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Le Gyr, à Ville-Vallouise

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Les Vaudois n'y sont pour rien !

Une nouvelle version est en cours de rédaction pour tenir compte de nouveaux éléments permettant d'expliquer de façon cohérente le changement de nom au XIIe siècle

On impute fréquemment le changement de nom de la vallée de Vallis Jarentone ou Gerentonica, la vallée rocheuse ou la vallée des rochers, en Vallis Puta , la mauvaise vallée aux Vaudois.

Ceux-ci n'y sont strictement pour rien, même si cela se joue à quelques années près et si la vallée a porté ce nom pratiquement durant tout l'épisode vaudois.

La première citation du nom date de 1143, alors que les Vaudois ne sont apparu dans la région que quelques années plus tard, n'ont été excommuniés qu'en 1184 et réellement condamnés qu'en 1215 au concile de Latran.

Cela suffit à rejeter cette hypothèse. L'impact est important car certains chercheurs avancent l'hypothèse d'une arrivée massive de Vaudois en provenance de Lyon en s'appuyant justement sur ce changement de nom (Michel Prost, conférence 'Les Vaudois en Vallouise', août 2004).

En fait, on ne sait pas trop pourquoi la vallée a changé de nom, sur une période d'ailleurs assez longue - presque 3 générations - puisque la dernière citation de l'ancien nom date de 1223.

Certes, les habitants utilisaient l'ancien nom sans en connaître le sens, mais, par contre, ils ne pouvaient ignorer la signification du nouveau. Comment eux-mêmes désignaient-ils leur vallée ? De la même façon que les gens de l'extérieur ? Les réponses à ces questions fourniraient peut-être quelques indications.

Quel est l'élément caractéristique suffisamment fort qui a bien pu provoquer le changement ?

N'oublions pas que les noms ont souvent été donnés en fonction d'un élément caractéristique que les autres lieux équivalents - ici les vallées voisines - n'ont pas.

L'environnement ? Pourquoi pas ? Les populations ne pouvaient que le subir.

La qualité de l'eau comme le laisse sous-entendre certaines appellations - Aqua sana = l'eau saine dans la Vallée de la Guisane, réputée pour sa population forte et robuste, ou, Aqua que vocatur puta = l'eau (dite) mauvaise dans la Vallouise ? très plausible.

Le climat était plus chaud qu'aujourd'hui, à tendance méditerranéenne accentuée - celle que l'on nous prédit avec le réchauffement actuel - avec un enneigement en vallée limité dans le temps et l'espace. Pas trop défavorable, à part les orages.

Les glaciers devaient donc être très réduits sans gros impact sur le régime des torrents. Mais, que sait-on, au juste ? À vrai dire, fort peu de chose. Il semble établi que le Pré de Madame Carle était une zone verdoyante pas encore envahie par les torrents du petit âge glaciaire. Si on regarde ailleurs dans les Alpes : dans la vallée de Chamonix, la Mer de Glace était un alpage jusque vers Trélaporte au moins, les troupeaux passaient par le Col du Géant ; dans la vallée de Zermatt, un hameau existait au fond de la vallée de Zmutt, là où  le glacier est encore bien en place, le Col du Théodule se passait à sec.

Bref, par comparaison, nos Glaciers Blanc et Noir devaient être confinés dans leurs cirques supérieurs. Mais ils devaient suffire à maintenir un torrent glaciaire avec une eau laiteuse, contrairement aux torrents des vallées voisines caractérisés par leurs eaux claires et saines. En outre, les versants abruptes de la vallée ne pouvaient qu'amplifier les effets dévastateurs des orages. 

Difficile de conclure, on est en pleine conjecture, toujours est-il que la vallée voisine - la Guisane, aux versants moins raides, s'appelle la vallée à l'eau saine, la nôtre, la vallée (à l'eau) mauvaise, Aqua que vocatur puta en 1274 !

Références :

Guillaume (abbé P.) - 'Inventaire des archives seigneuriales de l'Argentière', cité par Cézard, Marguerite-Marie dans 'La Vallouise à travers l'histoire', p. 30

Han (A) - La Vallouise par un de ces fils, 1971

Palluel-Guillard (A) - Goitreux et crétins des Alpes ... et d'ailleurs, L'Histoire en Savoie, N°5, 2003

Le Roy Ladurie (E) - Histoire humaine et comparée du climat - canicules et glaciers (XIIIe - XVIIIe siècles), Fayard, 2004

Roman (J) - Dictionnaire topographique du département des Hautes-Alpes, 1884 - réédité 2000

La première appellation Vallis Puta a été trouvé par Roman (J) dans le Cartulaire d'Oulx.

 

 

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