Champoléon
Notes toponymiques
Turin et Milan, hameaux de Champoléon ?
Le nom de Laye, hameau de Champoléon et aussi commune du
bas-Champsaur, indique que ces lieux étaient autrefois situé près d'un lieu boisé, de l'occitan
aia = haie, issu du francique HAGJA = haie.
Clapier désigne un amas de pierres.
Aubert, Eyraud, Fermond, Garnaud, Gondoin, Roland sont des patronymes d'origine germanique.
Les formes Fermon et Gondouin existent bien sûr, mais l'usage local et le
cadastre auraient dû s'imposer auprès de l'IGN.
Les Ariés ne correspond pas à un patronyme mais provient du nom occitan,
arrier, de l'alizier blanc à fleurs rouges.
Martin est le patronyme bien connu popularisé par saint Martin,
évêque de Tours et évangélisateur de la Gaule au IVe siècle. Les
Martins s'appelle Martineyschia en 1406.
Blanc est également un patronyme.
Borel est encore un patronyme qui rappelle l'ancien métier du
bourrelier qui fabriquait les harnais et les colliers des bêtes de trait.
Occitan borèu, vieux français bour(r)el
qui désignaient un coussin garni de bourre et dérivaient du bas latin
BURRA = laine grossière > bourre. De cousin garni de bourre,
le sens a évolué vers coussin annulaire qu'on mettait sur sa tête pour porter
les fardeaux, puis vers collier rembourré et collier pour les
bêtes de trait.
Chatelard évoque la présence d'un château d'autant plus que le lieu en
hauteur et au panorama remarquable s'y prête bien. Le regroupement d'habitations
sur et sous la butte, aux Gondoins, le plus important finalement de la
commune, plaide aussi en ce sens. De même que les formes anciennes relevées dans
les archives, d'autant plus que c'est l'un des rares hameaux de la vallée pour
lequel on dispose d'appellations remontant au Moyen Âge : Mansum de
Castellari, 1406 ; Chastellarium, 1420. Néanmoins, dans beaucoup de
cas, ce nom peut simplement désigner un lieu élevé, un point d'observation,
parfois avec une valeur métaphorique.
Beaume tire son nom de la présence de la zone de rochers qui domine et
protège le hameau.
Clot est un nom générique dans la région pour désigner un replat ou une
simple diminution de pente. Les Clots est installé dans un tel lieu. Mais
il n'y a qu'un seul replat, le pluriel a donc été mis, comme sans doute
également pour les Beaumes, pour assurer une certaine uniformité des noms
des hameaux.
Méollion est un proche parent de la ville de Milan puisque, comme
elle, son nom découle du latin Mediolanus = plan du milieu.
Tourond ou Tourrond est lui apparenté à la
longue série des oronymes issus de la racine TOL/TOR à laquelle est également
rattachée la ville de Turin, cité de la peuplade des Taurini,
les hommes des montagnes. Le mot tor = tertre, éminence,
est encore utilisé comme appellatif en Provence [DDR].
Conformément à l'étymologie, les formes anciennes du Moyen Âge au XIXe
siècle n'ont qu'un seul R : Torentorum en 1376, Tourond en 1884
[Roman
(J)]
. Le cadastre et l'usage
local prônent par contre l'écriture avec 2R. Le refuge éponyme a choisi la forme
de l'IGN : Tourond, souvent privilégiée en dehors de la vallée. Je
rajoute à la confusion en reprenant plutôt cette graphie en contradiction avec
l'usage local, mais tout en sachant qu'il y aurait presque autant d'arguments
pour choisir l'autre.
Pour Champoléon, la forme ancienne Champolivus relevée en
1377, 1459 et 1529
[Roman (J)],
est composée, d'une part, de la racine CAM = hauteur , tombée
classiquement dans l'attraction du latin CAMPUS = champ, et, d'autre
part, d'un dérivé de la racine LAP, LIP = ravin, éboulement qui a donné
le mot lave qui désigne dans la région les dépôts de pierre et de boue
résultant des crues torrentielles
[Arnaud, Morin].
Champoléon, c'est la hauteur soumise aux crues et à
leurs dépôts. Ainsi le chef-lieu, les Borels, est construit entre les
cônes de déjection des Torrents du Tourond, toujours très actif, et de
Méollion. L'histoire garde encore le souvenir de la destruction de
l'ancienne Église Saint-Vincent et du
cimetière dans la nuit de la Toussaint 1790 par les eaux du Drac et
aujourd'hui les habitants redoutent la répétition des terribles événements
d'octobre 2006 dont les plaies ne sont pas encore pansées.
D'autres hypothèses ont été émises, en donnant de façon
arbitraire à livus le
sens de blanc, ou à champolivus celui de champ des oliviers.
Cette dernière explication suppose un rapprochement avec le Mont des Oliviers
à Jérusalem. Pourtant ici, comme à Livet dans la vallée de la
Romanche où les Torrents de la Vaudaine et de l'Infernet
déversaient leurs laves, ou encore aux multiples Lavey dont le nom
rappellent de terribles éboulements, il suffit simplement de lire le terrain.
Le passage à Champoléon s'est fait aux XVe et XVIe siècles
via les formes Champolinus (1390, 1410, 1540), Champolion (1516),
Champolieu 1557), Champollion (1572)
[Roman
(J)].
Bibliographie
Articles et liens connexes :
Champoléon -
Vallée du
Drac Blanc ou
Drac de Champoléon
Pastoralisme à Champoléon
- Maison du berger - Foire aux tardons
Hameaux de Champoléon
Toponymie de Champoléon
- Notes sur les principaux noms de lieux de la commune
Vallon du Tourond
Lacs de Crupillouse
Méollion - Lac de Cédéra
Toponymie du Champsaur
Albums photos :
Lacs de Crupillouse
Vallon de Méollion -
Méollion
Vallon de Méollion - Lac de Cédéra
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