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Petit historique des
escalades d’Ailefroide
Les
grandes voies d'escalade
De tous temps
alpinistiques, les parois rocheuses ont été fréquentées par les
alpinistes/chasseurs, à des fins strictement utilitaires au début…Quelle
décennie a-t-elle véritablement marqué la transition vers une « utilisation »
volontaire des parois : on manque de relations à ce sujet…
Première escalade rocheuse certaine : c’est celle de la Fissure,
escaladée par Lionel Terray et des compagnons, dans les années 41
à 43 ; les sources écrites n’abondent pas, la chose orale dit que c’est lors
d’un stage «Jeunesse et montagne» que cette fissure aurait été escaladée…
Pratique encore
assez rare, et très peu d’activité sur les parois dans la vingtaine d’année
suivante, à part l’école historique de la Draye, fréquentée depuis
longtemps (juste en face de la maison Giraud): les temps ne sont
pas mûrs, la seule activité noble (et rémunératrice…) est celle de l’alpinisme…
Apparition de vents
nouveaux dans la vallée, au milieu des années 60, où Jean Pierre Fédèle
participe à l’ouverture de voies «Escalade» en montagne (et sort un
recueil de ces voies nouvelles tout début 70), mouvement nettement confirmé dans
les années 70, par une bande méridionale, avec Bernard Gorgeon
parmi les plus actifs : 5 à 6 grandes voies, et équipement extrêmement limité :
un piton à la Snoopy (et aucun gollot sur le site), les coinceurs
(des «excentrics») sont volontairement privilégiés (les Friends ne sont pas
encore employés), et l’exposition est «maximum» : les dalles compactes et les
coinceurs, ça ne colle pas bien ensemble… ; même activité novatrice sur les
blocs début 70, où l’équipe ouvre un circuit fléché…Tout cela sous l’œil curieux
(avec une pointe de mépris) des alpinistes locaux… Des voies nouvelles somme
toute assez peu reprises, l’alpinisme reste l’activité quasi-hégémonique…
La décennie
suivante, Dominique Stumpert, jeune guide fraîchement émigré de
l’Est profond, prend le relais : un peu plus de matériel, mais la pose des spits
(à la main) reste minoritaire ; en tout 5 à 6 grandes voies (et d’autres
volontairement laissées dans l’ombre…), et des itinéraires qui commencent à se
répéter, la Cocarde cumulant peut-être aujourd’hui le plus grand nombre
de parcours sur le site…Et l’apparition d’un premier topo, fait par deux
guides locaux, Fred Augé pour les grandes voies, Pierre
Henri Paillasson pour les écoles, va accélérer le début de
fréquentation.
L’équipe
Cambon/Ghesquiers/Leblanc/Fiaschi intervient au
tout début des années 90, avec l’emploi de la perceuse ; et il y aura
multiplication rapide du nombre de voies : 29 itinéraires sont ouverts de 90 à
95. Puis 30 encore de 96 à 2004, tout cela malgré une pause de 7 ans concernant
les ouvertures côté Parc, de 1996 à 2002, pour de sombres problèmes
administratifs (les ouvertures dans le Parc sont soumises à autorisation depuis
1993). A côté des ouvreurs les plus prolifiques, quelques outsiders talentueux
font leur apparition, tous venus du Sud : De Robert,
Elichabe, Vincens, et une forte équipe des Calanques de
Marseille (Guigliarelli/Mazé/Bernard/Crespi)
…
C’est le blocage
mentionné plus haut qui explique que l’on en vienne aujourd’hui à ouvrir des
itinéraires qui auraient pu l’être il y a une décennie… Et contrairement au site
jumeau de la Bérarde, il reste à l’évidence quelques possibilités
remarquables (si aucun contre temps ne vient encore une fois troubler le
déroulement normal des ouvertures…).
Entre la reprise
des voies existantes et l’apparition de nouveautés, ce site de parois lumineuses
a encore de beaux jours devant lui …
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À gauche, escalade à la Tête de la Draye.
À droite, Escalade en fissure à Palavar |
Les
petites parois
Une grosse dizaine
de « petits » sites (citons la Gorge, la Fissure, les Étoiles,
et le site de l’école historique de la Draye, connu et fréquenté depuis
les années 50, et ainsi nommés car ne dépassant pas 30 à 50 mètres ; et des
participations de grimpeurs multiples, avec le plus souvent à l’œuvre des
guides du Bureau d’Ailefroide, agissant en amateurs passionnés.
Parmi les plus
prolifiques, nommons Pierre Henri Paillasson, Fred Roulx
et Robin Molinatti, natifs de la Vallouise, Francis
Elichabe, Yann Ghesquiers et Vincent Albrand,
Hervé Degonon ; puis Philippe Pellet,
Jean-Michel Cambon et Guillaume Christian …
Textes transmis par
Jean-Michel Cambon, extraits de Escalades autour d’Ailefroide
[Jean-Michel Cambon, 2005],
et publiés avec son aimable autorisation. Photos du même.
Articles et liens connexes :
Ailefroide
Pré de
Madame Carle
Vallon de Saint-Pierre
Escalade-Oisans
Le site
de
Jean-Michel Cambon
Front de Libération de la Snoopy
Le manifeste convaincant de
Sébastien Foissac pour le retour aux sources
pour l'une des voies d'escalade historiques d'Ailefroide.
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Jean-Michel Cambon à
la Draye |
Jean Pierre
Fédèle, entouré de Tiapa Langevin et de Pierre
Engilberge, deux figures historiques de l'alpinisme vallouisien. |
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