Passer en plein écran en
pressant la touche F11 de votre clavier
Prospection
archéologique
sur le site de Rame et
sur Champcella
Les nouveautés sont
indiquées en rouge.
Une prospection
géophysique sur le site de Rame et des prospections pédestres sur la
commune de Champcella se sont déroulées du 11 au 14 avril 2005. L'équipe
de l'Université anglaise d'York,
en collaboration avec le
Service Régional de l’Archéologie PACA, la Communauté des Communes du
Pays des Écrins et la Commune de Champcella
(dir. K.
Walsh), a effectué des mesures de résistivité
électrique du sol autour et dans le champ où des
photographies prises d'en haut font penser à des structures enterrées.
L'ampleur de la
sécheresse en surface et en profondeur a considérablement gêné les mesures.
L'équipe CNRS du Centre
Camille Jullian à Aix-en-Provence
(dir. Fl. Mocci et
B. Perez) a effectué une prospection visuelle, d'abord
autour de Rame, et, ensuite sur le territoire de Champcella afin
d'établir une cartographie des sites archéologiques de la commune.
|
|
|
|
Prospection géophysique sur le site de Rama |
Vestiges de cabanes médiévales à Rame |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
|
|
|
|
Site de Rama vu de la Poua |
Traces de structures enterrées vues de la Poua |
Mai 2005 |
Mai 2005 |
Mai 2005 |
Mai 2005 |
Cliquer sur les
photos pour les agrandir |
En résumé, on peut
relever les élément suivants, qui s'inscrivent plutôt en négatif
:
-
Très peu de mobilier archéologique en surface, type
bouts de tuiles cassées, a été relevé dans les
champs et aux alentours.
Quelques unes apparaissent dans les murs de la
chapelle et ont été trouvées autour.
Ceci indique vraisemblablement un enfouissement
important des structures si elles existent, ce que
confirmeront ou infirmeront les mesures géophysiques
-
Par contre, cela rend bien inutiles les prospections
sauvages - et par ailleurs illégales - qui ont été
constatées.
-
Il y a très
peu d'indications de réemploi dans la chapelle et
les ruines du château, corroborant la constatation
précédente.
Peut-être,
deux belles pierres taillées en granit de 1 m de
long chacune dans la chapelle, et, quelques autres
possibles dans les ruines du château, mais rien de
bien déterminant.
-
L'alignement
situé dans une zone non cultivée en amont de la
chapelle n'est pas une nécropole, mais un alignement
de possibles cabanes médiévales. Il y en aurait une
douzaine d'environ 3 mètres de large chacune.
-
Le chemin, dit
de la Poua -
autrement dit
'la montée',
qui part de Rame et monte à Champcella
n'est absolument pas une voie romaine, comme indiqué
sur les cartes IGN. Il est d'époque moderne.
-
Pour Rama, la prospection
géophysique a révélé une extension du site vers le
nord mais étant donné la sécheresse, le signal n'est
pas très bien passé.
|
|
|
|
Soubassements du château de Rame |
Vestiges d'anciennes terrasses agricoles |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Cliquer sur les
photos pour les agrandir |
Rien de déterminant donc,
concernant, d'une part, la station dénommée Rama de la Via Cottia,
et le village médiéval de Rame, abandonné au milieu du XVe siècle au
profit de la Roche-de-Briançon sur l'autre rive,
renommée la
Roche-de-Rame en 1889.
À peine peut-on dire que Rama serait en aval de la Biaysse dans
les champs actuels, si l'on se fie aux photos, alors que Rame serait en
amont de la Biaysse et du château au vu de la présence des vestiges de
cabanes médiévales.
On notera par ailleurs
qu'il reste de nombreux vestiges de murs de soutènement de terrasses agricoles
dans les pentes en amont de la Biaysse au-dessus du supposé Rame
médiéval, d'ailleurs sans indication aucune de contemporanéité.
La station de Rama
aurait été ruinée par une crue de la Biaysse et enfouie sous les
alluvions à la suite de la rupture du barrage naturel retenant le lac dans
la plaine de Freissinières.
Les inondations de 1202
ont provoqué l'abandon du château en tant que résidence principale par les
seigneurs de Rame et le remplacement du mandement de Rame par
celui de Pallon.
La dîme des cimes, Nathalie Pogneaux, 1997.
Le terrible XIVe siècle
avec son lot de pluies et d'inondations a
mis à rude épreuve les populations locales, qui, lassées, ont fini par
abandonner les lieux lors de la crue combinée de la Durance et de la
Biaysse en 1444.
A contrario, le château de Rame fit
l'objet d'importants travaux d'aménagement à la fin du XVe siècle à l'initiative
de Fazy de Rame, qui reconstitua également ses vignes et autres
terres agricoles en les protégeant de la Durance par des arches de
défense.
Ibid.
Il devait avoir fière allure. Pour exemple, le
chemin descendant du Chambon par la Poua pénétrait dans la
courtine sud entre deux tours circulaires par une porte monumentale faite de
marbre rose de Guillestre d'environ 2,50 m de large, construite en 1483.
La chapelle de Rame est beaucoup plus
récente, elle fut construite au XVIIIe siècle au-dessus de la chapelle
médiévale, qui aurait elle-même été édifiée sur une ancienne église
paléochrétienne. Ibid.
Possible réemploi de deux belles pierres taillées
en granit de 1 m de long chacune de part et d'autre du portail sud.
|
|
|
|
Chemin de Rame à Champcella, au lieu-dit la Poua - autrement dit, la
montée |
Mai 2005 |
Mai 2005 |
Mai 2005 |
Mai 2005 |
|
|
|
|
Chemin de Rame à Champcella, au lieu-dit la Poua - autrement dit, la
montée |
Mai 2005 |
Avril 2005 |
Mai 2005 |
Avril 2005 |
Cliquer sur les
photos pour les agrandir |
Par contre, il est certain
que la voie romaine ne remontait pas à Champcella par la Poua -
hypothèse que le
simple bon sens aurait d'ailleurs dû éliminer depuis longtemps !
- mais empruntait les terrasses de fond de vallée. L'analyse détaillée effectuée
par les archéologues exclut tout à fait cette assertion des érudits du XIXe
siècle,
néanmoins elle a encore de beaux jours devant elle tant qu'elle sera reprise par
les cartes IGN !
Champcella possède
plusieurs anciens chemins de communication avec la vallée qui, même non romains,
n'en sont pas moins particulièrement intéressants.
Outre, le chemin de la
Poua déjà cité, le chemin qui monte du bas du Grépon à Barrachin aux confins des
communes de Champcella et Saint-Crépin, conserve des traces
d'anciens murs de soutènement qui indiquent une plus grande largeur que celui de
la Poua.
Le chemin qui relie les Pasques à Champcella par
Soureliou est particulièrement intéressant notamment au niveau du
franchissement du verrou glaciaire de Chabottes. Il comporte de belles
épingles à cheveux au-dessus de Barrachin avec des dallages encore bien
conservés et un magnifique mur de soutènement au passage du verrou de
Chabottes, avec une datation du XIXe siècle gravée sur le rocher -
le 1 est perceptible au
touché, le 8 est bien visible, les deux derniers chiffres ont été recouverts par
des concrétions calcaires ; le dégagement faisant apparaître un 4 (ou un H) et
un 1 doit être appréhendé avec circonspection, néanmoins la date 18?? indique
l'époque de la construction du chemin à cet endroit.
|
|
|
|
Chemin de Soureliou - dallage et belles épingles à cheveux |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
|
|
|
|
Chemin de Soureliou - franchissement du verrou de Chabottes |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Mai 2005 |
Cliquer sur les
photos pour les agrandir |
Le chemin de la Poua
lui-même qui relie Rame au hameau du Chambon franchit les 200 m de
hauteur de la barre rocheuse en exploitant ses faiblesses par une série
d'épingles à cheveux spectaculaires, les unes au-dessus des autres, soutenues
par des murs dont certains commencent à s'effondrer -
il serait souhaitable de
mener les travaux d'entretien nécessaires si on veut conserver ce riche
témoignage des communications d'autrefois.
Si ces chemins sont de
facture moderne1,
voire contemporaine pour le chemin de Soureilou,
ils empruntent sans doute des itinéraires beaucoup plus anciens reliant la
vallée aux hauteurs. Leur parcours révèle la présence de nombreux murets de
soutènement de terrasses agricoles et de ruines d'abris-cabanes : sous la croix,
au-dessus de Barrachin ... que les archéologues ont répertoriées et
positionnées. Par contre, il ne reste rien des cabanes en pierres sèches et à
toit de chaume qui devaient exister à Chabottes. Il est vrai que si
elles étaient situées sur les roches moutonnées, leurs restes ne peuvent que se
confondre avec les nombreux tas de cailloux qui s'y trouvent.
|
|
|
|
Chemin de Barrachin |
Vestiges d'anciennes terrasses agricoles |
La Gardette |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Mai 2005 |
|
|
|
|
Vestiges d'abris cabanes sur Champcella |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Avril 2005 |
Cliquer sur les
photos pour les agrandir |
Première version |
Dernière version |
Dernière correction |
Avril 2005 |
Octobre 2005 |
Décembre
2007 |
|