut simplement désigner un lieu élevé, un point d'observation, parfois avec une valeur métaphorique.

Beaume tire son nom de la présence de la zone de rochers qui domine et protège le hameau.

Clot est un nom générique dans la région pour désigner un replat ou une simple diminution de pente. Les Clots est installé dans un tel lieu. Mais il n'y a qu'un seul replat, le pluriel a donc été mis, comme sans doute également pour les Beaumes, pour assurer une certaine uniformité des noms des hameaux.

Méollion est un proche parent de la ville de Milan puisque, comme elle, son nom découle du latin Mediolanus  = plan du milieu.

Tourond ou Tourrond est lui apparenté à la longue série des oronymes issus de la racine TOL/TOR à laquelle est également rattachée la ville de Turin, cité de la peuplade des Taurini, les hommes des montagnes. Le mot tor = tertre, éminence, est encore utilisé comme appellatif en Provence [DDR].

Conformément à l'étymologie, les formes anciennes du Moyen Âge au XIXe siècle n'ont qu'un seul R : Torentorum en 1376, Tourond en 1884  [Roman (J)] . Le cadastre et l'usage local prônent par contre l'écriture avec 2R. Le refuge éponyme a choisi la forme de l'IGN : Tourond, souvent privilégiée en dehors de la vallée. Je rajoute à la confusion en reprenant plutôt cette graphie en contradiction avec l'usage local, mais tout en sachant qu'il y aurait presque autant d'arguments pour choisir l'autre.

Pour Champoléon, la forme ancienne Champolivus relevée en 1377, 1459 et 1529 [Roman (J)], est composée, d'une part, de la racine CAM = hauteur , tombée classiquement dans l'attraction du latin CAMPUS = champ, et, d'autre part, d'un dérivé de la racine LAP, LIP = ravin, éboulement qui a donné le mot lave qui désigne dans la région les dépôts de pierre et de boue résultant des crues torrentielles [Arnaud, Morin].

Champoléon, c'est la hauteur soumise aux crues et à leurs dépôts. Ainsi le chef-lieu, les Borels, est construit entre les cônes de déjection des Torrents du Tourond, toujours très actif, et de Méollion. L'histoire garde encore le souvenir de la destruction de l'ancienne Église Saint-Vincent et du cimetière dans la nuit de la Toussaint 1790 par les eaux du Drac et aujourd'hui les habitants redoutent la répétition des terribles événements d'octobre 2006 dont les plaies ne sont pas encore pansées.

D'autres hypothèses ont été émises, en donnant de façon arbitraire à livus le sens de blanc, ou à champolivus celui de champ des oliviers.  Cette dernière explication suppose un rapprochement avec le Mont des Oliviers à Jérusalem. Pourtant ici, comme à Livet dans la vallée de la Romanche où les Torrents de la Vaudaine et de l'Infernet déversaient leurs laves, ou encore aux multiples Lavey dont le nom rappellent de terribles éboulements, il suffit simplement de lire le terrain.

Le passage à Champoléon s'est fait aux XVe et XVIe siècles via les formes Champolinus (1390, 1410, 1540), Champolion (1516), Champolieu 1557), Champollion (1572)  [Roman (J)].

 

Bibliographie

 

Articles et liens connexes :

Champoléon - Vallée du Drac Blanc ou Drac de Champoléon

Pastoralisme à Champoléon - Maison du berger - Foire aux tardons

Hameaux de Champoléon

Toponymie de Champoléon - Notes sur les principaux noms de lieux de la commune

Vallon du Tourond

Lacs de Crupillouse

Méollion - Lac de Cédéra

Toponymie du Champsaur

 

Albums photos :

Lacs de Crupillouse

Vallon de Méollion - Méollion

Vallon de Méollion - Lac de Cédéra

 

             

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Octobre 2004