Digne dans les années
1900
Comme pour le
Pays Dignois, voyons
comment Digne, en particulier, et
ses communes proches, autrement dit son ancien canton, étaient vus au début du
siècle dernier par les photographes et les géographes.
Au début du siècle dernier, Digne était
une petite ville de l'ordre de 4000 habitants
(1921)
cantonnée sur la rive gauche de la Bléone dans l'axe de la vallée
du
Mardaric, où s'était implantée la bourgade gallo-romaine primitive -
vers la Cathédrale Notre-dame du Bourg
et le lieu-dit le Bourg.
Plus de 2300 personnes vivaient en dehors de la ville dans les différents
hameaux répartis sur le vaste territoire de la commune qui remonte au nord sur
la rive droite de la Bléone jusqu'au Bès - Champourcin,
Courbons, les Augiers , ... - ce qui faisait de
Digne plus un gros bourg central
qu'une véritable agglomération comme de nos jours. Les photos de l'époque
illustrent bien ce bourg bien regroupé. Mais, déjà le nouvel hôpital,
construit à l'extérieur du bourg dans les premières années du siècle, lance
l'extension du bourg vers l'aval le long de la
Bléone.
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Digne - Vue générale |
Digne - Vue générale
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Digne - Vue générale
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Digne - Vue générale |
Vers 1910 |
Vers 1910 |
Vers 1920 |
Vers 1920 |
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Digne - Vue générale |
La Bléone à Digne |
Le 'nouvel hôpital' |
Établissement thermal |
Vers 1900 |
Vers 1905 |
Début 1900 |
Vers 1920 |
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La description du pays environnant - les 18
communes du canton de l'époque - est tirée d'un ouvrage célèbre du géographe
Onésime Reclus, par ailleurs considéré
comme l'inventeur de la francophonie.
Texte de 1909, données démographiques du
recensement de 1921 :
«
Malgré la présence du chef-lieu du département, le canton de Digne,
qui compte aujourd'hui
(1921)
8889 habitants, voit sa population s'abaisser de recensement en
recensement. D'où provient ce décroît ? De ce que son territoire, de 36908
ha pour ses 18 communes, consiste en apics, en versants abrupts, en étroitures
de torrents, avec peu ou pas d'expansions de vallées propres à une large vie
rurale. C'est pourquoi de nombreuses familles en émigrent. Le pic culminant de
ce chaos de chaînes et chaînons très sensibles à l'affouillement qu'aggrave tant
la déforestation, le Mont de Nibles, profile sa cime à 1908 mètres ;
la Bléone, qui absorbe toutes les sources du canton et surtout toutes les
crues diluviennes des torrents, quitte le territoire à son lieu le plus bas :
environ 480 mètres, soit plus de 1400 mètres pour l'étagement du pays. ... »
« Il reste quelques
vestiges romains, non à Digne, qui fut leur Dinia, mais à
Aiglun. Le moyen âge offre, entre autres témoins, des ruines de
fortifications à Champtercier, à Thoard ; de vieux châteaux à
Aiglun, au Castellard, à Digne, à Marcoux, à Thoard
; une église du XIIIe siècle, à Marcoux, et surtout l'ancienne
cathédrale de Digne-Notre-Dame, des XIIe et XIIe siècles. Les 8889 personnes
du canton occupent 36908 hectares ; il s'ensuit que la densité de population n'y
est que de 25, en dépit de la présence de la capitale, qui, à elle seule,
réclame 6302 individus, dont 4113 autour de la préfecture ; il y en a 254 à
Thoard. Au-dessous de cette ville et de ce bourg, seize villages sont à
peine des hameaux un seulement groupe plus de 100 personnes au centre communal
; cinq sont au-dessous de 20, et même un au-dessous de 10 : la Pérusse,
qui en a 8. »
Reclus, 1909 et 1924 :
RECLUS (O) - Atlas pittoresque de la France - texte de la première édition,
données de la seconde
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Boulevard Gassendi -
Percé en 1825 |
Grande Fontaine (1829) |
Vers 1920 |
Vers 1920 |
Avant 1919 |
Vers 1920 |
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Grande Fontaine |
Cathédrale ND du Bourg |
Vieux Digne : Montée
Saint-Charles |
Avant 1914 |
Vers 1910 |
Vers 1920 |
Vers 1950 |
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Plusieurs des ces communes sinistrées ont maintenant
disparues suite aux fusions et rattachements effectuées
du fait de la diminution ou de la disparition des
populations.
Citons
les pour éviter l'oubli :
-
La Perusse,
rattachée à
Thoard ;
-
Auribeau et Saint-Estève
qui ont fusionné dans Hautes-Duyes, elle-même en sursis ;
-
Ainac, Lambert et
Tanaron qui, en fusionnant avec
la
Robine,
ont donné
la Robine-sur-Galabre ;
-
Melan, rattachée au
Castellard-Melan, aussi en sursis ;
-
Chaffaut-Lagremuse et
Saint-Jurson qui ont fusionné dans le Chaffaut-Saint-Jurson ;
-
Espinouse, rattachée à le
Chaffaut-Saint-Jurson.