Cervières
Izoard
Façades en « galandage
»
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Izoard est un
quartier d’altitude
(v. 2200 m) de Cervières où se trouvaient
autrefois une dizaine de bâtiments ruraux ou chalets,
dont il ne reste plus grand-chose aujourd’hui. Celui-ci
est le mieux conservé, il constitue un témoignage
historique de l’architecture vernaculaire
avec notamment une façade en «
galandage
»,
également appelé garandage, galandure ou
esporre.
Ces termes
désignent des cloisons peu épaisses de façades ou
d’intérieur, soit à pan de bois avec remplissage de
briques ou de cailloux et d’un mortier à base de chaux et de plâtre,
soit constituées de planches de bois.
Galandure se
rencontre surtout en
Bourgogne (1), Franche-Comté (2), mais aussi dans le
Jura suisse (3) pour « galandage », « cloison de bois ou
de plâtre ». Le mot y est d’usage courant.
En
Briançonnais, galandure désigne dans les
archives
(4)
ces façades à pan de bois. C'est curieux, car
galandure ne figure pas dans les dictionnaires
occitans ou les lexiques régionaux occitans alpins, dans
lesquels il est remplacé par galandage ou
garandage (5).
Il en est de même en francoprovençal
(6).
Dans le Lyonnais, galandage est d’usage courant
au sens de « cloison en briques sur chant »
(7).
Esporre ou plutôt espouerre est
un quasi synonyme occitan, mais pour des cloisons plutôt
en planches de bois sous un toit (8),
quelquefois en plâtre (9).
Sur le chalet en question à Izoard, on a
donc les deux types de cloisons (photos), en planches
sous le toit, et en galandage pour la façade.
__________
Notes et Références :
(1) Lex
Jacquelot, Le Langage
Populaire de Mâcon et des Environs, Mâcon, 1926, p.
59 ; Slatkine reprints, Genève, 1978, p. 59.
« GALANDURE, s. f., galandage. »
(2)
Paul
Delsalle, Lexique pour
l'étude de la Franche-Comté à l'époque des Habsbourg,
Pr. Univ. Franche-Comté, 2004, p. 133.
« galandure : cloison intérieure ; « une
galandure de bois, de plâtre ou de brique » (Besançon,
XVIIe siècle). »
Jean Humbert, Nouveau glossaire
genevois, Éditions Slatkine, 2004 (réimpression de
l’édition de 1851), p. 222.
« GALANDAGE s. m. Cloison hourdée,
cloison faite de bois et de gypse. […] En Franche-Comté
on dit : Galandure. Dans le canton de Vaud, un
galandage est une cloison en briques. »
Jean Baptiste Bullet, Mémoires sur la
langue Celtique, t. 2, Besançon, 1749.
Entrée « caer », « on appelle galandure
en Franche-Comté, une cloison », p. 246, 2e
col.
Jacqueline
Robez-Ferraris, Particularités du français parlé dans
la région de Morez, ELLUG, Grenoble, 1995, p. 208.
« GALANDURE, n. f., « cloison ». […]
Désigne une cloison mince qui sépare deux pièces.
Courant partout. »
(3) Bernard
Chapuis, Charme des mots d'antan, Essai d'étymologie
patoise, Recueil 4,
Images du Jura, p. 12/24.
« cloison, paroi,
séparation. Dérivé :
galanduraie, cloisonner. Dérivé en -ure du moyen
français ga(r)lander, couronner de hourds une
tour, une muraille, créneler. TLF : hourd, n.m., galerie
de bois en encorbellement au sommet d'une tour ou d'une
muraille. […].Synonyme : galandaidge, galandage,
cloison de briques posées de champ l'une à côté de
l'autre, Littré. »
(4)
Marie-Pascale
Mallé, L’habitat du nord des Hautes-Alpes,
L’Inventaire, 1999, p. 153.
« Ces
cloisons faites
de poteaux, de décharges et d’entretoises entre lesquels
était coffré un mélange de cailloux et de mortier
bâtard (moitié chaux, moitié plâtre) sont fort
anciennes en Briançonnais où les textes du XVIIe
siècle les qualifient d’esporre, de galandure
ou d’apparoir en plâtre. »
(5)
Frédéric
Mistral, Lou Tresor dóu Felibrige, , réed.,
Raphèle-les-Arles, 1979, t. 2, p. 28.
« GARLANDAGE,
GALANDAGE, GARANDAGE, s. m. Colombage, cloison en
planches ou en briques. »
F.
Arnaud
et G. Morin, Le langage de la vallée de Barcelonnette,
Champion, Paris, 1920, p. 72.
« Galandàgi,
s. m. Colombage, cloison mince. »
Louis Moutier,
Dictionnaire des dialectes dauphinois, IEO-Drôme
et ELLUG, 2007, p. 412.
« galandage (moyen
Dauphiné) ; garandage (Alpes dauphinoises), s. m.
Cloison en planches ou en briques, séparation peu
épaisse entre deux chambres. »
(6)
Dominique Stich,
Dictionnaire francoprovençal/français et ...,
Éditions Le Carré, Thonon-Les-Bains, 2003, p. 75, 299.
« galandage (fr.), ga(r)landâjo
(frp.) »
« ga(r)landâjo
(frp.), galandage (fr.) »
(7)
Nizier du Puitspelu,
Littré de la Grand’Côte, Éditions lyonnaises d’art
et d’histoire, 2008, p.177. 1re édition 1894.
« GALANDAGE,
GARANDAGE, s. m., Cloison en briques sur chant. […]
L’origine est garlande, guirlande, couronnement ;
d’où gallander, couronner un mur de hourds ;
gallendeis, hourds ; puis cloison. »
(8) Simon
Jude Honnorat, Dictionnaire provençal-français,
Digne, 1847, t. 2, p. 153.
« ESPOUERRE,
n. m. (espouérre) – Cloison en planches qu’on fait pour
fermer l’ouverture extérieure d’un toit. »
Frédéric
Mistral, Lou Tresor dóu Felibrige, , réed.,
Raphèle-les-Arles, 1979, t. 1, p. 1040.
« ESPORRE,
ESPOUERRE (Alpes), s. m. Cloison en planches destinée à
fermer l’ouverture extérieure d’un toit. »
J. A. Chabrand et A. de
Rochas d’Aiglub, Patois Des Alpes Cottiennes […],
Grenoble, 1877 , p. 120.
« SPOUERRE
et ESPOUERRE, s. m. Cloison en planches. »
F.
Arnaud
et G. Morin, Le langage de la vallée de Barcelonnette,
Champion, Paris, 1920, p. 62.
« Espouéri,
s. m. Cloison en planches pour fermer l’ouverture
extérieure d’un toit. »
Louis
Moutier, Dictionnaire des
dialectes dauphinois, IEO-Drôme et ELLUG, 2007, p.
367.
« Espouerre, s. m.
Cloison en planches fermant
l’ouverture d’un toit. »
(9)
Marie-Pascale
Mallé, ibid., p. 153.
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