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Moulins de Kerouat à Commana

Kerouat est un ancien hameau de la commune de Commana qui fut habité jusqu'en 1965. Acquis en 1971 par le département du Finistère, il a été restauré en écomusée quelques années plus tard par le Parc Naturel Régional d'Armorique. Depuis 1982, l'association des amis de l'écomusée, chargée de sa gestion, anime les lieux et les met en valeur peu à peu.

Tapi au fond d'un vallon verdoyant et humide creusé par le Stain, un affluent de l'Elorn, à la limite des deux paroisses de Sizun et de Commana, le hameau de Kerouat, construit entre les XVIIe et le XXe siècles, regroupe maisons meublées d'origine [lits clos, armoires, vaisseliers, ...], moulins à eau, fournils, annexes agricoles, permettant d'en comprendre l'évolution et d'imaginer la vie d'une famille de meuniers jusqu'en 1965. Meuniers, mais aussi agriculteurs fourniers, plus tard éleveurs de chevaux, les descendants de Derrien Fagot, mort en 1806, ont modelé l'espace et adapté les lieux, durant deux siècles au gré de leurs besoins, un, puis deux moulins, une, puis deux, puis trois maisons que les derniers occupants ont laissé intact à leur départ en 1965. Le domaine de 12  ha comprend prairies, cultures, boisements et plusieurs chemins pour desservir la fontaine, le lavoir, les moulins à eau et à vent et la tannerie artisanale.

L'étang fut aménagé au début du XVIIe siècle sur le cours du Stain, un affluent de l'Elorn, dont la source se situe à 5 km. Il permet d'assurer une alimentation régulière en eau  des moulins. En aval du barrage, le bassin de répartition permet le réglage des débits entre le ruisseau en fond de vallée et le bief d'amenée d'eau aux moulins. Des moines rouges, dit-on, construisirent les moulins et constituèrent la réserve d'eau en amont du village dès le début du XVIIe siècle.

La prairie humide en amont du hameau est aujourd'hui en partie reconquise par la végétation spontanée à base de carex (laîche) et de fougères. Les rigoles d'irrigation près de l'ancien jardin servaient à inonder les prairies pour la production de foin et d'herbe.

Un manège à chevaux occupe le centre de l'aire à battre. Il servait lors de la moisson à battre la récolte. À proximité, les granges étaient utilisées pour ranger le matériel, l'une d'elles est couverte de genêt, végétal couramment employé pour isoler temporairement un petit bâtiment.

Le fournil, modifié, se reconnaît au volume du four circulaire recouvert de mottes végétales. Il est encore régulièrement utilisé pour la cuisson de pains et de gâteaux.

Le moulin du haut daté de 1610, transformé à plusieurs reprises a été utilisé jusqu'en 1942. Il fonctionne encore mais ne produit plus. Sont accolées à ce bâtiment, la maison d'habitation de 1777, dont le grenier est meublé de coffres à grains, une étable de 1816 et une écurie.

En face, se trouve une ancienne étable, et, dans son prolongement, des écuries et une grange à charrette construites au XVIIIe siècle.

 Le moulin du bas daté de 1812 a été restauré selon le modèle d'origine avec un mécanisme en bois. Le fournil de 1812, dans son prolongement est traversé par une conduite d'irrigation. À l'étage la réserve de grains a servi de chambre.

La belle maison à avancée de 1831est meublée de son mobilier d'origine. Au rez-de-chaussée y règne l'ambiance du début du XIXe siècle avec les lits clos et les vaisseliers placés le long des murs afin de dégager l'espace central pour la circulation des habitants. Cette maison, bâtie pour des gens aisés qu'étaient les meuniers, comporte donc une avancée, ou apoteis, endroit réservé pour les repas. L'habitation n'abritait pas les animaux comme souvent à la campagne, c'est pourquoi le sol n'est pas en terre battue mais dallé. Le bas bout est occupé par le saloir, auge massive en granite utilisée pour la conservation du lard avec le sel, situé sous l'escalier tandis que le haut bout où se trouve la cheminée reste l'espace de vie essentiel. À l'étage, un meuble imposant se dégage de l'ensemble des armoires et lit semi-clos, la presse à lin, armoire du XVIIe siècle destinée à entreposer les toiles tissées sur place. La pièce du fond, la chambre des maîtres montre l'évolution rapide du mode de vie à la fin du XIXe siècle.

À l'arrière de la maison, la soue à cochon est blottie près de l'avancée. Une ancienne écurie de 1869 prolonge la maison. En dehors du hameau, en remontant vers le barrage en empruntant le tracé de l'ancienne voie ferrée démantelée en 1934 où circulait le train patates reliant Plouescat à Rosporden, se trouvent le lavoir d'hiver alimenté par une source et une fontaine qui dépendait de la chapelle de Kerouat, démolie au XIXe siècle.

Références :

Plaquette des Moulins de Kerouat et feuillet de visite

Articles connexes :

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Patrimoine religieux : églises, enclos paroissiaux, calvaires, ...

Liens connexes :

Écomusée des moulins de Kerouat - Parc naturel Régional d'Armorique

 

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