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Le Grand Parcher
Chapelle Saint-André
Environnement et
Gros œuvre
La Chapelle Saint-André du Grand
Parcher, également dénommée Chapelle
Saint-André et Sainte-Lucie - MH, 1997 - se situe dans le haut du
hameau le long du Chemin du Couarp
qui remonte le Ruisseau
du Grand Parcher en direction de
la Combe. Avec le four banal qui lui
est perpendiculaire et le lavoir, juste devant le porche, elle délimite une
placette où devait se situer le coeur du petit village. D'anciens bancs de
pierre subsistent devant la chapelle et le long du four banal. Le micro-toponyme
correspondant,
les Patricòt, signifiant les
manigances en occitan-alpin, parle de lui-même !
Une belle croix monumentale en fer forgé datée de
1891complète ce charmant tableau patrimonial. La croix surmonte une colonne de
marbre gris qui repose sur un socle de marbre rose, portant la date 1878 sur le
tailloir.
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Chapelle vue
de l'amont |
Les Patricòt |
Façade sud-ouest |
Juin 2004 |
Août 2006 |
Août 2006 et 2005 |
Août 2005 |
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Les Patricòt -
Ensemble du four banal, de la roix monumentale et du lavoir |
Août 2005 |
Septembre 2006 |
Septembre 2006 |
Septembre 2006 |
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Orientée au sud-ouest, c'est une chapelle de
montagne typique avec un clocher-mur à une cloche en façade antérieure. Ses
dimensions importantes la font classer parmi les plus vastes de la région.
D'ailleurs, sa haute façade d'entrée, percée d'un porche simple et d'un oculus
placé assez haut, en impose au dessus de la pente du chemin.
Elle date sans doute du début du XVIIe siècle,
L'élément le plus ancien semble en être le tableau de l'autel peint en 1626 , le
gros oeuvre a dû le précéder de peu.
La restauration du tableau a permis de confirmer
la date de sa réalisation, inscrite au bas du tableau à gauche, 1626, et non
1676 comme précédemment décrypté.
Il ne semble pas y avoir d'indication d'un
édifice religieux antérieur dans les archives. Elle est constituée de blocs de
calcaire gris compact très grossièrement équarris aux angles avec des fenêtres
appareillées en tuf. Elle comporte deux travées voûtées d'arêtes limitées par un
doubleau retombant directement sur des pilastres.
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Four banal |
Four banal et
croix monumentale de 1891 |
Four banal |
Août 1978 |
Août 2001 |
Juin 2004 |
Août 2001 |
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Four banal |
Cadran solaire SW |
Cartouche de 1841 |
Serrure |
Août 2006 |
Août 2006 |
Août 2006 |
Octobre 2006 |
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Sa porte, est constituée de deux grands vantaux articulés sur des
pentures de fer forgé, fixées par de gros clous à tête de losange. Le vantail de
droite comporte un petit vantail muni d'un loquet, d'une poignée tombante sur
platine, découpée, en trois éléments superposés. La porte pourrait être
d'origine et remonterait alors au début du XVIIe siècle bien que d'aucuns la
datent plutôt de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe siècle.
L'édifice
a fait l'objet d'une restauration en 1841, à l'occasion de laquelle ont été
réalisés les badigeons intérieurs et les médaillons muraux. Les restaurations,
ou plutôt les opérations de conservation de 1987 et 1992, ont permis de protéger
la chapelle sur son chevet des infiltrations d'eau venant du canal en amont et
de refaire la toiture. Malheureusement, celle-ci en bardeaux de mélèzes n'est
pas conforme à la toiture d'origine en ardoises locales et déborde sur les
façades en recouvrant même de son ombre le cadran solaire de la face sud-est.
Ornementation
extérieure
Photo Vallouimages
Deux cadrans solaires - MH, 1995 -
réalisés en 1718, datés mais non signés, contemporains et de même facture que
ceux de l'église Sainte-Marie-Madeleine
des Prés
à Puy-Saint-Vincent et d'un autre
au Fontenil à Briançon
daté de 1719, ornent, l'un la façade principale au sud-ouest, l'autre le haut du
mur qui domine le raidillon au sud-est. Ils viennent de retrouver une nouvelle
jeunesse après leurs restaurations effectuées en 2006. Les contours des
différents éléments ont été gravés avant d'être peints. Un encadrement porte les
chiffres et, pour l'un, la maxime. Un bandeau comporte une frise décorative
monochrome dans la partie supérieure ; sur l'un, façade sud-ouest, avec un
rinceau feuillagé, sur l'autre, façade sud-est, avec deux volutes de feuilles
autour d'un cartel avec l'année de création. Sur les deux cadrans, les rayons du
soleil matérialisent les heures et des fleurs ornent les écoinçons inférieurs.
Seul le cadran de la façade principale à gauche
du porche comporte une devise :
(HORA) INCERTA CVNTIS, ULTIMA MVLTIS
Cette heure est incertaine pour tous, la dernière
pour beaucoup
Les tracés horaires sur les deux cadrans s'avèrent inexacts. Mais
dans un souci de restauration à l'identique, les deux cadrans ont été confortés
et restaurés en l'état par l'Atelier Marc Lavarenne pour les
décors et par l'Atelier Acacia à Mont-Dauphin pour les
éléments gnomoniques. Ainsi les parties sauvegardées, enfin les parties
lacunaires ont été restituées après analyse des caractéristiques originales
propre à chacun des cadrans solaires.
Les deux cadrans avaient déjà fait l'objet d'une restauration
grossière dans le passé, non datée et sans doute sauvage, avec reprise des
tracés à l'aide d'un pinceau grossier ce qui a fait perdre de la finesse aux
rinceaux et aux décors des écoinçons inférieurs. La restauration a confirmé
l'absence de devise sur le cadran sud-est.
La façade d'entrée comporte encore, d'une part,
un petit cartouche au dessus du porche d'entrée rappelant la maison du Seigneur,
DOM, et une précédente restauration au XIXe siècle, I8^I, probablement 1841, et,
d'autre part, plusieurs graffitis de part et d'autre du porche.
Graffitis extérieurs
Les dessins sont situés à
gauche et à droite du porche dans un bandeau à hauteur d'homme.
Ils avaient été
rendus invisibles par les dégradations multiples et l’usure du temps et il
n’était plus possible de les reconnaître.
L'ensemble a été intelligemment restauré au
premier semestre 2006.
Le nettoyage a mis en évidence deux précédentes campagnes
de restitution - deux couches de lait de chaux avec même
des graffitis intermédiaires ont été enlevées - et a
permis de retrouver les dessins originaux et énormément de graffitis divers
difficiles à distinguer des graffitis originels. Il a fallu faire le choix de
préserver certains graffitis considérés comme d'origine par l'analyse de la
teinte du crayon et l'étude du coup de patte au détriment d'autres sans intérêt.
La restauration s'est faite le plus fidèlement possible, après avoir recréé une
teinte homogène du support, en repassant précisément sur l'existant à l'aide
d'un bâtonnet de sanguine sans rien inventer ou ajouter. Les graffitis non
restitués ont été le plus souvent purgés avec les badigeons ultérieurs aux
dessins aujourd'hui conservé. Les pires étaient ceux qui, gravés dans l'enduit
d'origine, ont scarifié certains détails de la composition murale. Après les
refixages de rigueur, ces manques ont été rebouché avec une pâte de chaux et de
poudre de calcaire, une patine à base de lait de chaux et de pigments a été
aquarellée sur les zones les plus délavées
[Communication Marc Lavarenne].
(i) À
gauche du porche se trouve un ensemble homogène -
parasité par de nombreuses signatures sans
intérêt et des dates en grand nombre qui n'ont pas été restituées
- composé de deux grenadiers,
n° 1 et 2, armés de fusil à baïonnette
qui se font face et entourent, en paraissant les garder, d'une part, d'un
personnage richement habillé et couronné, et, d'autre part, d'une chouette,
plutôt qu'un hibou, membrée et couronnée. Le
personnage
fume une longue pipe et porte au côté un sabre courbe disproportionné ; sa tête
est surmontée d'une demi-lune anthropomorphe. La
chouette
brandit une épée dans sa main droite et une croix dans sa main gauche. Ses deux
gros yeux placides sont surmontés chacun d'une petite tête d'oiseau. Un
troisième grenadier,
n°3, plus petit et au visage
effacé, armé d'un fusil sans baïonnette, est situé en marge de l'ensemble en
haut à gauche de la scène principale.
L'armement et l'équipement des soldats,
n° 1 et 2, de la scène principale
correspondent à ceux utilisés par les grenadiers durant le XVIIIe siècle. Ils
sont armés de fusils avec leur baïonnette, armes des grenadiers depuis leur
création en 1668. Les baïonnettes dessinées sont à lame décentrée, modèle qui
fut inventé par Vauban en 1688 et qui ne se généralisa dans
l'armée qu'à partir de 1703.
Ils paraissent être équipés d’un sabre,
conformément aux règlements. Pourtant ceux-ci ne semblent être portés par aucun
équipement, les soldats ne présentant pas de ceinturon. Tous deux portent une
bandoulière sur l’épaule gauche qui normalement retient la giberne contenant les
cartouches, portée sur la hanche droite. Sur les deux graffitis, on observe à
cet endroit un dessin, malheureusement illisible mais identique dans les deux
cas.
Tous deux portent des mitres, coiffures qui
n'apparaissent en France qu'aux environs de 1705. Les mitres, ornées d'une
plaque en laiton décoré d'une grenade, ont coiffé certains grenadiers durant la
première moitié du XVIIIe siècle. En plus, le soldat de gauche porte un bonnet à
la tartare qui coiffait également les grenadiers au milieu du XVIIIe siècle. Les
habits portés par ces personnages ne sont boutonnés que jusqu'à la taille, les
basques étant rabattues et attachées ensemble : deux dispositions qui
n'apparaissent qu'avec le règlement de 1736.
Le troisième petit grenadier,
n°3, porte un fusil sur l'épaule sans sa baïonnette au canon. Il
porte le même uniforme que le soldat de droite, n°2,
dans la scène principale. La coiffure est identique, à la différence du pompon
mais il s’agit sûrement d’une question de représentation. Malgré l’aspect
lacunaire du dessin, l’habit semble identique, blanc à retroussis foncés, avec
des poches en travers à trois pointes. Les agréments sur la boutonnière
diffèrent, ici ils sont droits, sur le grenadier de droite ils semblent terminés
par une floche. Le pompon sur le devant du soldat est assez logiquement
représenté puisqu’il s’agit de la dragonne du sabre dont on aperçoit la lame
derrière les jambes et qui est porté comme il se doit sur le côté droit. Dans
l’infanterie de cette époque, les fusiliers portaient encore l’épée, les
grenadiers, eux, portaient le sabre. La garde de ces armes blanches était ornée
d’un cordon plat terminé par un gland. A l’origine prévu pour éviter de perdre
l’arme pendant le combat, il devient un signe distinctif des régiments ou des
fonctions des soldats. Les grenadiers ont ainsi porté des dragonnes blanches ou
rouges à franges.
Il ne peut donc s'agir de soldats de l'armée du
maréchal de Catinat lors de son stationnement à
Pallon en 1692 durant la guerre de
la Ligue d'Augsbourg (1688 - 1697) contre le
duc de Savoie, Victor Amédée II, comme cela avait été
avancé précédemment d'après les seuls éléments encore visibles avant la
restauration. Le personnage couronné était parfois associé au
duc de Savoie, de même que la 'chouette'. Mais le lien entre la
'chouette', ou le 'hibou', et la maison de Savoie n'était pas
établi, et, la symbolique de l'épée et de la croix associée au duc de
Savoie paraît douteuse, tandis que les deux têtes d'oiseaux restaient
sans explication.
Il semble plus raisonnable de dater ces graffitis de la guerre de
succession d'Autriche (1740 - 1748) durant laquelle les Escartons
de l'ex Grand Briançonnais, le Comté de Nice et l'Ubaye
constituèrent un champ de bataille entre les troupes franco-espagnoles, les
Gallispans, et les troupes austro-sardes. Toute la région souffrit
énormément des mouvements de troupes.
La caricature ne serait donc pas celle de Victor Amédée II
mais celle du duc François III de Lorraine, puis
grand duc François II de Toscane, gendre du défunt empereur
Charles VI par son mariage avec la fille de celui-ci Marie Thérèse
Ière, reine de Hongrie et de Bohême, et candidat à sa
succession face à Charles Albert de Bavière. La lune stylisée au
dessus de sa tête ressemble aux lunes anthropomorphes que l'on retrouve sur les
harnachements équestres à la hongroise. Cet élément, ajouté au grand sabre
courbe et à la longue pipe, a peut-être pour but de donner, ironiquement, un
aspect orientalisant à ce personnage.
La 'chouette', ou le 'hibou', représente en fait l'aigle
bicéphale des empereurs germaniques mono-couronné tenant l'épée et l'orbe
crucifère ; les deux petites têtes d'oiseaux représentent alors les deux têtes
de l'aigle fortement réduites dont le caricaturiste a fait des orbites dans
lesquelles il a figuré des yeux.
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Grenadier
et caricature |
Caricature |
'Chouette' et
grenadier |
La 'chouette' |
Août 2006 |
Août 2006 |
Août 2006 |
Août 2005 |
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Grenadiers n° 1 et 2 |
Pertuisanier |
Signature de 1781 |
Graffitis locaux |
Août 2006 |
Août 2006 |
Octobre 2006 |
Octobre 2006 |
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(ii)
À
droite du porche, les graffitis sont plus
disparates. Le panneau comprend, d'une part, une signature d'un nommé
François Reymond
et datée de 1781 et divers autres signes, vraisemblablement de mains et de dates
différentes, dont un papillon et un escargot en partie basse du panneau, et,
d'autre part, un soldat dessiné avec le même luxe de détails que sur le panneau
de gauche mais malheureusement à l'aspect plus lacunaire.
L'arme que le personnage tient à la main n'est
pas une hallebarde mais une pertuisane de sergent d'infanterie du type en usage
entre la fin du XVIIe siècle et la moitié du XVIIIe. Il semble être coiffé d'un
chapeau tricorne et vêtu uniquement d'une veste au lieu d'un habit, chose très
rare dans l'uniformologie du XVIIIe siècle. Il est chaussé de souliers à lacet
alors que la chaussure de soldat est généralement à boucle. Il semble aussi
porter des bas serrés en haut du mollet par une jarretière alors que
l'infanterie porte des guêtres depuis le règlement de 1736. Il s'agit
peut-être là d'un sous-officier d'une troupe légère du type Chasseurs de la
Montagne. Ces unités étaient destinées à mener des opérations de harcèlement,
connues à l'époque sous le nom de petite guerre, et portaient parfois un
uniforme plus inspiré du costume régional de leur lieu de recrutement que des
règlements royaux.
Ce dessin est sans doute de la même veine,
peut-être mais sans certitude aucune de la même main, de toute façon de la même
époque que les dessins du panneau situé à gauche du porche. Il ne peut en
particulier être contemporain de la signature de 1781 car les troupes légères
avaient alors disparu et l'usage des pertuisanes était abandonné depuis une
trentaine d'années.
On peut se demander si le pertuisanier, bien
positionné à la droite du panneau, n'inaugurait pas un ensemble destiné à
occuper tout le panneau et dont la réalisation aurait été interrompue.
Tous ces éléments permettent de conclure, de façon encore certes
approximative et sans doute pas définitive, sur le ou les auteurs, et sur la ou
les dates de réalisation.
Il semble bien y avoir eu deux grandes catégories de graffitis :
D'abord, les dessins originels qui comprennent les deux
grenadiers, le pertuisanier, le personnage couronné, caricature du grand
duc François II de Toscane et la 'chouette', caricature de l'aigle
impérial, réalisés par un habitant
observateur ou un soldat artiste en stationnement dans la vallée dans les années
1740 à l'occasion de la guerre de succession d'Autriche.
Ensuite, de multiples graffitis superposés aux dessins,
comportant des signatures, des dates, des signes divers, exécutés tout au long
des années par des habitants de la vallée, notamment par un François Reymond
en 1781 -
des Reymond habitent toujours à Parcher.
Les dessins conservent malgré tout une belle part de mystère car
peut s'interroger sur leur auteur, unique ou pas, soldat ou paysan suffisamment
artiste et assez cultivé pour relever tous les symboles contenus dans la
'chouette' et le personnage orientalisant ... Une gageure pour l'époque, même si
le haut niveau d'instruction des habitants des vallées briançonnaises a été
souligné à maintes reprises - François Reymond,
habitant de Parcher, par exemple, savait écrire.
Sources et remerciements
Analyse des personnages effectuée par Dominique Prévôt,
Chargé d'Études Documentaires, département classique,
Musée de l'Armée, Hôtel des Invalides, Paris, octobre 2006
Communication orale de Catherine Briotet,
Conservatrice, Archives départementales des Hautes-Alpes, Conservation
Antiquités et objets d'art, Gap, septembre 2006
Communication orale de
Sylvestre Garin,
architecte du patrimoine, maître d'oeuvre
de la restauration de la chapelle, septembre 2006
Communication orale de Marc Lavarenne,
restaurateur des graffitis, octobre 2006
Armoiries des empereurs germaniques, Arnaud Bunel,
Héraldique européenne
Ornementation
intérieure et Mobilier
La nef est surmontée d'une tribune en bois qui
s'avance sur toute la première travée. Un bloc de pierre massive, sans doute
rapporté car non inventorié, tient lieu de cuve baptismale.
Photo Vallouimages
Les murs et les plafonds sont entièrement décorés
de peintures réalisées lors de la restauration de 1841 - date du cartouche sur
la façade. Elles sont d'auteur inconnu, car, bien que très proches et
contemporaines des peintures intérieures de la chapelle Saint-Sébastien
du Villard de
Vallouise, oeuvre du peintre
Zarbula, aucun élément ne permet de lui en attribuer la réalisation.
Les baies sont encadrées par des chutes de fleurs et deux faux
oculi à treillage sont entourés par des chutes de fleurs sur les murs latéraux.
Les voûtains des deux travées sont particulièrement décorés
[Base Palissy] :
Sur la voûte au dessus de la tribune, trois cartouches en forme
de lyre, composés de deux palmes, contenant des instruments de la Passion
(clous, marteau, tenailles, échelle et banderole portant l'inscription SPER,
lance, éponge) décorent 3 voûtains, celui au dessus de l'oculus est orné d'un
rideau noué, bordé d'une guirlande de fleurs évoquant un dais.
Sur la voûte au dessus de la nef, une colombe du Saint -Esprit
dans une couronne de fleurs et une gloire, d'une part, et, le monogramme
dans une couronne identique, d'autre part, ornent les deux voûtains centraux ;
deux compositions florales en arabesques, avec un coeur enflammé ornent les deux
voûtains latéraux (bandeau ci-dessus et photos ci-dessous).
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Décoration peinte des quatre voûtains de la deuxième travée |
Ensemble |
Voûtains latéraux |
Colombe du Saint-Esprit |
Monogramme |
Août 2005 |
Août 2005 |
Août 2005 |
Août 2005 |
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Dragons |
Caricature |
Signature et
hallebardier |
Signature de 1781 |
Août 2006 |
Août 2006 |
Août 2006 |
Août 2006 |
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L'église se signale par l'importance de son choeur dominé par
l'autel et un retable servant de cadre à une huile sur toile. L'ensemble du
maître-autel, constitué de l'autel proprement dit, du retable, du cadre et du
tableau, forme un tout homogène dont les différents éléments semblent
contemporains. La date de réalisation du tableau, 1626, est donc celle de
l'ensemble. Par contre, le décor peint du cadre a été réalisé au XIXe siècle.
La restauration du tableau a permis de confirmer
la date de sa réalisation, inscrite au bas du tableau à gauche, 1626, et non
1676 comme précédemment décrypté.
Le dessus de l'autel, ses montants, les traverses de sa façade et
ses côtés sont en bois de noyer. Un panneau de bois a remplacé le devant de
l'autel autrefois décoré par un antependium peint.
Photo Claude Altobelli
Le retable au-dessus de l'autel encadre un tableau peint. Il est
en bois peint et doré, encadré d'ailerons rapportés, en volutes et à feuilles
d'acanthes et angelots, et surmonté d'un fronton brisé avec un motif
d'amortissement, constitué par un balustre. Sous ce dernier, est placé un
cartouche, en haut relief rapporté, entouré de bouquets de fruits. Le cadre du
tableau, doré et décoré de perles et patenôtres, est intégré dans le retable et
doublé par un cadre à croisettes orné d'une course de fleurs variées. La
réalisation des enduits au XIXe siècle a légèrement débordé sur le cadre.
Le tableau du retable, Saint André, entouré de saint Joseph
et de sainte Lucie, est une magnifique huile sur toile, de 220 cm
x 165 cm. Cette oeuvre est datée et signée. l'inscription figure au bas du
tableau, dans la partie gauche : Laurent dupinet pinxit 1626. Ce
peintre, probablement originaire du hameau du Pinet, à
Puy-Saint-Pierre, a laissé plusieurs tableaux signés de son nom, notamment à
l'église Saint-Michel de Cervières. Il est également l'auteur du décor
peint de l'antependium de l'autel.
Sources : Note sur le tableau du retable, 2005 (non
publiée) et Base Palissy.
Photo Vallouimages
Les trois saints sont identifiés par une inscription mentionnant
leur nom en latin sur un panonceau placé sous leurs pieds :
Saint André, apôtre, patron de la chapelle est
figuré au centre, au-dessous de la colombe du Saint-Esprit entourée de rayons.
Il est représenté avec la croix en sautoir à branches obliques en forme d'X, à
laquelle il fut attaché lors de son supplice infligé par le proconsul de
Patras, dans le Péloponnèse, où il s'était rendu pour accomplir sa
mission. Il tient dans sa main gauche un poisson pris à l'hameçon. cet attribut
rappelle le métier de pêcheur qu'il exerçait avec son frère Pierre, avant sa
vocation. Les extrémités supérieures des deux bras de la croix de part et
d'autre de la tête du saint, portent l'inscription :
O BONA CRVX DIV DESIDERATA
O bonne croix longtemps désirée
qui constitue un élément de la prière de la fête de saint André
le 30 novembre.
À sa gauche, se tient saint Joseph tenant contre
lui le lys blanc, symbole de son mariage virginal. Sainte Lucie
est à sa droite. Vêtue richement, elle présente ses yeux sur un plateau et tient
dans sa main gauche une paire de ciseaux et la palme des martyrs. Vierge de
Syracuse, elle fut martyrisée sous Dioclétien par le consul Pascharius qui lui
fit arracher les yeux. Son culte connut un large développement au cours des XVIe
et XVIIe siècles, en raison des pouvoirs qu'on lui prêtait dans la guérison des
maladies des yeux et de la cécité.
La chapelle Saint-André est parfois dite
chapelle Saint-André et Sainte-Lucie.
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Autel et retable - Tableau 1626 |
Cartouches Oa Po Ns |
Août 2006 |
Août 2006 |
Août 2005 |
Septembre
2006 |
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Tableau du retable : Saint André,
entouré de saint Joseph et de sainte Lucie - 1626 |
Août 2006 |
Août 2006 |
Août 2006 |
Août 2006 |
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Trois cartouches peints sur le mur du choeur appellent les trois
saints à prier pour les fidèles. Un cartouche, entouré de feuilles d'acanthes et
surmonté par des chutes de fleurs au-dessus du fronton du retable, contient la
mention : SANCTE / ANDREA / Oa Po Ns. De part
et d'autre du retable, deux cartouches entourés de guirlandes et de chutes de
fleurs et surmontés par un pot à feu, contiennent les les mentions, à gauche,
SANCTE / IOSEPH / Oa Po Ns, à droite,
SANCTA / LUCIA / Oa Po Ns.
Oa Po Ns = ORA PRO NOBIS = Priez
pour nous.
La clôture du choeur, entièrement en bois, a été rajoutée dans la
première moitié du XIXe siècle, peut-être à l'occasion de la restauration de
1841. Sa main-courante est supportée par des balustres en bois tourné avec des
pilastres cannelés de part et d'autre des battants centraux. Ceux-ci sont
également composés d'un balustre entre deux pilastres cannelés. Les balustres du
garde-corps de tribune sont identiques à ceux de la clôture du choeur.
Un intéressant petit tableau anonyme remontant sans doute au
XVIIe siècle représente Saint Michel terrassant le dragon.
L'archange est représenté dans une gloire, terrassant un dragon femelle.
La chapelle comporte encore diverses pièces de mobilier, dont une
datée de 1662, et des croix de confrérie remontant sans doute à la première
moitié du XIXe siècle.
Ainsi restaurée, mais encore dans l'attente du panneau de
l'antependium, la chapelle Saint-André constitue un remarquable exemple du
patrimoine religieux montagnard, simple, parfois naïf, souvent émouvant.
Glossaire
Antependium : Plaque située devant l'autel
Berceau : Voir Voûte en berceau
Balustre : Petit support, ou colonne, renflé en son milieu
et généralement associé à d'autres, qui supporte un appui ou une clôture.
Bonnet à la tartare : Sorte de bonnet, par la partie
pendant à l'arrière, dont le devant est droit, orné d'une plaque décorée,
sûrement en laiton, conforment aux usages en vigueur au milieu du XVIIIe siècle
[Description transmise par Dominique Prévôt, conservateur au Musée des
Armées des Invalides].
Cartel : Petit cartouche décoratif.
Cintre : Concavité d'un arc ou d'une voûte.
Clocher-mur : Clocher se réduisant à un simple mur percé
d'ouvertures où sont disposées les cloches.
Croisée d'ogives : Système formé par deux ogives
croisées en diagonale, deux doubleaux, ...
Doubleau : Arc doublant une
voûte pour la renforcer.
Dragon : Cavalier combattant indifféremment à cheval ou à
pied. D'abord rangés dans l'infanterie, les dragons furent rangés dans la
cavalerie de ligne en 1831.
Fusil à baïonnette : Le fusil à baïonnette est
apparu en 1642 dans les armées françaises, mais il s'agissait d'un modèle à
bouchon sur lequel la lame était placée directement dans le canon ce qui
empêchait de tirer. Le fusil à baïonnette décentrée a été inventé par
Vauban
en 1688. La lame était fixée dans une douille décentrée par rapport à
l'embouchure du canon ce qui permettait de tirer. Son usage s'est généralisé
dans l'infanterie à partir de 1703.
Grenadier : Autrefois, soldat chargé de lancer des
grenades. Les grenadiers, portant d'abord le bonnet à la dragonne puis le bonnet
de fourrure (dit d'ourson), constituaient, au XVIIIe siècle, les compagnies
d'élite des bataillons.
Hallebarde : Arme d'infanterie, en usage du XIVe au XVIIe
siècle, constituée d'un long manche terminé par un fer tranchant et effilé, muni
de deux ailes, l'une en pointe, l'autre en croissant de haches.
Hallebardier : Fantassin portant la hallebarde.
Oculus : Ouverture, fenêtre ronde.
Ogive : Chacun des deux arcs diagonaux qui se croisent
pour former l'ossature d'une voûte.
Orbe crucifère : Globe terrestre surmonté d'une croix
Penture : Pièce de fer fixée sur une porte ou un volet
pour les soutenir sur les gonds.
Pertuisane : Sorte de hallebarde à long fer triangulaire,
large et tranchant, en usage du XVe siècle au XVIIIe siècle.
Pertuisanier : Soldat dont l'arme était la pertuisane.
Pilastre : Pilier partiellement engagé dans un mur.
Rinceau : Ornement sculpté ou peint, en
forme de tige ondulée, qui projette de part et d'autre des pousses végétales.
Sanguine : Colorant rouge utilisé pour les graffitis. La
sanguine est une roche, une variété d'hématite rouge. A partir du XVIIIe siècle,
le procédé de fabrication de la sanguine est perfectionné et son l'usage se
répand très rapidement. On fabrique des bâtonnets à l'aide de poudre d'hématite
adjointe de gomme arabique. Dilués dans l'eau et un peu d'alcool, ils
fournissent une très belle encre. Le bâtonnet est aussi souvent utilisé à sec,
bien taillé, il se manie comme un crayon . Aux multiples usages, la sanguine est
aussi employée comme un fusain avec sa technique de l'estompe, ou comme une
craie grasse que l'on peut aquarellée avec un pinceau humide.
Tailloir : Dessus plat d'un chapiteau (par analogie de
forme avec le plat sur lequel autrefois on découpait la viande).
Travée : Espace compris entre entre deux supports ou
groupes de supports (colonnes, piliers, doubleaux, ...).
Vantail, aux : Panneau mobile d'une porte ou d'une
fenêtre.
Volute : Ornement tourné en spirale.
Voûtain : Une des sections comprises entre
les arcs d'une croisée d'ogives.
Voûte : Construction cintrée couvrant un espace et
dont les éléments - Voussoirs - se maintiennent les uns les autres du fait de la
pression qui résulte de leur propre poids.
Voûte d'arêtes : Voûte formée par la rencontre de
deux berceaux perpendiculaires l'un à l'autre, qui gardent ce qui est en
dehors de leur croisement ; ses arcs diagonaux sont saillants à l'intrados -
surface intérieure d'une voûte ou d'un arc, rentrant à l'extrados - surface
extérieur d'une voûte ou d'un arc.
Voûte en berceau ou simplement berceau : Voûte
en plein cintre qui repose sur deux murs parallèles.
Voûte en ogive : Voûte construite sur croisée d'ogives.
Voûte en plein cintre : Voûte dont la courbure
décrit exactement un demi-cercle.
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