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Les frontières du
Briançonnais
Le Briançonnais
géographique correspond au bassin hydrographique de
la
haute Durance.
Si on s'en tient aux
frontières de l'Escarton de Briançon, les historiens mettraient la limite
aval sur le Rif Sec (ou
Riou
Sec) qui
sépare
la
Bessée Basse de la Bessée
du Milieu, excluant ainsi l'Argentière,
la Roche-de-Rame,
Champcella et
Freissinières.
En effet, si les communautés de Vallouise -
incluant les 4 communes
actuelles de la vallée, plus la Bessée du Milieu et
la
Bessée
Haute
- et de
Saint-Martin-de-Queyrières
faisaient partie de l'Escarton de Briançon - le
Briançonnais de l'époque,
l'Argentière
et son mandement appartenait alors à
l'Embrunais. Une véritable frontière fortifiée existait même au Moyen Âge,
le Barris de la Bâtie, sur la rive droite de
la
Durance, et, la Barre la Vie, s'appuyant sur le
Pertuis-Rostan, sur la rive gauche. Ce nom désigne un étroit défilé dans
la crête rocheuse qui domine la 'plaine' de l'Argentière de près de
200 mètres, par où passait la route -
la Vie, du latin Via
- et qui était fermé par une porte - Clavis Brianczonesii. Pour
imaginer encore plus l'environnement, il faut se rappeler que la 'plaine' de
l'Argentière n'était pas habitée mais était au contraire la zone
inondable de confluence de
la
Durance avec la Gyronde, un secteur sans doute très
inhospitalier, d'autant plus que le Torrent
du Fournel y déversait aussi ses crues. Les différents hameaux de
l'Argentière se situaient sur les hauteurs de la rive opposée.
Dans notre étude, pour
éviter de couper en deux le canton de l'Argentière-la-Bessée, la
totalité des communes du Pays des
Écrins sont rattachées au Briançonnais, ce qui est généralement
admis.
La frontière nord, entre
l'Oisans
et le Briançonnais, fut toujours située au Col du
Lautaret, sur la ligne de partage des eaux entre la Romanche
et la Durance, à la limite des territoires des Ucennii et
des Briganii, à la frontière entre le mandement d'Oisans et l'Escarton
de Briançon
...
Mais, durant la
Révolution, au moment de l'organisation de la France en départements, les
communes de
La Grave et de Villar d'Arêne demandèrent leur rattachement à
Briançon, plus proche que Grenoble,
et au département des Hautes-Alpes, mais ils n'auront pas le temps de
profiter des privilèges de la
république des Escartons, bien vite abolis comme tous les privilèges. Et
voilà pourquoi, les limites départementale entre Isère et Hautes-Alpes,
et, régionale entre Rhône-Alpes et PACA, se trouvent, contre toute
logique dans la combe de Malaval !
Néanmoins,
La Grave comme
Villar d'Arêne restent fondamentalement Uissans, avant d'être
Briançonnais.
À une nuance près, la
frontière est a toujours suivi la ligne de partage des eaux entre le bassin de
la
Durance et celui de la Doire.
La
nuance concernait le village de Clavières, en Italie aujourd'hui, mais
rattaché avec son voisin,
Montgenèvre, à la communauté de
Val-des-Prés à l'époque de l'Escarton de Briançon.
Jusqu'au traité
d'Utrecht en 1713, il s'agissait simplement d'une frontière interne au
Grand Escarton de Briançon
entre l'Escarton d'Oulx et l'Escarton de Briançon. En cédant les
vallées piémontaises au Duc de Savoie, Louis XIV, l'a transformée en frontière
entre 2 états souverains. Au passage, la frontière s'aligne sur la ligne de
partage des eaux, Clavières et le
Mont Chaberton se trouvant ainsi dans les États du Duc de Savoie et donc
ensuite en Italie.
La frontière est modifiée
en 1947 après la seconde guerre mondiale pour supprimer la menace constituée par
la position dominante du Mont Chaberton et éloigner la frontière de la
ligne de crête dominant Névache. La
Vallée Étroite
en amont de Mélezet, d'une part, le Mont Chaberton et le Vallon
des Baisses, d'autre part, sont rattachés, respectivement aux communes de
Névache
et de
Montgenèvre. La frontière fait le tour de Clavière
et la Doire
prend à nouveau sa source en France.
La frontière sud suit la
ligne de crête entre le bassin de la haute Durance
et le bassin du Guil
, le Queyras. Il s'agissait autrefois d'une frontière interne au
Grand Escarton de Briançon, entre l'Escarton de Briançon et
l'Escarton du Queyras.