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Rame - Site de Rama - Traces de structures enterrées vues de la Poua

Rama - Septembre 2005

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Rama est le nom d'une station romaine située sur la Via Cottia du Mont-Genèvre à Arles. Elle devait se trouver dans la plaine située immédiatement en aval du confluent de la Biaysse avec la Durance. Il n'en reste rien, sinon des indices de structures enterrées repérés à partir de photos prises durant l'été 2003 depuis le chemin de la Poua qui monte dans les rochers au-dessus.

En savoir plus :    Villa romaine

Les recherches en cours ont pour but de confirmer ou infirmer la réalité de ces structures enterrées.

Rame - Château des seigneurs de Rame devant le Goufre de Gourfouran

Les ruines du château des seigneurs de Rame au pied de l'impressionnante masse rocheuse qui domine la vallée de la Durance.

Rame - Château des seigneurs de Rame (927 m)

Rame, Rama dérivent d'une base pré-indo-européenne ROM, RAM avec le sens de  roche, rocher [DDR. PLR.], en référence, bien sûr, à la masse rocheuse dominant le site, très ancien donc avec un nom remontant à l'époque ligure.

Rame - Château des seigneurs de Rame (927 m)

À l'époque gallo-romaine, la vallée de la Durance présentait un aspect en terrasses avec un lit de la rivière beaucoup plus creusé que de nos jours donc moins vulnérable aux inondations.

Rame - Le site au début du XXe siècle - Source : La Dîme des cimes, Nathalie Pogneaux (pas de grand format)

Par contre, au haut Moyen Âge, l'abandon des cultures a favorisé l'érosion des versants et entraîné le comblement progressif du lit et sa mise à niveau avec les terrasses.  Les crues successives y ont alors déposé une épaisse couche d'alluvions.

[Indication verbale  des archéologues]

Rame - Vallée de la Durance vers l'aval vue de la Poua

La vallée de la Durance vue de la Poua, vers l'aval ci-dessus, vers l'amont ci-dessous.

Les romains privilégiaient les axes rapides et rectilignes permettant le déplacement rapide des troupes.

Rame - Vallée de la Durance vers l'amont vue de la Poua

Ci-dessous, franchissement du verrou de Chabottes.

Champcella - Chemin de Soureliou - Franchissement du verrou de Chabottes

Ci-dessous, le verrou de Chabottes et sa cascade.

Champcella - Verrou de Chabottes

Le géologue notera les traces, qui semblent dater de peu de temps, de la présence des glaciers disparus depuis quelques 20 000 ans : nombreux blocs erratiques, belles roches moutonnées, le verrou de Chabottes qui devait retenir un petit lac dans la zone sur creusée en amont. Le naturaliste repèrera que les roches calcaires autochtones ne portent pas de lichen, contrairement aux blocs erratiques qui en sont abondamment pourvus, et bien sûr, s'attardera sur l'adoux du Grépon, son cours d'eau ripisylve et ses falaises protégées.

Champcella - Les archéologues à l'oeuvre sur les restes d'un abri-cabane

Ci-dessus, prise de mesures et positionnement GPS de vestiges d'un abri-cabane.

 

Note 1 :

Rappelons que l'époque moderne couvre la période historique de la fin du Moyen Âge (1492) à la Révolution française, autrement dit, les XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles. Le XIXe siècle débute l'époque contemporaine.

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Prospection archéologique

sur le site de Rame et sur Champcella

Les nouveautés sont indiquées en rouge.

Une prospection géophysique sur le site de Rame et des prospections pédestres sur la commune de Champcella se sont déroulées du 11 au 14 avril 2005. L'équipe de l'Université anglaise d'York, en collaboration avec  le Service Régional de l’Archéologie PACA, la Communauté des Communes du Pays des Écrins et la Commune de Champcella (dir. K. Walsh), a effectué des mesures de résistivité électrique du sol autour et dans le champ où des photographies prises d'en haut font penser à des structures enterrées. L'ampleur de la sécheresse en surface et en profondeur a considérablement gêné les mesures.

L'équipe CNRS du Centre Camille Jullian à Aix-en-Provence (dir. Fl. Mocci et B. Perez) a effectué une prospection visuelle, d'abord autour de Rame, et, ensuite sur le territoire de Champcella afin d'établir une cartographie des sites archéologiques de la commune.

Rame - Prospection géophysique sur le site présumé de Rama

Rame - Prospection géophysique sur le site présumé de Rama

Rame - Vestiges de cabanes médiévales

Rame - Vestiges de cabanes médiévales

Prospection géophysique sur le site de Rama

Vestiges de cabanes médiévales à Rame

Avril 2005

Avril 2005

Avril 2005

Avril 2005

Rame - Site de Rama vu de la Poua

Rame - Site de Rama vu de la Poua

Rame - Site de Rama - Traces de structures enterrées vues de la Poua

Rame - Site de Rama - Traces de structures enterrées vues de la Poua

Site de Rama vu de la Poua

Traces de structures enterrées vues de la Poua

Mai 2005

Mai 2005

Mai 2005

Mai 2005

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En résumé, on peut relever les élément suivants, qui s'inscrivent plutôt en négatif :

  • Très peu de mobilier archéologique en surface, type bouts de tuiles cassées, a été relevé dans les champs et aux alentours. Quelques unes apparaissent dans les murs de la chapelle et ont été trouvées autour. Ceci indique vraisemblablement un enfouissement important des structures si elles existent, ce que confirmeront ou infirmeront les mesures géophysiques - Par contre, cela rend bien inutiles les prospections sauvages - et par ailleurs illégales - qui ont été constatées.

  • Il y a très peu d'indications de réemploi dans la chapelle et les ruines du château, corroborant la constatation précédente. Peut-être, deux belles pierres taillées en granit de 1 m de long chacune dans la chapelle, et, quelques autres possibles dans les ruines du château, mais rien de bien déterminant.

  • L'alignement situé dans une zone non cultivée en amont de la chapelle n'est pas une nécropole, mais un alignement de possibles cabanes médiévales. Il y en aurait une douzaine d'environ 3 mètres de large chacune.

  • Le chemin, dit de la Poua - autrement dit 'la montée', qui part de Rame et monte à Champcella n'est absolument pas une voie romaine, comme indiqué sur les cartes IGN. Il est d'époque moderne.

  • Pour Rama, la prospection géophysique a révélé une extension du site vers le nord mais étant donné la sécheresse, le signal n'est pas très bien passé.

Rame - Soubassements du château de Rame

Rame - Soubassements du château de Rame

Rame - Vestiges d'anciennes terrasses agricoles

Rame - Vestiges d'anciennes terrasses agricoles

Soubassements du château de Rame

Vestiges d'anciennes terrasses agricoles

Avril 2005

Avril 2005

Avril 2005

Avril 2005

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Rien de déterminant donc, concernant, d'une part, la station dénommée Rama de la Via Cottia, et le village médiéval de Rame, abandonné au milieu du XVe siècle au profit de la Roche-de-Briançon sur l'autre rive, renommée la Roche-de-Rame en 1889. À peine peut-on dire que Rama serait en aval de la Biaysse dans les champs actuels, si l'on se fie aux photos, alors que Rame serait en amont de la Biaysse et du château au vu de la présence des vestiges de cabanes médiévales.

On notera par ailleurs qu'il reste de nombreux vestiges de murs de soutènement de terrasses agricoles dans les pentes en amont de la Biaysse au-dessus du supposé Rame médiéval, d'ailleurs sans indication aucune de contemporanéité.

La station de Rama aurait été ruinée par une crue de la Biaysse et enfouie sous les alluvions  à la suite de la rupture du barrage naturel retenant le lac dans la plaine de Freissinières.

Les inondations de 1202 ont provoqué l'abandon du château en tant que résidence principale par les seigneurs de Rame et le remplacement du mandement de Rame par celui de Pallon.

La dîme des cimes, Nathalie Pogneaux, 1997.

Le terrible XIVe siècle avec son lot de pluies et d'inondations a mis à rude épreuve les populations locales, qui, lassées, ont fini par abandonner les lieux lors de la crue combinée de la Durance et de la Biaysse en 1444.

A contrario, le château de Rame fit l'objet d'importants travaux d'aménagement à la fin du XVe siècle à l'initiative de Fazy de Rame, qui reconstitua également ses vignes et autres terres agricoles en les protégeant de la Durance par des arches de défense. Ibid.

Il devait avoir fière allure. Pour exemple, le chemin descendant du Chambon par la Poua pénétrait dans la courtine sud entre deux tours circulaires par une porte monumentale faite de marbre rose de Guillestre d'environ 2,50 m de large, construite en 1483.

La chapelle de Rame est beaucoup plus récente, elle fut construite au XVIIIe siècle au-dessus de la chapelle médiévale, qui aurait elle-même été édifiée sur une ancienne église paléochrétienne. Ibid.

Possible réemploi de deux belles pierres taillées en granit de 1 m de long chacune de part et d'autre du portail sud.

Chemin de Rame à Champcella - la Poua

Chemin de Rame à Champcella - la Poua

Chemin de Rame à Champcella - la Poua

Chemin de Rame à Champcella - la Poua

Chemin de Rame à Champcella, au lieu-dit la Poua - autrement dit, la montée

Mai 2005

Mai 2005

Mai 2005

Mai 2005

Chemin de Rame à Champcella - la Poua

Chemin de Rame à Champcella - la Poua

Chemin de Rame à Champcella - la Poua

Chemin de Rame à Champcella - la Poua

Chemin de Rame à Champcella, au lieu-dit la Poua - autrement dit, la montée

Mai 2005

Avril 2005

Mai 2005

Avril 2005

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Par contre, il est certain que la voie romaine ne remontait pas à Champcella par la Poua - hypothèse que le simple bon sens aurait d'ailleurs dû éliminer depuis longtemps ! - mais empruntait les terrasses de fond de vallée. L'analyse détaillée effectuée par les archéologues exclut tout à fait cette assertion des érudits du XIXe siècle, néanmoins elle a encore de beaux jours devant elle tant qu'elle sera reprise par les cartes IGN !

Champcella possède plusieurs anciens chemins de communication avec la vallée qui, même non romains, n'en sont pas moins particulièrement intéressants.

Outre, le chemin de la Poua déjà cité, le chemin qui monte du bas du Grépon à Barrachin aux confins des communes de Champcella et Saint-Crépin, conserve des traces d'anciens murs de soutènement qui indiquent une plus grande largeur que celui de la Poua.

Le chemin qui relie les Pasques à Champcella par Soureliou est particulièrement intéressant notamment au niveau du franchissement du verrou glaciaire de Chabottes. Il comporte de belles épingles à cheveux au-dessus de Barrachin avec des dallages encore bien conservés et un magnifique mur de soutènement au passage du verrou de Chabottes, avec une datation du XIXe siècle gravée sur le rocher - le 1 est perceptible au touché, le 8 est bien visible, les deux derniers chiffres ont été recouverts par des concrétions calcaires ; le dégagement faisant apparaître un 4 (ou un H) et un 1 doit être appréhendé avec circonspection, néanmoins la date 18?? indique l'époque de la construction du chemin à cet endroit. Voir 

Champcella - Chemin de Soureliou

Champcella - Chemin de Soureliou

Champcella - Chemin de Soureliou

Champcella - Chemin de Soureliou

Chemin de Soureliou - dallage et belles épingles à cheveux

Avril 2005

Avril 2005

Avril 2005

Avril 2005

Champcella - Chemin de Soureliou - Franchissement du verrou de Chabottes

Champcella - Chemin de Soureliou - Franchissement du verrou de Chabottes

Champcella - Chemin de Soureliou - Franchissement du verrou de Chabottes

Champcella - Chemin de Soureliou - Franchissement du verrou de Chabottes

Chemin de Soureliou - franchissement du verrou de Chabottes

Avril 2005

Avril 2005

Avril 2005

Mai 2005

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Le chemin de la Poua lui-même qui relie Rame au hameau du Chambon franchit les 200 m de hauteur de la barre rocheuse en exploitant ses faiblesses par une série d'épingles à cheveux spectaculaires, les unes au-dessus des autres, soutenues par des murs dont certains commencent à s'effondrer - il serait souhaitable de mener les travaux d'entretien nécessaires si on veut conserver ce riche témoignage des communications d'autrefois.

Si ces chemins sont de facture moderne1, voire contemporaine pour le chemin de Soureilou, ils empruntent sans doute des itinéraires beaucoup plus anciens reliant la vallée aux hauteurs. Leur parcours révèle la présence de nombreux murets de soutènement de terrasses agricoles et de ruines d'abris-cabanes : sous la croix, au-dessus de Barrachin ... que les archéologues ont répertoriées et positionnées. Par contre, il ne reste rien des cabanes en pierres sèches et à toit de chaume qui devaient exister à Chabottes. Il est vrai que si elles étaient situées sur les roches moutonnées, leurs restes ne peuvent que se confondre avec les nombreux tas de cailloux qui s'y trouvent.

Champcella - Débouché du chemin de Barrachin

Champcella - Terrasse agricole abandonnée au-dessus de Barrachin

Champcella - Terrasse agricole abandonnée au-dessus de Barrachin

Champcella - La Gardette

Chemin de Barrachin

Vestiges d'anciennes terrasses agricoles

La Gardette

Avril 2005

Avril 2005

Avril 2005

Mai 2005

Champcella - Vestiges d'abri-cabane

Champcella - Vestiges d'abri-cabane

Champcella - Vestiges d'abri-cabane

Champcella - Vestiges d'abri-cabane

Vestiges d'abris cabanes sur Champcella

Avril 2005

Avril 2005

Avril 2005

Avril 2005

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Articles connexes :

Les liens ci-dessous traduisent l'évolution des connaissances sur le site archéologique de Rama, de la villa romaine de l'été 2003 à la station routière - mutatio - mise en évidence en 2006, et, de la voie romaine par la Poua à la Via Cottia rectiligne par la plaine.

Site archéologique de Rama     (Mai 2007)

Sondage archéologique sur le site de Rame     (Avril 2006)

Prospection archéologique sur le site de Rame     (Avril 2005)

Une villa romaine découverte à Champcella     (Décembre 2004)

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