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Sommaire Clarée

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Fin décembre 2008

Exceptionnel retour d'est

Plusieurs avalanches isolent Névache et Plampinet

Vallée de la Clarée - Avalanche de Pécé, entre Val-des-Prés et Plampinet

Avalanche de Pécé,

entre Val-des-Prés et Plampinet

Vallée de la Clarée - Avalanche de Pécé, entre Val-des-Prés et Plampinet

Photos Thomas Bonnet

Fin décembre 2008

Vallée de la Clarée - Avalanche de Fanager, entre Plampinet et Névache

Avalanche de Fanager,

entre Plampinet et Névache

Vallée de la Clarée - Avalanche de Fanager, entre Plampinet et Névache

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Météo du Briançonnais

Documents Alain Morel

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Météo du Briançonnais - Régime de nord-ouest et effet de fœhn associé

Régime de nord-ouest et

effet de fœhn associé

Météo du Briançonnais - Régime de nord-ouest et effet de fœhn associé

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Effet de fœhn

Météo du Briançonnais - Effet de fœhn

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Situation du 16 décembre 2008

Météo du Briançonnais - Situation du 16 décembre 2008 - Carte isobare

Carte isobare du 16/12/2008

Météo du Briançonnais - Photo satellite du 16 décembre 2008

Photo satellite du 16/12/2008

Météo du Briançonnais - Situation du 16 décembre 2008- Analyse des humidités et du flux à 500 hpa (vers 5000 m)

analyse des humidités et du flux à 500 hpa (vers 5000 m)

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Effet de fœhn

en Briançonnais

Météo du Briançonnais - Effets de fœhn en Briançonnais

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Clarée - Queyras - Ubaye - Mercantour

Retour d'est de fin décembre 2008

Un exceptionnel retour d'est est survenu tout le long de la frontière avec l'Italie du 15 au 18 décembre 2008. De très fortes précipitations se sont produites, notamment le 16 décembre, sur tout le versant italien des Alpes du Mercantour au Simplon, et en particulier sur le Massif des Ténibres, la haute Ubaye, le Mont Viso, situation paroxystique, le haut Queyras, la basse Clarée et la haute Maurienne.

 Durant tout la journée du mardi 16, il est tombé 150 cm de fraîche sur le versant italien du Montgenèvre (Cesana), 200 à 300 cm à Ristolas selon les endroits (est-Queyras) au rythme de 20 cm à l'heure, 100 cm jusqu'à Névache ou 250 cm à Isola 2000. En moyenne, on peut estimer la hauteur de neige fraîche sur une zone de 5 à 10 km de la frontière à 1,5 mètres voir 2 mètres. Ces hauteurs dépassent les 2,5 mètres sur le haut Guil, voire plus sur le Viso où il serait tombé près de 3,5 mètres.

La poussée de retour d'est s'est fait sentir depuis le Queyras jusqu'à Mont-Dauphin qui aurait eu plus de neige que Briançon la Roche-de-Rame à quelques kilomètres n'ayant pas eu grand chose. Dans le même temps, il y a eu absence totale de neige  sur le secteur la Grave - Villar-d'Arène en raison d'une trop forte lombarde fœhnée.

Cette neige s'est ajoutée à des cumuls déjà conséquents résultant d'une succession de perturbations atlantiques avec de l'air froid de fin novembre à début décembre (neiges abondantes et froides sur tous les massifs français), et surtout d'un retour d'est déjà important le 10 décembre qui avait fortement augmenté la couche de neige. Celle-ci est restée très instable et rappelle un peu celle de fin décembre 2005.

Dans la vallée de la Clarée, la neige est surtout tombée du Mont Chaberton aux Accles et plus modestement en remontant vers l'ouest et la haute Clarée. D'ailleurs Valloire est comme la Grave, presque sans neige. Contrairement à la haute Maurienne le long de la frontière, la moyenne Maurienne n'a pas eu beaucoup de précipitations.  Un bel exemple d'effet de fœhn comme il y en avait eu un en juin  2000.

Du 20 novembre au 18 décembre, Briançon a dépassé les 100 millimètres d'eau dont 50 sur ce fameux retour d'est. D'ailleurs alors qu'il tombait 27 cm de neige à Briançon, il n'en tombait que 12 cm à la Salle les Alpes. Les disparités se font sur quelques kilomètres seulement et le tracé est parallèle à la frontière italienne.

Vallée de la Clarée - Avalanche de Fanager, entre Plampinet et Névache

Après une première fermeture la semaine précédente, la route d'accès à Névache a été à nouveau fermée le mardi 16 décembre à 10 heures entre Plampinet et Névache. Heureusement car une énorme avalanche descendue du Guion a coupé la route dans l'après-midi sur 400 mètres et huit à dix mètres de hauteur. La route a été complètement recouverte par deux avalanches en amont et en aval du Pont de Fanager. L'une d'elle a même déviée un court temps le cours de la Clarée sur la route.

La circulation a également été interrompue entre Val-des-Prés et Plampinet devant les forts risques d'avalanche dès le le Pont de la Draye franchi. Il a fallu purger toutes les pentes de Pécé à l'aide d'explosifs lancés d'hélicoptère. L'avalanche déclenchée par les tirs a été colossale : 200 mètres de long, sur plus de 10 mètres de hauteur, 20 en certains endroits. L'accès à Plampinet et à Névache a à nouveau été rendu possible dans la journée du vendredi 19 décembre au grand soulagement des habitants.

Le Col de Montgenèvre est resté lui aussi fermé du lundi 15 au samedi 20 décembre à cause des forts risques d'avalanche sur le versant italien. Plus de 6 mètres de neige se sont accumulés dans les couloirs descendant du Chaberton, rendant illusoire la protection des paravalanches.

La situation a aussi été critique dans le haut Queyras, vers Abriès et Ristolas, où les routes, les lignes électriques et les liaisons téléphoniques ont été coupées avec de nombreuses avalanches en amont d'Abriès sur la route d'accès au Roux et encore plus vers Ristolas, la Monta et l'Echalp. L'évacuation de Ristolas, dont une maison a été touchée, a même été envisagé.

Malgré l'ampleur des moyens mis en œuvre, il a fallu plusieurs jours pour rétablir l'électricité et le téléphone. L'accès par la route à Ristolas n'a été de nouveau possible que le samedi, jute pour l'arrivée des premiers vacanciers.

Le retour d'est a connu sa pénétration maximale dans le Queyras, car l'Aigue Agnelle et la vallée de Ceillac pourtant en retrait de l'axe sommital ont été très arrosées. Les hameaux du Coin, de Pierre Grosse et de Fontgillarde ont été isolés, 50 habitants de celui de Pierre Grosse ont même été évacués sur Fontgillarde.

Que ce soit à Névache ou dans le Queyras, la solidarité et l'entraide entre les habitants ont été exemplaires et le bilan humain est surtout marqué par cette grande cohésion de la population.

En haute Maurienne, les chutes de neige ont également été énormes et Bonneval-sur-Arc et Bessans ont été isolés plusieurs jours ou seulement reliés par convoi. En Ubaye, le secteur de Larche, dans l'axe du flux humide le long du massif des Ténibres, a été particulièrement touché. Si l'accès au col a vite été rétabli côté français, il est resté fermé du 14 décembre au 22 janvier 2009 côté italien où il a fallu faire descendre  plus de 40 avalanches et dégager au bulldozer la neige qui avait charrié arbres et rochers.

Dans la vallée de la Tinée, les fortes chutes sur les sommets des Ténibres, ont provoqués des avalanches colossales qui ont coupé les routes en fond de vallée  et même détruit partiellement le quartier de Cialancier au hameau de la Blache à Saint-Étienne-de-Tinée. Les anciens avaient enregistré l'occurrence d'avalanche en ce lieu puisque son nom signifie avalanche. Évidemment l'accès à Isola 2000 a lui aussi été coupé pendant plusieurs jours.

De nouvelles fortes chutes de neige sont survenues fin janvier 2009 et la route d'accès à Névache a à nouveau dû être fermée le samedi 24 janvier. Après des déclenchements préventifs à l'aide d'explosifs largués d'hélicoptères sur les Crêtes de Pécé et du Guion, la route a pu être rouverte le dimanche dans la matinée.

 

Pour comprendre le phénomène : Météorologie du Briançonnais

La météorologie du Briançonnais est très marquée par les phénomènes complexes de l'effet de fœhn et de retour d'est quand souffle la lombarde.

Les vents

Le fœhn désigne le vent violent qui s'assèche et se réchauffe sur le sud du Valais en Suisse. Ce terme suisse est devenu caractéristique du phénomène d'effet de fœhn dans lequel un vent frais et humide devient chaud et sec au passage d'un relief. En amont, l'air est soulevé, se refroidit et se condense, un nuage se crée. Il pleut sur le versant au vent, la quantité d'eau dans le nuage diminue, de la chaleur se libère. De l'autre côté de la montagne, sous le vent, l'air redescend, plus sec, les gouttelettes d'eau s'évaporent et le nuage disparaît, avec un réchauffement notable dans une atmosphère pénible.

La lombarde désigne le vent d'est qui souffle depuis la Lombardie tout le long de la façade est des Alpes françaises depuis les Alpes Maritimes à la haute Maurienne. La lombarde est un vent qui peut être doux et humide ou froid et humide. Elle s'accompagne d'un effet de fœhn au passage de la chaîne frontalière. Le phénomène de lombarde froide a été compris tardivement en Briançonnais. En Maurienne, elle se réchauffe vite : 1 degré par 100 mètres d'altitude (air sec oblige) soit 10 degré en 1000 mètres de dénivelée. On retrouve le phénomène à Vizille où on peut avoir 18 ou 20 degrés et le Col du Lautaret bloqué par la neige.

Retour d'est

Les retours d'est sont complexes selon que le flux en altitude est de nord-est (comme début janvier 2009), d'est, de sud-est (comme en décembre 2008), de sud ou de sud-ouest.

Le retour d'est en flux du sud-est est lié à la présence d'une dépression centrée sur le Golfe de Gênes qui provoque une perturbation apportant de fortes pluies sur le Piémont : vent du sud humide sur la frontière nord entre l'Italie et la Suisse (d'où les énormes quantités de neige également tombées sur le Simplon) ;  vent qui tourne à l'est, la lombarde, (dans le sens inverse des aiguilles d'une montre) le long de la frontière entre la France et l'Italie (d'où les fortes précipitations d'Isola 2000 à Bonneval-sur-Arc en passant par le Queyras et Montgenèvre). La perturbation peut faire du sur-place durant plusieurs jours en se réalimentant constamment sur la Méditerranée et en tourbillonnant d'est en ouest. Au nord, le vent humide devient le fœhn sur le Valais suisse qui s'échauffe et s'assèche. A l'est, sur le Briançonnais et au-delà, on a un phénomène identique, un effet de fœhn d'est ou lombarde fœhnée.

Le cas du flux du sud à sud-ouest donne à contrario de fortes précipitations en Durance avec une lombarde froide en basse couche qui permet aux précipitations de se produire sous forme de neige, même si l'isotherme 0°C est très élevé sur les Préalpes (c'est la raison du bon enneigement des stations de haute Durance).

Donc il est impossible de donner la limite d'un retour d'est. Il est arrivé, lorsque le flux s'oriente au nord-est, que les pluies envahissent totalement la suisse et retour sur le Grésivaudan. Plusieurs cas de ce genre se sont produits avec des inondations près de Grenoble et aussi en Suisse.

Situation du 16 décembre 2008

La situation du 16 décembre 2008 correspond à une configuration peu différente de celle de fin mai 2008 ou encore de juin 1957. Une situation que l'on ne rencontre que 2 à 3 fois par siècle, dont 2 fois en 2008 ! C'est-à-dire, un puissant flux de sud-est sur l'Italie. C'est le pire : les précipitations sont énormes sur la frontière Italienne avec assèchement rapide derrière (Cf. photo satellite : l'amas nuageux est important de la plaine du Pô aux Alpes frontalières, par contre on distingue la Savoie et les basses vallées de la Maurienne et de la Tarentaise, assèchement oblige). Ce sont des situations qui évoluent lentement, donc les cumuls peuvent devenir très importants. Les précipitations ont eu lieu par vent violent provoqué par une espèce de dorsale au niveau de la zone frontalière. Cette courbure légèrement anticyclonique entraîne des accélérations phénoménales des vents. Ceux-ci accroissent bien sûr les transports et les accumulations de neige et donc les risques d'avalanche. Ces avalanches, de poudreuse au départ, ont été de grande ampleur, parcourant la totalité des versants jusqu'en vallée avec des accumulations de plusieurs mètres. Au delà de la zone frontalière, la lombarde a vite asséché la masse d'air, d'ou le ciel clair et l'absence de précipitations à l'ouest.

Effet de fœhn en Briançonnais

Le Briançonnais bénéficie d'un climat très sec du fait de sa protection par les reliefs qui génèrent plusieurs type d'effet de fœhn :

L'effet de fœhn en régime de nord-ouest et d'ouest qui caractérise le Briançonnais. dans lequel la masse d'air doit franchir les Préalpes (Vercors, Chartreuse, très arrosés), le Belledonne (aussi très arrosé), l'ensemble Oisans Grandes Rousses (déjà beaucoup moins arrosé) et la Vanoise (qui protège la partie nord du Briançonnais). Sur la photo, on distingue les nuages qui s'accumulent sur les Alpes du nord et le beau temps en Durance et en Méditerranée. Le climat méditerranéen a une bonne composante d'effet de fœhn par nord-ouest : faibles pluies l'été et très forts ensoleillement avec températures élevées. (L'anticyclone des Açores poussant vers le centre de la France, des flux léger de nord-ouest s'organisent ainsi à la belle saison !). C'est la situation qui a prévalu en 2007 et provoqué une sécheresse extrême sur les Alpes du sud et les régions méditerranéennes, alors que les Alpes du nord ont été bien arrosées. Inversement en 2008, on a connu une circulation méditerranéenne active et aussi un peu atlantique. Les Hautes Alpes ont bien profité en humidité de cette combinaison Atlantique-Méditerranée.

L'effet de fœhn en régime d'est et sud-est, déjà bien décrit, dans lequel la masse d'air doit franchir la chaîne frontalière (est) et le Parpaillon (sud-est).

En régime de sud-ouest (humide), les Hautes-Alpes sont la partie au vent, donc arrosée, de l'effet de fœhn. Mais la haute Durance, abritée derrière le sud des Écrins est déjà moins arrosée (Rentre également dans ce domaine le flux d'ouest de basse latitude).

 

Article rédigé en collaboration avec Alain Morel, la Salle les Alpes, meteo05.sepcs.fr

Photos et documents de Thomas Bonnet et Alain Morel

 

 

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