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Val d'Anniviers
En cours de rédaction
Vue générale vers le nord depuis les Morasses
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Le Val d’Anniviers est une vallée du Valais en Suisse qui conflue avec celle du Rhône
à la hauteur de Sierre.
Orientée sud-nord, elle descend des hauts sommets des Alpes valaisannes qui entourent le Glacier de Zinal : le
Weisshorn, le Zinalrothorn, l'Ober Gabelhorn et la Dent Blanche pour ne
citer que les 4 000 du bassin de son torrent, la Navisence ou Navizence.
Celle-ci prend sa source au front du Glacier de Zinal.
En
23 km, elle passe de 2100 m à 500 m d’altitude, alimentée à sa source
par les glaciers de Zinal et de Moming et plus bas par le glacier de
Moiry via son affluent le Gougra. |
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Son territoire
correspond à la commune d'Anniviers (1)
de 2 719 habitants au 31 décembre 2016. La dernière fois
que j’y suis venu, six communes se partageaient la vallée : Ayer, Chandolin,
Grimentz, Saint-Jean, Saint-Luc et Vissoie. Depuis le 1er janvier 2009, elles
n’en forment plus qu’une : la commune d’Anniviers. Une commune pour six et une
destination touristique unique. En prenant le nom de sa vallée, la nouvelle commune
en a conservé la notoriété, alors qu’aucune des anciennes communes n’a perdu son
identité (2).
Vissoie, en
position centrale, est le chef-lieu de la commune ; Chandolin, à la limite
des 2 000 m, et Saint-Luc sont perchés sur sa rive droite ; Grimentz et
Saint-Jean sont situés dans la vallée affluente de Moiry drainée par la
Gougra ; Ayer et Zinal occupent la haute vallée de la Navisence.
Le hameau de Vercorin, géographiquement anniviard
mais en marge, fait partie de la commune de Chalais
située dans la vallée du Rhône. Il est situé sur une croupe dominant la
vallée du Rhône et le Val d'Anniviers. Son territoire anniviard s'étend sur la rive gauche du
Val d'Anniviers dans sa partie aval.
Zinal est
aujourd'hui l'une des principales stations touristiques de la vallée, avec
la randonnée, l'alpinisme, le trail (course Sierre-Zinal), le vélo,
etc. en été, et avec le domaine skiable de Sorebois en hiver. L'ancien mayen
s'est transformé dès les débuts de l'alpinisme, en tant que point de départ
obligé vers les hauts sommets, les cols et les refuges (Cabane Constantia
puis Cabane du Mountet, Cabane de Tracuit et Cabane d'Arpitetta).
__________
Le Val d'Anniviers,
Eifischtal en allemand
(inusité), est la
dernière vallée francophone en remontant le Rhône. La frontière linguistique
avec le Valais germanophone correspond à ses crêtes est et sud où la plupart
des sommets, de l'Illhorn au Weisshorn ont des noms germaniques, aux
exceptions notables des Diablons, de la Tête de Milon, de la Pointe Durand
et de la Pointe de Zinal qui ferme la vallée au sud et de la Dent Blanche,
aux confins avec le Val d'Hérens.
On y parlait un
patois francoprovençal qui a fortement marqué la toponymie locale et que
l'on repère vite derrière la francisation des noms et leur prononciation
locale, parfois surprenante.
La
Navisence ou Navizence, navijèïngtse
(3)
On
reconnaît dans son nom,
d’une part l’étymon pré-celtique ou celtique *nava/*naua, au sens général de
« vallée »
(4),
bien connu dans notre région puisqu’il explique Névache, Navette (Valgaudemar),
Naval (Freissinières), Naves en Tarentaise et Vaulnaveys en Isère, dont le
nom constitue un beau pléonasme, et d’autre part le suffixe hydronymique
*entia, également bien connu puisqu’il figure dans le nom de la Durance.
Les différentes graphies de Navisence indiquent assez sa difficulté de
prononciation. Déjà en zone francoprovençale, EN se prononce /in/, voire /ing/.
Ici, le Z tire vers /j/, voire /dj/ et le C correspond à /ts/. Ce qui donne
bien le patois /navijèïngtse/ !
Anniviers, Anivyè
(5)
Anniviers est également rattaché au nom de son torrent.
Vallis
Annivesii
avant 1052, de Anivesio en 1193, Annivies en 1215, Anives
en 1243, Annevié en 1253
(6).
La construction est la même que Annavasca pour Névache avec
l'agglutination de la préposition de lieu. Anniviers comme Névache désignent
donc leur propre vallée.
L'étymon de Navisence et d'Anniviers subsiste tel que dans
Nava,
pâturage et alpages, monté aux Bec de Nava et Pointes de Nava,
au-dessus d'Ayer et de Saint-Luc.
Zinal,
Tsenâ
(7)
La prononciation locale
tend vers /djinal/. Zinal est issu des termes valaisans
tsina, tsinal, aux sens de « ravine, couloir en montagne »
(8) de chenal, canal « chenal,
vallée étroite ». Vieux français chinal, chenaul, latin canalis,
« canal, chenal, chéneau, aqueduc, fossé » (9).
Zinal doit son nom aux couloirs et ravines particulièrement actifs
tout le long des Plats de la Lée.
Zinal était autrefois ce que l'on appelle dans la région un « mayen », ou
mayèing en patois, puisque EN se prononce /in/, voire /ing/, du patois
màye qui désigne le mois de mai. Un « mayen » désigne à la fois un
pâturage de moyenne altitude occupé au printemps (en mai) et en automne et,
plus souvent au pluriel, le ou les chalets qui s'y trouvent (10).
__________
Notes :
(1) Au territoire
du hameau de Vercorin près.
(2) On fait
immédiatement la comparaison avec la Vallouise, avec trois communes et deux
stations.
(3)
Massy, Revey 2018, p. 87.
(4)
De
« vallée encaissée, ravin » à souvent « vallée à fond plat, en auge ».
(5) Massy, Revey 2018, p. 32.
(6) Cités par H. Suter,
entrée Anniviers.
(7) Stich 2001, vol. I, p.
533.
(8) Pégorier, 2006, p. 465.
(9) H. Suter, entrées
Zinal et Chenal.
(10) Bossard, Chavan 1990, p.
243.
__________
Références :
Maurice Bossard,
Jean-Pierre Chavan, Nos lieux-dits, Toponymie romande, Payot, Lausanne,
1990.
Jules Guex, La
montagne et ses noms, Éditions Pillet, Martigny, 1946 et 1976.
Henri Jaccard,
« Essai de toponymie », Mémoires et documents publiés par la société
d'histoire de Suisse romande, 2e série, t. VII, Lausanne, 1906.
Gilbert Künzi,
CharlesKraege, Rivières romandes, à la source de leur nom, Cabédita,
Saint-Gingolph, 1999.
Gilbert Künzi,
CharlesKraege, Montagnes romande, à l'assaut de leur nom, Cabédita,
Saint-Gingolph, 2001.
Jean-Baptiste
Massy, Gérard Revey, Lexique du patois d'Anniviers, Edicime, Zinal,
juillet 2018.
Léon Monnier,
Les hauts pâturages de l'été, l'alpage de la Lée sur Zinal, Les éditions
monographic SA, Sierre, 1982.
André Pégorier,
Les noms de lieux en France, glossaire de termes dialectaux, 3e édition
revue et complétée par Sylvie Lejeune et Élisabeth Calvarin, Paris, éditions de
l´Institut Géographique National, 2006.
Dominique Stich,
Francoprovençal. Proposition d'une orthographe supra-dialectale standardisée,
Thèse de doctorat, Université Paris V, 28 juin 2001.
Henry Suter,
Noms de
lieux de Suisse romande, Savoie et environs, 2009.
André Thibault,
Dictionnaire suisse romand, DSR, Éditions Zoé, Genève, 2e édition, 2004.
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